lundi, décembre 30, 2019

le lac aux oies sauvages

Polar à la finalité plus qu'originale #lelacauxoiessauvages bénéficie aussi d'une photo remarquable

vendredi, décembre 27, 2019

it must be heaven

Tout autant absurde, poétique que métaphorique #itmustbeheaven se singularise par une quasi absence de dialogue

jeudi, décembre 26, 2019

la vérité

Film assez fade et amer sur la famille #laverite montre aussi le doute d'une actrice derrière son côté acariâtre
 

mardi, décembre 24, 2019

notre dame

Conte a la fois féerique et absurde #notredame interroge sur la place de l'art dans la société

mercredi, décembre 18, 2019

the lighthouse


Robert Eggers nous propose un huis clos plus qu'inquiétant où 2 gardiens de phares vont progressivement sombrer dans la folie

Robert Pattinson et Willem Defoe sont eux méconnaissables en gardiens de phares partis pour 4 semaines sur une ile déserte.

Thomas Wake le plus vieux des deux accueille dans le métier Winslow qu'il relègue aux taches les plus ingrates, lui interdisant tout accès à la lampe du phare. Mais c'est quand le bateau de la relève ne va pas venir que le film va prendre une tout autre dimension.

Ce qui est remarquable c'est la photo du film. Le choix du noir et blanc et du 4/3 rappelle est plutôt opportun. On a même du mal au tout début du film à faire la différence avec un film d'animation tellement le travail sur la photo est important.

Le second point c'est cet isolement et cette folie qui s'installe qui sont remarquablement amenés.
On a d'abord ces conditions plus que compliquées qui sont très bien décrites. Mais plus le temps va passer plus cette difficulté dans les conditions de travail va laisser place à la folie.

Les mouettes, une sirène ou encore le sort qu'a subi l'ancien collègue de Wake sont autant d'éléments qui vont faire sombrer petit à petit Winslow dans la folie. Et en voyant le film on comprend d'autant mieux pourquoi la consommation d'alcool était proscrite pour les gardiens de phare.
Bref deux grands acteurs et une photo exceptionnelle sont au service qui nous plonge dans les antres de l'isolement et de la folie.

lundi, décembre 16, 2019

docteur ?


Tristan Séguéla signe une comédie plutôt sobre mais surtout remplie d'humanité.

Le docteur Serge Manou Mani (Michel Blanc) travaille pour SOS médecin. Depuis la mort de son fils il n'a plus vraiment goût à la vie et à même des problèmes avec l'ordre des médecins. Alors qu'il se rend chez Rose l'amie de son fils (Solène Rigot) qui a tenté de se suicider, il fait la connaissance de Malek (Hakim Jemili ) venu livrer à manger chez la jeune fille. Par un concours de circonstance Malek va alors aider Serge à assurer sa tournée, après que ce dernier se soit bloquer le dos.

Le ressort comique est assez simple, celui du parfait néophyte fait des consultations aidé à l'oreillette par le vrai médecin, sauf que cette méthode a ses limites et on est jamais loin de la catastrophe.
Mais la comédie n'est pas la dimension principale du film c'est plutôt un film sur le deuil, la perte d'un fils et d'un compagnon. Rose se réfugie dans les médicaments au point d'aller faire des séjours à l’hôpital alors que Serge se referme sur lui même .
Malek avec sa franchise et son côté fonceur va dynamiter tout çà et au final faire reprendre goût à la vie à ses deux personnages prisonniers de leur deuil.
Dernière bonne idée de ce film c'est la voix off de Chantal Lauby en régulatrice de SOS médecin. Elle est une confidente pour Serge mais toujours à distance comme pour ne pas rompre l'isolement dans lequel Serge s'est enfermé.

C'est enfin un film témoin de son époque avec le livreur de repas, le fêtard en mal d’arrêts de travail, les personnes âgées isolées ou encore cette femme en dénie de grossesse. Et tout ces personnages viennent redonner encore plus d'humanité à un film qui n'en menquait déjà pas.

les envoutes


Un film entre deuil et science fiction signé Pascal Bonitzer.

Coline (Sara Giraudeau) est envoyée en reportage dans les Pyrénées pour rencontrer Simon (Nicolas Duvauchel) qui affirme avoir vu le fantôme de sa mère quand celle ci est décédée. Ceci intrigue d'autant plus la jeune femme qu'il est arrivé la même chose à sa meilleure amie Azar (Anabel Lopez ). Entre Coline et Simon, une histoire d'amour va naître non sans conséquences sur la jeune femme.

C'est avant tout un film sur le deuil. Tous les personnages dans le film auront perdu un être proche, qu'ils pensent avoir vu à un moment ou à un autre. On a donc une dimension un peu fantastique accentuée par ces paysages des pyrénéennes à la fois majestueux et inquiétants.
C'est peut être aussi une manière de montrer qu'il est difficile de laisser partir un être proche, personne dont l'image est d'une certaine manière toujours persistante malgré sa disparition.

Et puis au-delà du deuil ce film est aussi un joli portrait de femme. Celui de Coline jeune femme un peu perdue un peu précaire dans son travail et surtout assez influençable. Cà sera elle qui gérera le moins bien les deuils auxquels elle aura à faire face. Son histoire d'amour avec Simon sera d'abord passionnée avant que le jeune femme partie vivre dans les Pyrénées ne sombre peu à peu dans une paranoïa assez incompréhensible. Sara Giraudau confirme tout le talent qu'on lui connaît après avoir notamment joué dans le bureau des légendes ou dans petit paysan.

samedi, décembre 14, 2019

une vie cachée


La nouvelle fresque historique de Terrence Malik sur des héros méconnus de la seconde guerre mondiale.
Nous sommes dans les Alpes autrichienne, Franz et Fani(August Diehl et Valerie Pachner ) sont fou amoureux l'un de l'autre et exploite une petite ferme. Mais les choses vont se compliquer quand Frantz fait savoir qu'il refusera de prêter allégeance à Hitler. Ils seront alors vu comme des traîtres et vont vivre en marge de la communauté. Mais c'est quand Franz va être mobilisé qu'il va mettre sa vie en jeu.

