lundi, décembre 30, 2019
vendredi, décembre 27, 2019
it must be heaven
Tout autant absurde, poétique que métaphorique #itmustbeheaven se singularise par une quasi absence de dialogue
jeudi, décembre 26, 2019
mardi, décembre 24, 2019
mercredi, décembre 18, 2019
the lighthouse
Robert
Eggers nous propose un huis clos plus qu'inquiétant où 2 gardiens
de phares vont progressivement sombrer dans la folie
Robert
Pattinson et Willem Defoe sont eux méconnaissables en gardiens de
phares partis pour 4 semaines sur une ile déserte.
Thomas
Wake le plus vieux des deux accueille dans le métier Winslow qu'il
relègue aux taches les plus ingrates, lui interdisant tout accès à
la lampe du phare. Mais c'est quand le bateau de la relève ne va pas
venir que le film va prendre une tout autre dimension.
Ce
qui est remarquable c'est la photo du film. Le choix du noir et blanc
et du 4/3 rappelle est plutôt opportun. On a même du mal au tout
début du film à faire la différence avec un film d'animation
tellement le travail sur la photo est important.
Le
second point c'est cet isolement et cette folie qui s'installe qui
sont remarquablement amenés.
On a
d'abord ces conditions plus que compliquées qui sont très bien
décrites. Mais plus le temps va passer plus cette difficulté dans
les conditions de travail va laisser place à la folie.
Les
mouettes, une sirène ou encore le sort qu'a subi l'ancien collègue
de Wake sont autant d'éléments qui vont faire sombrer petit à
petit Winslow dans la folie. Et en voyant le film on comprend
d'autant mieux pourquoi la consommation d'alcool était proscrite
pour les gardiens de phare.
Bref
deux grands acteurs et une photo exceptionnelle sont au service qui
nous plonge dans les antres de l'isolement et de la folie.
lundi, décembre 16, 2019
docteur ?
Le
docteur Serge Manou Mani (Michel Blanc) travaille pour SOS médecin.
Depuis la mort de son fils il n'a plus vraiment goût à la vie et à
même des problèmes avec l'ordre des médecins. Alors qu'il se rend
chez Rose l'amie de son fils (Solène Rigot) qui a tenté de se
suicider, il fait la connaissance de Malek (Hakim Jemili ) venu
livrer à manger chez la jeune fille. Par un concours de circonstance
Malek va alors aider Serge à assurer sa tournée, après que ce
dernier se soit bloquer le dos.
Le
ressort comique est assez simple, celui du parfait néophyte fait des
consultations aidé à l'oreillette par le vrai médecin, sauf que
cette méthode a ses limites et on est jamais loin de la catastrophe.
Mais
la comédie n'est pas la dimension principale du film c'est plutôt
un film sur le deuil, la perte d'un fils et d'un compagnon. Rose se
réfugie dans les médicaments au point d'aller faire des séjours à
l’hôpital alors que Serge se referme sur lui même .
Malek
avec sa franchise et son côté fonceur va dynamiter tout çà et au
final faire reprendre goût à la vie à ses deux personnages
prisonniers de leur deuil.
Dernière
bonne idée de ce film c'est la voix off de Chantal Lauby en
régulatrice de SOS médecin. Elle est une confidente pour Serge mais
toujours à distance comme pour ne pas rompre l'isolement dans lequel
Serge s'est enfermé.
C'est
enfin un film témoin de son époque avec le livreur de repas, le
fêtard en mal d’arrêts de travail, les personnes âgées isolées
ou encore cette femme en dénie de grossesse. Et tout ces personnages
viennent redonner encore plus d'humanité à un film qui n'en
menquait déjà pas.
les envoutes
Un
film entre deuil et science fiction signé Pascal Bonitzer.
Coline
(Sara Giraudeau) est envoyée en reportage dans les Pyrénées pour
rencontrer Simon (Nicolas Duvauchel) qui affirme avoir vu le fantôme
de sa mère quand celle ci est décédée. Ceci intrigue d'autant
plus la jeune femme qu'il est arrivé la même chose à sa meilleure
amie Azar (Anabel Lopez ). Entre Coline et Simon, une histoire
d'amour va naître non sans conséquences sur la jeune femme.
C'est
avant tout un film sur le deuil. Tous les personnages dans le film
auront perdu un être proche, qu'ils pensent avoir vu à un moment ou
à un autre. On a donc une dimension un peu fantastique accentuée
par ces paysages des pyrénéennes à la fois majestueux et
inquiétants.
C'est
peut être aussi une manière de montrer qu'il est difficile de
laisser partir un être proche, personne dont l'image est d'une
certaine manière toujours persistante malgré sa disparition.
Et
puis au-delà du deuil ce film est aussi un joli portrait de femme.
Celui de Coline jeune femme un peu perdue un peu précaire dans son
travail et surtout assez influençable. Cà sera elle qui gérera le
moins bien les deuils auxquels elle aura à faire face. Son histoire
d'amour avec Simon sera d'abord passionnée avant que le jeune femme
partie vivre dans les Pyrénées ne sombre peu à peu dans une
paranoïa assez incompréhensible. Sara Giraudau confirme tout le
talent qu'on lui connaît après avoir notamment joué dans le bureau
des légendes ou dans petit paysan.
samedi, décembre 14, 2019
une vie cachée
La
nouvelle fresque historique de Terrence Malik sur des héros méconnus
de la seconde guerre mondiale.
Nous
sommes dans les Alpes autrichienne, Franz et Fani(August Diehl et
Valerie Pachner ) sont fou amoureux l'un de l'autre et exploite une
petite ferme. Mais les choses vont se compliquer quand Frantz fait
savoir qu'il refusera de prêter allégeance à Hitler. Ils seront
alors vu comme des traîtres et vont vivre en marge de la communauté.
Mais c'est quand Franz va être mobilisé qu'il va mettre sa vie en
jeu.
On
peut parler de fresque puisque le film dure près de 3h et prend de
temps d'installer à la fois son décor et sa thématique.
On y
voit les conditions de vie au milieu du XXème siècle peut être
spartiates mais non sans joie.
On
voit aussi comment l'idéologie nazie s'est installée de manière
insidieuse, jusqu'à briser l'unité d'un village. L'importance
également de ces corps intermédiaires que sont le maire et le curé
qui accompagnent les villageois dans leur vie et dans leurs doutes.
Et
puis aussi on a cette guerre qui est loin de ce village mais qui peut
concerner ses habitants. Le plus frappant étant ce postier qui fait
ses tournées et qui est craint par Frantz car c'est lui qui peut lui
amener l'ordre de mobilisation.
C'est
un film qui fait penser un peu à la ligne verte où un homme se sait
condamner et la particularité c'est que même libre même avant
d'être condamné il sait très bien ce qui l'attend.
Un
film très dur majestueux à la hauteur du sacrifice de cet homme
pour ses idées.
lundi, décembre 09, 2019
seules les bêtes
Dominik
Moll le réalisateur d'Harry un ami qui vous veut du bien revient
avec un polar en tout point glaçant.
Evelyne
Ducat (Valerie Bruni Tedeschi) une habitante du causse a disparu. Sa
voiture a été retrouvée vide. Par un habile scénario la vie des
habitants de ce causse va être disséquée faisant apparaître un
certain désaroi et une grande solitude.
Alice
et Michel (Denis Menochet et Laure Calamy) sont un couple
d'agriculteur. Elle s'occupe de la mutuelle agricole. Lui fait en
apparence beaucoup de comptabilité. Joseph (Damien Bonnard)
travaille lui seul dans sa ferme depuis la mort de sa mère. Il
reçoit l'aide d'Alice qui est amoureuse de lui. Evelyne enfin elle
vit seule dans sa grande maison, son mari étant le plus souvent en
déplacement.