On peut parler de fresque puisque le film dure près de 3h et prend de temps d'installer à la fois son décor et sa thématique.

On y voit les conditions de vie au milieu du XXème siècle peut être spartiates mais non sans joie.
On voit aussi comment l'idéologie nazie s'est installée de manière insidieuse, jusqu'à briser l'unité d'un village. L'importance également de ces corps intermédiaires que sont le maire et le curé qui accompagnent les villageois dans leur vie et dans leurs doutes.
Et puis aussi on a cette guerre qui est loin de ce village mais qui peut concerner ses habitants. Le plus frappant étant ce postier qui fait ses tournées et qui est craint par Frantz car c'est lui qui peut lui amener l'ordre de mobilisation.

C'est un film qui fait penser un peu à la ligne verte où un homme se sait condamner et la particularité c'est que même libre même avant d'être condamné il sait très bien ce qui l'attend.

Un film très dur majestueux à la hauteur du sacrifice de cet homme pour ses idées.

lundi, décembre 09, 2019

seules les bêtes


Dominik Moll le réalisateur d'Harry un ami qui vous veut du bien revient avec un polar en tout point glaçant.

Evelyne Ducat (Valerie Bruni Tedeschi) une habitante du causse a disparu. Sa voiture a été retrouvée vide. Par un habile scénario la vie des habitants de ce causse va être disséquée faisant apparaître un certain désaroi et une grande solitude.

Alice et Michel (Denis Menochet et Laure Calamy) sont un couple d'agriculteur. Elle s'occupe de la mutuelle agricole. Lui fait en apparence beaucoup de comptabilité. Joseph (Damien Bonnard) travaille lui seul dans sa ferme depuis la mort de sa mère. Il reçoit l'aide d'Alice qui est amoureuse de lui. Evelyne enfin elle vit seule dans sa grande maison, son mari étant le plus souvent en déplacement.

Le scénario est lui efficace il nous emmène constamment sur des fausses pistes. On mettra du temps à comprendre pourquoi les 1ere images du films sont tournées à Abidjan. Il fait penser un peu aux épisodes de la série the affair où une même histoire est racontée du point de vue de chacun des personnages.

Au delà du polar le plus intéressant est la dimension sociale du film et la solitude dans laquelle sont plongés tous les personnages. Michel passe son temps sur internet, Alice elle fréquente Joseph sans vraiment d'affection de sa part. Joseph n'a toujours pas accepté le décès de sa mère. Enfin Evelyne est délaissée par son mari mais n'ose pas peut être par intérêt le quitter pour vivre une nouvelle histoire au grand jour.

C'est ce sentiment de solitude qui au final va faire passer le polar au second plan. Ce film s'inscrit dans la lignée de petit paysan ou encore de rester vertical.

mercredi, décembre 04, 2019

le meilleur reste a venir


Les réalisateurs du Prenom et les scénaristes de papa ou maman 1 et 2 Alexandre de la Patelierre et Mathieu Delaporte signent ici un film beaucoup plus intense et émouvant.

Arthur et Cesar (Fabrice Lucchini et Patrick Bruel) sont amis depuis qu’ils sont enfants. Victime d’une mauvaise chute Cesar accompagné de son ami va aller passer des radios à l’hôpital. Un échange de carte vitale fera que çà sera à Athur que les medecins vont annoncer quelques jours plus tard que Cesar est atteint d’un cancer incurable. Croyant que c’est Arthur qui est malade, Cesar fera tout pour que son ami vive au mieux les derniers jours de sa vie.

Ce film est un véritable ascenseur émotionnel. On va passer sans cesse de la gravité de la maladie à aux gaudrioles que font faire les deux vieux compères. Légèreté et gravité seront de mise ce qui rend le film assez intense.
Au delà du côté émotionnel important, le film pose de vraies questions. Comment annoncer à quelqu’un une maladie. Il y a également le dénis initial de cette maladie. Et une fois que l’on a accepté cette dernière, tout est question d’amitié. Randa (Zineb Triki) qui a également été malade a vu son mari partir et s’est vu abandonnée par une partie de son entourage. Mais l’amitié entre Arthur et César est elle beaucoup plus forte.
Ils vont choisir de continuer à s’amuser de continuer à se chamailler, de continuer de vivre dans une dignité assez remarquable. Le choix ou le manque de courage d’Arthur de ne pas dire la vérité à Cesar est contestable, mais on ne peut pas le blamer. Et malgré le caractère enfantin de ces deux quinquagénaires, ils restent néanmoins héroïques et attachant.

dimanche, décembre 01, 2019

A couteaux tirés


Un polar au charme un peu suranné signé Ryan Johnson.

Halan Thrombey (Christopher Plummer) est un célèbre écrivain. Il vit dans une sorte de château au milieu de nulle part avec une partie de sa famille. Un jour il est retrouvé mort. Tout laisse penser à un suicide. Mais Benoit Blanc (Daniel Craig) un célèbre détective est engagé par un inconnu pour faire la lumière sur cette mort mystérieuse.

Le côté intéressant du scénario est que l'on va vite comprendre comment est mort le célèbre écrivain. Le seul mystère qui va perdurer est l'identité de la personne qui a engagé Benoit Blanc. Et c'est çà qui va donné tout le suspens à ce polar qui se veut une adaptation d'un roman d'Agatha Christie.
Pour le reste on est dans des affaires d'héritage où chaque membre de la famille aura eu intérêt à tuer Halan Thrombey. Chaque personnage semble aigri et vivre dans un autre temps, celui du château dans lequel l'enquête se déroule.

Ceci nous donne une galerie de portrait assez sombre et surannés. Même les policiers et le détective semble sortis de l'époque d'Agatha Christie. Et c'est ce qui ne marche pas dans le film. Il n'arrive pas à choisir entre une adaptation moderne d'un roman d'Agatha Christie et un film d'époque. On est constamment dans l'entre deux et çà ne fonctionne pas.

Seul le personnage de l'infirmière de Halan (Marta Cabrera interprétée par Ana de Armas) semble à peu près vivre dans son temps. Elle est très proche de Halan qui trouve en Marta peut être la seule personne qui n'en veut pas à son argent.

jeudi, novembre 28, 2019

Toute ressemblance


Michel Denisot signe son premier film qui parle bien évidemment du monde de la télévision et du microcosme des présentateurs de 20 h.

C'est Franck Dubosc qui interprète CSG (Cédric Saint Guerande) qui le 11/09/2001 a pris la place du présentateur du 20h de la grande chaine. Avec Thierry Morgan son producteur (Jérôme Commandeur) il va tout faire pour ne pas perdre sa place. C'est le nouveau patron de la grande chaîne Julien Demaistre (Denis Podalydes) qui va vouloir le déloger de son fauteuil.

Le seul côté intéressant de ce film c'est sa dimension de western. Il y aura une lutte entre Julien Demaistre et CSG pour savoir qui est la vrai patron. CSG s'appuie sur ses bonnes audiences qui vont lui donner une confiance démesurée en lui.
Après on tombe dans un film sur le pouvoir, les alliances, la drogue les sentiments, les vengeances personnelles. Mais on est loin du niveau d'House of cards ou encore d'Alice et le maire notamment.

Et puis Franck Dubosc a une telle étiquette de comique qu'il est presque à contre emploi dans ce rôle de CSG. On a également un empilement de clichés sur le monde de la TV et plus généralement sur celui du pouvoir.

A noter néanmoins quelques aspects intéressant. On a d'abord le personnage de Maité, la gardienne d'immeuble de CSG qui est littéralement envoûte par le présentateur star et qui fera tout pour lui. Et puis le fils de CSG, star naissante des réseaux sociaux, élément qui montre que pouvoir médiatique va bientôt se mesurer en nombre de vue sur Youtube plutôt qu'en nombre de téléspectateur du JT de 20h. Toute ressemblance avec un présentateur star d'une émission de cinéma sur RCF est bien sur fortuite.

dimanche, novembre 24, 2019

gloria mundi


Robert Guedigian interroge la notion de paternité dans un Marseille en pleine évolution où la dérégulation du travail est aussi la norme.

Sylvie (Ariane Ascaride) travaille le plus souvent de nuit dans une société de nettoyage. Elle vient de devenir grand-mère. Sa fille Mathilda (Anais Demoustier) a donné naissance à Gloria. Mais elle et son mari Nicolas (Robinson Stevenin) ont des emplois précaires. Elle est vendeuse à l'essai et lui est chauffeur privé. Toute la famille va essayer de s'en sortir. Ils seront aidés par Daniel (Gérard Meylan) la père biologique de Mathilda tout juste sorti de prison.

Commençons par peut être le personnage le plus humain, Richard (Jean Pierre Daroussin) le mari de Sylvie. Il a convaincu sa femme d'avertir son ex compagnon qu'il était grand-père. Ce dernier ne va pas chercher à s'imposer. Il sera là quand on aura besoin de lui. Il va chercher à rattraper les années perdus avec Mathilda. Sylvie également ne ménagera pas sa peine pour aider sa fille.

Et puis en contraste avec cette ancienne génération, il y a la nouvelle pour laquelle la précarité est la norme. Mathilda change souvent d'emploi, Nicolas est obligé de travailler énormément pour gagner peut. Et puis Aurore et Bruno (la sœur et le beau frère de Mathilda) eux réparent et revendent des produits d'occasion vendus par des particuliers. Ils profitent à la fois de la pauvreté et de obsolescence programmée des objets.

Même si la thématique de la paternité est plus qu’émouvante et moderne, le constat économique rejoint celui du dernier Ken Loach où une famille était détruite par l'exploitation des être humains dans le néo libéralisme. Et puis enfin on a une ville qui évolue, Guédiguian ayant quitté l'Estaque pour les nouveaux quartiers d'affaires marseillais. Un film tout aussi utile qu'émouvant.

mercredi, novembre 20, 2019

la reine des neiges 2


Rien de va plus au royaume d'Arendelle, Elsa n'arrive plus à jouer aux devinettes avec sa sœur Anna , Kristoff , Olaf son bonhomme de neige et son elan. Elle entend des voix au loin qui l'inquiète. Jusqu'au jour où les esprits de la foret obligent les habitants d'Arendelle à partir de chez eux. Elsa devra alors aller dans la foret pour comprendre ce qu'il s'y passe.

Ce film est tiré d'un conte d'Andersen et est une véritable fable écologiste et pacifiste. On a 2 communauté qui sont en guerre sans qu'on en sache les raisons et Elsa accompagnée de sa sœur devra pacifier la situation.
Et puis une fable écologique car on est dans le grand nord avec une nature préservée et des forces naturelles qui se rebellent.

Les aventures d'Elsa et Anna sont captivante, il y a du suspens, un bon Disney qui aurait peut être été plus haletant si toutes les 5 minutes on avait pas eu une chanson, ce qui casse un peu le rythme.

Le plus surprenant peut être pour les personnes comme moi qui n'ont pas vu le 1ere épisode ce sont la taille des pupilles d'Elsa et Anna. On a presque l'impression d'avoir à faire à des zombie ce qui est un peu étonnant dans un film plutôt destiné aux enfants.