Le
scénario est lui efficace il nous emmène constamment sur des
fausses pistes. On mettra du temps à comprendre pourquoi les 1ere
images du films sont tournées à Abidjan. Il fait penser un peu aux
épisodes de la série the affair où une même histoire est racontée
du point de vue de chacun des personnages.
Au
delà du polar le plus intéressant est la dimension sociale du film
et la solitude dans laquelle sont plongés tous les personnages.
Michel passe son temps sur internet, Alice elle fréquente Joseph
sans vraiment d'affection de sa part. Joseph n'a toujours pas accepté
le décès de sa mère. Enfin Evelyne est délaissée par son mari
mais n'ose pas peut être par intérêt le quitter pour vivre une
nouvelle histoire au grand jour.
C'est
ce sentiment de solitude qui au final va faire passer le polar au
second plan. Ce film s'inscrit dans la lignée de petit paysan ou
encore de rester vertical.
mercredi, décembre 04, 2019
le meilleur reste a venir
Les
réalisateurs du Prenom et les scénaristes de papa ou maman 1 et 2
Alexandre de la Patelierre et Mathieu Delaporte signent ici un film
beaucoup plus intense et émouvant.
Arthur
et Cesar (Fabrice Lucchini et Patrick Bruel) sont amis depuis qu’ils
sont enfants. Victime d’une mauvaise chute Cesar accompagné de son
ami va aller passer des radios à l’hôpital. Un échange de carte
vitale fera que çà sera à Athur que les medecins vont annoncer
quelques jours plus tard que Cesar est atteint d’un cancer
incurable. Croyant que c’est Arthur qui est malade, Cesar fera tout
pour que son ami vive au mieux les derniers jours de sa vie.
Ce
film est un véritable ascenseur émotionnel. On va passer sans cesse
de la gravité de la maladie à aux gaudrioles que font faire
les deux vieux compères. Légèreté et gravité seront de mise ce
qui rend le film assez intense.
Au
delà du côté émotionnel important, le film pose de vraies
questions. Comment annoncer à quelqu’un une maladie. Il y a
également le dénis initial de cette maladie. Et une fois que l’on
a accepté cette dernière, tout est question d’amitié. Randa
(Zineb Triki) qui a également été malade a vu son mari partir et
s’est vu abandonnée par une partie de son entourage. Mais l’amitié
entre Arthur et César est elle beaucoup plus forte.
Ils
vont choisir de continuer à s’amuser de continuer à se
chamailler, de continuer de vivre dans une dignité assez
remarquable. Le choix ou le manque de courage d’Arthur de ne pas
dire la vérité à Cesar est contestable, mais on ne peut pas le
blamer. Et malgré le caractère enfantin de ces deux
quinquagénaires, ils restent néanmoins héroïques et attachant.
dimanche, décembre 01, 2019
A couteaux tirés
Halan
Thrombey (Christopher Plummer) est un célèbre écrivain. Il vit
dans une sorte de château au milieu de nulle part avec une partie de
sa famille. Un jour il est retrouvé mort. Tout laisse penser à un
suicide. Mais Benoit Blanc (Daniel Craig) un célèbre détective est
engagé par un inconnu pour faire la lumière sur cette mort
mystérieuse.
Le
côté intéressant du scénario est que l'on va vite comprendre
comment est mort le célèbre écrivain. Le seul mystère qui va
perdurer est l'identité de la personne qui a engagé Benoit Blanc.
Et c'est çà qui va donné tout le suspens à ce polar qui se veut
une adaptation d'un roman d'Agatha Christie.
Pour
le reste on est dans des affaires d'héritage où chaque membre de la
famille aura eu intérêt à tuer Halan Thrombey. Chaque personnage
semble aigri et vivre dans un autre temps, celui du château dans
lequel l'enquête se déroule.
Ceci
nous donne une galerie de portrait assez sombre et surannés. Même
les policiers et le détective semble sortis de l'époque d'Agatha
Christie. Et c'est ce qui ne marche pas dans le film. Il n'arrive pas
à choisir entre une adaptation moderne d'un roman d'Agatha Christie
et un film d'époque. On est constamment dans l'entre deux et çà ne
fonctionne pas.