Disney ne prend certes pas beaucoup de risque en adaptant un conte d'Andersen et cette reine des neiges 2 cartonne déjà au box office (361 000 en 1 journée), pour rappel le 1er opus avait fait 5,2 millions d'entrée, bien loin derriere les 18 millions d'entrée de blanche neige.

les eblouis


La jeune réalisatrice Sarah Suco nous livre un récit presque auto biographique, puisqu'elle a vécu près de 10 ans dans une communauté comme celle décrite dans le film.

Frédéric et Christine sont catholiques mais non pratiquant décident de fréquenter l'église de la communauté de la colombe dirigée par le berger. Ils vont fréquenter de plus en plus la communauté allant même jusqu'à vendre leur appartement pour intégrer pleinement cette communauté. Mais Camille une des enfants du couple ne va pas vouloir arrêter le cirque et surtout mener une existence d'une adolescente de son âge.

Ce qui est frappant c'est la manière dont les deux parents vont petit à petit être happer par cette secte. Tout se fait sans crier gare de manière presque insidieuse.
Tous les acteurs sont remarquables, Camille Cottin en mère fragile qui recherche un nouveau job après avoir donné naissance à 4 enfants.
Son mari interprété par Eric Caravaca qui n'a pas beaucoup de charisme et qui ne veut rentrer en conflit avec personne.
Et Celeste Brunnquell en ado intrépide, passionnée de cirque, curieuse de tout qui va prendre un malin plaisir à contourner en douce les règles strictes de la communauté. Mais plus le film va avancer moins Camille va arriver à prendre sur elle jusqu'à ce qu'un acte abjecte ne se produise.

Le personnage du berger que toute la communauté accueille au son de bêlement est lui interprété par un Jean Pierre Darroussin à la fois très bienveillant mais d'une sévérité très stricte. Le paroxysme ce sont ces séances de trans qu'il dirige et qui sont plus qu'inquiétantes.

Ce qui est révoltant c'est que des enfants sont les principales victimes de cette secte. Plus ils sont jeunes moins ils auront la capacité de se rebeller. C'est finalement l'adolescence de Camille qui l'a sauvée.

lundi, novembre 18, 2019

Noura rêve


Hinde Boujemaa nous livre l'histoire d'un divorce impossible pour la femme d'un truand dans une société tunisienne où le patriarcat est omniprésent.

Noura (Hend Sabri) est mariée à Sofiane (Lofti Abdelli) mais ce dernier est en prison pour des vols à répétition. Lassad (Hakim Boumsaoudi) et Noura se fréquentent discrètement. Compte tenu du fait que Sofiane est un truand, Noura peut divorcer. Mais tant que le divorce n'est pas prononcé Noura vit dans la peur d'être découverte. Mais la sortie prématurée de prison de son mari va encore plus l'affoler.

C'est un film malheureusement d'actualité et assez universel sur une femme qui ne peut pas se défaire de l'influence de son mari.

Ce film n'élude aucun aspect du mari violent, allant même jusqu'à une scène de viol conjugal que l'on n'a pas de mal à comprendre.

Mais le plus révoltant est que Noura n'a pas pu partir de chez elle plus tôt pour vivre avec Lassad car son divorce n'avait pas été prononcé. Elle n'osera d'ailleurs pas le dire à son mari de peur de représailles.

Noura ne trouvera aucun allié dans son combat pour quitter son mari. Ses collègues de travail comme la société tunisienne voyant non pas la femme terrorisée par son mari mais la femme adultérine. Et c'est finalement ce sentiment de terreur qui traverse le film et qui finit par nous envahir. La encore comme dans j'accuse ou les misérables on est dans un cinéma où l'émotion transmise l'emporte sur l'histoire.

dimanche, novembre 17, 2019

les Misérables


24 ans après la haine de Matthieu Kassovitz, un nouveau film sur la banlieue duquel on ne ressortira pas indemne.

Ladj Ly a obtenu ex æquo avec Bacurau le prix du jury du dernier festival de Cannes.

On est à Montfermeil, Stéphane (Damien Bonnard) intègre la brigade anti criminalité. Pour son premier jour ses coéquipiers Chris (Alexi Manenti) et Gwanda (Djebril Didier Djamba) lui font découvrir la ville. Mais une enquête va mal tourner et donner lieu à une bavure que les policiers vont tenter de dissimuler.

Cette brigade de la BAC est un vecteur pour nous immerger dans le quotidien de Montfermeil. Son habitat dégradé et la grande pauvreté qui y règne. Selon le JDD le président de la République en ayant vu ce film aurait été marqué par les conditions de vie dans les banlieues.

Ce film est aussi un traité de géopolitique. On a la police qui effectue des patrouilles. On a également un certain nombre de groupes constitués qui tiennent la ville. Le personnage de « le maire » devient un interlocuteur majeur de la BAC. Pour lui, éviter tout incident permet de faire prospérer ses affaires. Ceci permet également à la BAC de maintenir le calme. Et puis enfin on a un religieux Salah qui est un peu en marge de ce système, mais dont l'influence est certaine.

Dans cet environnement on a une jeunesse qui essaie de trouver sa place et de s'occuper pendant l'été. Et c'est un vol commis par un jeune du quartier qui va mettre le feu au poudre.

La réaction des policiers après leur bavure est choquante. Ils vont d'abord tenter d'éviter la mise en ligne de la vidéo de la bavure avant de soigner la victime. On est dans un environnement où règne le chacun pour soi et où la moindre étincelle peut embraser une cité. Même si le comportement des policiers dans le film est inexcusable elle se comprend et c'est là tout le paradoxe de ces territoires dont le mode de fonctionnement permet de comprendre et non d'excuser la réaction des policiers.
Enfin, à noter que Buzz qui a filmé cette bavure est un peu le réalisateur Ladj ly qui filmait les interventions policières chez lui à Montfermeil, sauf qu'aujourd'hui que le drone à remplacer la caméra.

mercredi, novembre 13, 2019

j'accuse

Un film passionnant sur un des personnages méconnus de l'affaire Dreyfus, le colonel Picart (Jean Dujardin), antisémite notoire mais ayant joué un rôle essentiel dans la réhabilitation du capitaine Dreyfus.

Tout commence avec la dégradation du capitaine Dreyfus (Louis Garrel) qui est envoyé en détention sur l'ile du diable. Le colonel Picart qui a repris le commandement du contre espionnage de l'armée va découvrir des indices laissant penser que Dreyfus est innocent et que le véritable traître court toujours. Il va alors devoir faire face au silence assourdissant d'une armée qui ne voudra jamais reconnaître son erreur.

La force du film est d'abord de s’intéresser à un personnage méconnu de l'affaire Dreyfus mais surtout de préserver un suspens dans un thriller dont on connaît déjà la fin.

Un autre personnage central dans ce film, c'est le commandant Henry (magistralement interprété par Gregory Gadebois) qui exécute les ordres aveuglément sans une once d'éthique. Il représente bien à lui seule cette institution militaire qui ne doit pas perdre la face en admettant son erreur.

Le colonel Picart lui aussi est froid et ambitieux mais il se distingue par sa fidélité non pas à une institution mais à des valeurs républicaines. Même dans son histoire d'amour avec la femme d'un de ses amis Picart n'exprimera aucune émotion ce qui au final est très inquiétant.

C'est cette ambiance pesante, ce culte du silence, cette rigueur militaire qui est parfaitement transcrite dans ce film. Néanmoins cette ambiance ne vient pas desservir le polar qui est l'autre caractéristique du film. C'est un véritable film d'espionnage avec les techniques les plus pointues pour l'époque. Et puis l'intrigue du film toujours présente qui sera de savoir si le colonel Picart réussira à résister aux pressions de l'armée pour faire éclater la vérité au grand jour. Un film très réussi signé Roman Polanski, et il est nécessaire pour ce film de distinguer l'homme du réalisateur.

mardi, novembre 12, 2019

la maquisarde

 
A travers le huis clos d'une cellule #lamaquisarde montre l'horreur d'une prison secrète en Algérie

mercredi, novembre 06, 2019

adults in the room

Il y a-t-il des adultes dans la salle, le film de Costa Gavras (le capital, Amen) qui adapte le livre de l'ancien ministre grec des finances Yanis Varoufakis.

Un docu fiction politique plus qu'étrange sur la forme mais en tout point passionnant.

On est en 2015 en Grèce Syriza arrive au pouvoir avec Alexis Tsipras (Alexandros Bourdoumis) après des années d'austérité qui ont ruiné la Grèce. Yanis Varoufakis (Christos Lulis) économiste et amis de Tsipras devient ministre des finances. Il doit redresser l'économie et pour cela renégocier la dette avec l'Eurogroupe, organe informel réunissant les ministres des finances de la zone Euro. On va alors être immergé dans ces négociations pour ce qui est un véritable thriller politique.

Ce qui dérange c'est la forme entre le documentaire et la fiction. Tous les personnages sont réels et ressemblent plus ou moins à ceux qui ont existé à l'époque. On est donc dans un entre deux assez inconfortable. Et c'est bien là le seul défaut du film.

Là où il est remarquable c'est qu'il nous fait rentrer dans le coulisses de l'Europe et plus particulièrement de l'Eurogroupe. On suit des réunions assez tendues et des rencontres bilatérales qui le sont tout autant. On est constamment dans le jeu de pouvoir, avec notamment un ministre des finances allemand plus qu'inflexible. Mais Yanis Varofakis va résister aux pressions de l'Eurogroupe et des fonctionnaires de la Troika qui avaient presque pris le pouvoir en Grèce. On va donc voir comment un pays va essayer de retrouver un peu d'indépendance et d'auto détermination.

Enfin on découvre le point de vu grec selon lequel une grande partie de sa dette serait en fait la dette des banques de la zone euro qui serait passer sur le gouvernement grec. C'est assez technique je vous le concède mais en tous les cas très utile.

lundi, novembre 04, 2019

mon chien stupide


Yvan Attal avait déjà fait tourner son épouse Charlotte Gainsbourg en 2001 dans ma femme est une actrice et ils se marient et eurent beaucoup d'enfants en 2004. Il récidive ici dans l'adaptation du livre de John Fante.
Henri Mohen est un écrivain qui ne support plus Paris. Depuis la naissance de ses enfants il est en panne d'inspiration. Il va alors trouver des stratagèmes pour faire partir un à un ses enfants de la maison. Mais la question restera de savoir s'il retrouvera ce qui a fait de lui un écrivain brillant.
Le côté assez drôle est la méchanceté gratuite dont va faire preuve Henri Mohen. Il va trouver un allié inattendu, avec « stupide » un chien errant venu dans son jardin.
C'est peut être là le seul côté assez original du film, la manière dont Henri Mohen, parfois aidé de sa femme va dénigrer ses propres enfants.
On a ensuite un film assez classique sur la famille avec un père qui a tendance à ne pas laisser de place à ses enfants. On aussi un film sur un écrivain névrosé en panne d'inspiration qui fait peut être porter à tort la responsabilité de ses échecs littéraires à sa famille. Bref que du classique et pas forcément bien fait.
Il y a bien sur des gags avec le chien stupide qui saute sur tous les hommes qu'il croise, mais là encore les gags lassent vite.
Un film à voir pour sa dimension anti Tanguy, plus que pour le côté névrosé de l'écrivain en panne d'inspiration.

jeudi, octobre 31, 2019

debout sur la montagne


Un film signé Sébastien Betbeder un jeune réalisateur que l'on apprécie dans cette émission et qui notamment signé Marie et le naufragé ou encore voyage au Groenland.

La encore on part dans un univers un peu isolé qu'est la montagne.

Hugo (Bastien Bouillon) revient dans son village natal pour y enterrer son frère. Il est rejoint par 2 amis d'enfance Bérénice (Izia Higelin) et Stan (William Legbil). Les 3 amis, pour différentes raisons ne vont pas vouloir repartir de leur village. Ils vont donc se retrouver dans la maison d'Hugo.

Tout comme dans Marie ou les naufragés ou encore le voyage au Groenland, on est dans un environnement isolé et assez rude. On a affaire à une communauté avec ses personnalités parfaitement décrite dans une galerie de portraits. On a un ancien candidat de télé réalité revenu vivre chez son père qui souffre d’Alzheimer, un berger qui vit dans une maison au milieu de nulle part ainsi qu'une tenancière de bar et des gendarmes assez particuliers.

Mais les 3 personnages les plus intéressants sont ces 3 amis d'enfances qui sont tous plus ou moins cabossés par la vie modernes et qui trouvent dans ce village une sorte de havre de paix. Hugo fuit son métier d'enseignant, Stan souffre d'une maladie mentale et Bérénice vit une histoire d'amour plus que compliquée.
On retrouve tout ce qui fait le cachet du cinéma de Betbeder, c'est à dire cette empathie envers ses personnages et aussi son côté poétique. La cavale de 3 animaux de cirques dans le village peut paraître grotesque mais elle caractérise ce cinéma plus que bienveillant envers une jeunesse pas forcément adaptée à une société standardisée. Et c'est sûrement pour cela que l'on apprécie toujours autant les films de Sébastien Betbeder.

mercredi, octobre 30, 2019

hors normes


Le dernier film d'Eric Todelano et Olivier Nakache qui en est déjà à plus d'1 million d'entrées.

On retrouve comme dans le sens de la fête ou intouchable, beaucoup de bonne humeur qui tranche avec des situations difficiles, c'est ce qui fait la signature du cinéma de Todelano et Nakache.

Bruno et Malik (Vincent Cassel et Reda Kateb) dirigent deux associations qui offrent une alternative à l'hospitalisation pour de jeunes autistes. Malik recrute pour cela des jeunes des quartiers sensibles. Bruno et son association proposent eux des hébergements. Mais l'inspection des affaires sociales s'en mêle car les encadrants n'ont pas les diplômes nécessaires et les associations ne sont pas agrées.

On suit donc le quotidien de ces associations à travers Joseph (Benjamin Lesieur) et Valentin (Marco Locatelli) deux jeunes autistes, un à l'essai dans une entreprise de réparation de machines à laver et l'autre qui doit sortir ponctuellement de l’hôpital.

On suit donc les galères de ces équipes qui s'occupent de ces jeunes autistes. A travers la fiction les réalisateurs ont voulu faire une sorte de documentaire sur ces jeunes autistes qui ont du mal à trouver une alternative à l'hospitalisation et sur le rôle devenu indispensable de ces associations.

Ce film aurait pu être un documentaire sur des associations qui en marge de l’hôpital s'occupent d'enfants autistes et sur des familles qui ne savent plus comment s'occuper de leurs enfants. Mais il n'aurait pas fait autant d'entrée et on aurait pas autant parler de l'alternative aux médicaments qui assomment ces jeunes et qui ne leur offrent que peux de perspectives. Le fait de dédramatiser ces situations en introduisant une forme d'humour peut choquer ( comme dans Patients de grand corps malade) mais ce film est au final utile et montre qu'il est parfois indispensable d'être hors normes pour faire évoluer des situations.
Sorry we missed you

Le dernier Ken Loach, un des maîtres du cinéma social toujours en prise avec les problématiques contemporaines. Ici il parle d'un couple d'auto entrepreneur dans la nouvelle économie. Ricky (Kris Hitchen) livre des colis et sa femme Abby (Debbie Honneywood) s'occupe de personnes âgées avec un contrat 0 heure.

Leurs métiers respectifs vont prendre de plus en plus de place dans leur vie mettant en péril leur couple et leur famille.

On avait déjà vu dans nos batailles de Guillaume Senez avec Romain Duris, le quotidien d'un syndicaliste dans une plate forme de colis. Ici Ricky se voit confier des tournées et s'il ne remplit pas ses objectifs, son client ne lui confie plus rien. Abby elle s'occupe de personnes dépendantes et est payée à la visite avec des amplitudes horaires très grandes.

Ricky et Abby vont faire preuve d'un grand courage en essayant de remplir au mieux leurs objectifs
Mais leurs enfants vont en souffrir, Seb ne va plus aller en classe et va avoir des problèmes avec la police, sa sœur Liza Jane est angoissée de ne plus voir ses parents et de voir son frère mal tourner.

Le film dénonce donc ce statut d'auto entrepreneur qui n'est autre que du salariat déguisé sans les avantages. Il montre également les conséquences de l'exploitation de ce couple sur leurs enfants.
On est toujours sur une mise en scène très froide très précise qui met en lumière cette nouvelle forme d'organisation du travail. Le plus choquant est de voir que les clients qui se font livrer des colis sont tout aussi cyniques que le chef du dépôt qui emploi Ricky qui est décrit comme un esclavagiste des temps modernes.

mardi, octobre 29, 2019

Sorry we missed you

Combat héroïque d'une famille pour ne pas exploser #sorrywemissedyou observe de manière pertinente la société anglaise

lundi, octobre 28, 2019

Au nom de la terre

Pris en tenaille entre son père et le besoin de produire plus #AuNomDeLaTerre montre la lente et inexorable déchéance d'un homme

jeudi, octobre 24, 2019

Martin eden

Sur fond de lutte des classes et avec une forte volonté d'apprendre #martineden est surtout une histoire d'amour impossible

mercredi, octobre 16, 2019

Mathias et Maxime


Le nouveau Xavier Dolan, qui a maintenant son rond de serviette en compétition à Cannes.

On va suivre les aventures d'une bande de copain, et lors d'une soirée Matthias (Gabriel d'Almeida Freitas) perd un pari et doit jouer dans un court métrage avec Maxime (X Dolan). Et dans ce court métrage il doivent s''embrasser. Ce baiser va alors bouleverser Matthias alors que Maxime doit partir en Australie quelques semaines plus tard.

On retrouve dans ce film ce qui fait X Dolan, son homosexualité, le rapport à sa mère et le départ (qui remplace ici la mort).

Rien de neuf donc mais on apprécie toujours la photo plus que remarquable de X Dolan et cette recherche quasi permanente de plans à la fois originaux et efficaces.

Matthias bien que marié à Manon va être troublé par ce baiser avec Maxime au point de mal vivre les quelques semaines avant le départ de Maxime. On ne sait pas vraiment si sa femme a compris cela en l'encourageant à passer plus de temps avec Maxime avant son départ.

On a ensuite le rapport difficile à la mère dont il est le tuteur et puis cette autre mère de substitution qui est la propre mère de Matthias.

Et puis enfin ce départ annoncé en Australie et ces adieux interminables de Maxime à sa famille et ses amis.

Un film très voir trop complexe celui aussi d'un amour à plusieurs titre impossible. Ce film souffre néanmoins de quelques longueurs, X Dolan aurait très bien pu gagner une demi heure et gagner en efficacité. Enfin on s'étonnerait presque de sa capacité à décliner de manière originale à chaque fois les trois thématiques qui font ses films.

Shaun le mouton la ferme contre attaque


Le nouveau film des studios aardman signé Will Becher et Richard Phelan.

On est toujours dans une ferme anglaise, Shaun et ses amis moutons en font voir de toutes les couleurs au chien qui les surveillent. Jusqu'au jour où Lula un extraterrestre arrive à la ferme. Shaun va tout faire pour aider Lula à rentrer chez elle. Mais çà ne sera pas facile car le ministère de détection des aliens est sur les traces de Lula.

On retrouve avec bonheur les personnages et les gags qui ont fait le succès du 1er film. Le chien autoritaire, le fermier un peu benêt et les moutons toujours aussi espiègles.

Le nouveau personnage est celui de Lula qui a des pouvoirs magiques et qui va découvrir avec beaucoup de fracas la vie sur Terre.

Ce film est aussi une hagiographie des films de sciences fiction. On y fait référence à ET, à Men in black, à Wall E, et à la série X Files. Vous l'aurez compris ce film s'adresse aux enfants mais aussi aux adultes qui n'ont pas tout à fait perdu leur âme d'enfant.

Mais ce qui est remarquable c'est bien sur la qualité de l'animation qui s'inscrit dans la lignée des studios aardmann qui ont produit faut il le rappeler Wallace et Gromit et Chicken Run, mais aussi la quantité assez incroyable de petits détails qui font que ce film est une vraie réussite.

Les studios aardamn prouvent avec ce 2eme Shaun le mouton qu'ils savent rester dans l'air du temps, qu'ils savent encore parler à un jeune et moins jeune public. Il y a notamment cette scène assez surréaliste et drôle où des employés du ministère de détection des aliens utilisent une perche à selfie pour faire un égo portrait d'eux avec le chien qu'ils ont pris pour un alien.

Bref encore une très grande réussite des studios aardman

lundi, octobre 14, 2019

Joker


Un film de Todd Philipps primé à Venise le mois dernier qui offre à Joachim Phoenix un rôle assez magistral.

On va donc suivre la vie d'Arthur Fleck jusqu'à ce qu'il devienne le joker que Batman va combattre.

Arthur Fleck vit avec sa mère et travaille dans une petite société de spectacle où il interprète le rôle d'un clown. Mais il va perdre son emploi et commettre un terrible meurtre qui mettra Gotham City à feu et à sang.

Plusieurs éléments expliquent l'apparition du Joker. On a d'abord une ville où les inégalités et la pauvreté sont criantes. On a ensuite la folie d'un homme soigné dans un premier temps par les services sociaux jusqu'au moment où ils n'auront plus de budget et enfin des médias, une société du spectacle incarnée par Murray Franklin (Robert de Niro).

Et le mélange de ces trois éléments sera détonnant allant jusqu'à un meurtre affreux.

Ce film à travers la naissance du joker est fortement engagé. Ils dénonce les inégalités. Thomas Wayne incarnant ici le riche bourgeois qui n'a rien à faire du reste de la population.
Autre personnage intéressant c'est ce présentateur de talk show un peu populiste, qui est une sorte d'idole pour le peuple et pour Arthur Fleck.

Et puis enfin on a ces services publiques soumis à des restrictions budgétaires qui vont livrer Arthur Fleck à lui même.

Bien que ce film se passe au siècle dernier, on peut y voir une résonance actuelle en remplacant par exemple les masques de clown par un accessoire automobile ou encore Murray Franklin par un animateur de C8.

Il y a finalement peu de scènes de violences bien qu'elle soient terriblement dures. La violence décrite dans le film est celle de la société. Ce qui dérange c'est qu'on peut comprendre que cette violence sociale peut excuser les actes abjectes du joker et c'est peut être pour cela que le film peut être polémique.

mercredi, octobre 09, 2019

Donne moi des ailes


Un film de Nicolas Vanier avec notamment Jean Paul Rouve et Mélanie Doutey. Film tiré d'une histoire vraie celle de Christian Moullec.

Christian travaille au muséum d'histoire naturelle. Il va prendre un congé sans solde pour d'abord élever des oies naines, les emmener sur le cercle polaire et ensuite les guider jusque chez lui en Camargues. Pour cela il sera accompagné de son fils Thomas dont il doit s'occuper pendant les vacances. Sauf qu'une fois arrivé sur le cercle polaire rien ne se passera comme prévu.

Le film est clairement découpé en 2. On a d'abord l'élevage des oies en Camargues. Pendant ce temps père et fils vont se retrouver. Et puis il y a un véritable thriller en ULM du cercle polaire jusqu'en Camargue.

C'est un film sur une double transmission. Christian va transmettre sa fibre écologique à son fils. Et il va transmettre également aux oies une route sure entre le cercle polaire et la Camargue. C'est véritablement cette double transmission qui est le coeur du film. Et au moment où celui ci semble s’essouffler, on va avoir une véritable aventure en ULM à travers les tracasseries administratives et climatiques. Et plus l'ULM va avancer plus l'aventure de cette famille va gagner en popularité auprès de l'opinion publique.

On a enfin cette prouesse technique où l'ULM et les oies sont filmées grâce à un drone. Ceci donne des images à couper le souffle qui sont pour beaucoup dans le suspens qui jalonne la seconde partie du film. Même si on est clairement dans un film typique des vacances scolaires, on se laisse néanmoins entraîne par l'incroyable aventure de cette seconde partie du film, absolument nécessaire pour relever un film qui avait tendance à s’essouffler.

lundi, octobre 07, 2019

J'irai où tu iras


Un film de Géraldine Nakache.

Mina et Vali (Leila Bekhti et Géraldine Nakache) sont deux sœurs qui ne se voient qu’épisodiquement et qui n'ont pas grand-chose en commun. Leur père Léon (Patrick Timsit) va demander à Mina d'accompagner Vali à un casting et de garder un lourd secret. Le trajet entre Orléans et Paris ainsi que les auditions vont paraître une éternité pour Mina.

Alors que l'on s'attend plutôt à une comédie ce film est un véritable drame. Léon est malade et il va vouloir cacher son état le plus longtemps possible à ses filles, surtout à Vali qui passe une audition. Mais ce n'est pas çà le plus grave, on va ainsi découvrir pourquoi les 2 sœurs ne se parlent plus.

Pour faire passer cette histoire assez pesante, Géraldine Nakache va parsemer son film de comiques de situations plus ou miens bien sentis.
On a d'abord le père, véritable papa poule qui couve ses deux filles. Il leur fait des blagues, leur prépare des tupperwares et les accompagnent peut être trop dans leurs vies professionnelles.

On a ensuite une plongée assez lunaire dans l'univers des fans et des choristes de Céline Dion. La scène où l'on annonce aux choristes la mort de René le mari de Céline est assez lunaire. Le décalage entre la rationalité de Mina et cet univers atypique donne lieux à des scènes plutôt cocasses.
Bref un film au final assez cru sur une famille qui a été cabossée par la vie et qui malgré les efforts du père a fini par se désunir. C'est aussi un film sur la maladie et la manière de l'appréhender. Léon fera preuve d'un courage incroyable en ne perdant pas pour autant son sens de l'humour. Et rien que pour cela le film vaut largement le détour.

mercredi, octobre 02, 2019

Atlantique


Le grand prix du jury du dernier festival de Cannes pour Mati Diop qui adapte son court métrage documentaire Atlantique (2009, et disponible sur la plate forme de courts métrages Bref)

On est à Dakar, Ada (Mama Sané) doit épouser Issa (Amadou Mbow). Mais elle flirte avec Souleiman (Ibrahima Traore). Mais ce dernier sans prévenir va prendre une pirogue pour partir vers l'Europe. Ada est dévastée et le jour de son mariage un mystérieux incendie vient bouleverser la cérémonie.

Ce film est d'abord une radioscopie de la société sénégalaise et de ses inégalités. Ada vient d'une famille pauvre, Issa lui est riche et travaille une partie de l'année en Europe. On a aussi cette opposition entre les grandes tours modernes et les bidonvilles. Et puis il y a cette société hyper traditionaliste où on peut demander un certificat de virginité aux jeunes filles et ces bars plus ou moins clandestins où se rencontrent la jeunesse. On a enfin cette corruption qui est dénoncée en creux. Le commissaire de police va tout faire pour d'abord protéger les riches promoteurs et entrepreneurs. Lui et son adjoint seront au contraire sans ménagement pour traquer Souleiman ou encore des ouvriers.

Et puis c'est aussi un film de zombie. A Cannes il y avait eu the dead don't died de Jim Jarmush et Zombie Child de Bonello. Ici le fantôme sera celui de Souleiman qui a été aprecu à la noce. Il est recherché par la police mais personne n'y croit. Et ce n'est que dans les dernières minutes du film que l'on comprendra réellement qui est qui. Un film très intelligent qui mélange film sociétal et film fantastique.




Ceux qui travaillent


Un film d'Antoine Russbach

Franck (Olivier Gourmet) est un gestionnaire de porte conteneur. Il doit optimiser les trajets et régler les problèmes pour que son entreprise soit la plus rentable possible. Un jour il devra régler un problème et cela lui a coûté sa place.
C'est un film sur le cynisme. Cynisme d'un homme capable du pire pour gagner de l'argent. Cynisme d'une entreprise qui fera tout pour optimiser son profit. Cynisme d'un famille qui ne veut pas perdre son train de vie. Et surtout et c'est peut être là le pire le cynisme d'une société capitaliste qui veut avoir n'importe quel produit au coût le plus bas.

Vous l'aurez compris ce film est presque exclusivement à charge. Mais deux personnages vont venir un peu égaillé un tableau très noir. On a d'abord le personnage de Franck. Il n'a certes aucun scrupule mais il a eu une enfance assez pauvre et il va être dévasté par la perte de son emploi qui était presque le centre de sa vie. Et puis sa fille Mathilde (Adèle Bouchatay) à qui son père va lui faire découvrir son métier et ses travers. Il va lui montrer que derrière un grand nombre de biens de consommations se cache un trajet par container et puis des hommes et des femmes qui vont convoyer ces marchandises, sur mer, sur la route et à travers les entrepôts pour qu'ils puissent finir sur les étales des supermarchés.

Un film très fort qui nous montre que l'acte de consommer a en réalité de très nombreuses conséquences que nous sommes loin de mesurer.

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