Seul
le personnage de l'infirmière de Halan (Marta Cabrera interprétée
par Ana de Armas) semble à peu près vivre dans son temps. Elle est
très proche de Halan qui trouve en Marta peut être la seule
personne qui n'en veut pas à son argent.
jeudi, novembre 28, 2019
Toute ressemblance
Michel
Denisot signe son premier film qui parle bien évidemment du monde de
la télévision et du microcosme des présentateurs de 20 h.
C'est
Franck Dubosc qui interprète CSG (Cédric Saint Guerande) qui le
11/09/2001 a pris la place du présentateur du 20h de la grande
chaine. Avec Thierry Morgan son producteur (Jérôme Commandeur) il
va tout faire pour ne pas perdre sa place. C'est le nouveau patron de
la grande chaîne Julien Demaistre (Denis Podalydes) qui va vouloir
le déloger de son fauteuil.
Le
seul côté intéressant de ce film c'est sa dimension de western. Il
y aura une lutte entre Julien Demaistre et CSG pour savoir qui est la
vrai patron. CSG s'appuie sur ses bonnes audiences qui vont lui
donner une confiance démesurée en lui.
Après
on tombe dans un film sur le pouvoir, les alliances, la drogue les
sentiments, les vengeances personnelles. Mais on est loin du niveau
d'House of cards ou encore d'Alice et le maire notamment.
Et
puis Franck Dubosc a une telle étiquette de comique qu'il est
presque à contre emploi dans ce rôle de CSG. On a également un
empilement de clichés sur le monde de la TV et plus généralement
sur celui du pouvoir.
A
noter néanmoins quelques aspects intéressant. On a d'abord le
personnage de Maité, la gardienne d'immeuble de CSG qui est
littéralement envoûte par le présentateur star et qui fera tout
pour lui. Et puis le fils de CSG, star naissante des réseaux
sociaux, élément qui montre que pouvoir médiatique va bientôt se
mesurer en nombre de vue sur Youtube plutôt qu'en nombre de
téléspectateur du JT de 20h. Toute ressemblance avec un
présentateur star d'une émission de cinéma sur RCF est bien sur
fortuite.
dimanche, novembre 24, 2019
gloria mundi
Robert
Guedigian interroge la notion de paternité dans un Marseille en
pleine évolution où la dérégulation du travail est aussi la
norme.
Sylvie
(Ariane Ascaride) travaille le plus souvent de nuit dans une société
de nettoyage. Elle vient de devenir grand-mère. Sa fille Mathilda
(Anais Demoustier) a donné naissance à Gloria. Mais elle et son
mari Nicolas (Robinson Stevenin) ont des emplois précaires. Elle est
vendeuse à l'essai et lui est chauffeur privé. Toute la famille va
essayer de s'en sortir. Ils seront aidés par Daniel (Gérard Meylan)
la père biologique de Mathilda tout juste sorti de prison.
Commençons
par peut être le personnage le plus humain, Richard (Jean Pierre
Daroussin) le mari de Sylvie. Il a convaincu sa femme d'avertir son
ex compagnon qu'il était grand-père. Ce dernier ne va pas chercher
à s'imposer. Il sera là quand on aura besoin de lui. Il va chercher
à rattraper les années perdus avec Mathilda. Sylvie également ne
ménagera pas sa peine pour aider sa fille.
Et
puis en contraste avec cette ancienne génération, il y a la
nouvelle pour laquelle la précarité est la norme. Mathilda change
souvent d'emploi, Nicolas est obligé de travailler énormément pour
gagner peut. Et puis Aurore et Bruno (la sœur et le beau frère de
Mathilda) eux réparent et revendent des produits d'occasion vendus
par des particuliers. Ils profitent à la fois de la pauvreté et de
obsolescence programmée des objets.
Même
si la thématique de la paternité est plus qu’émouvante et
moderne, le constat économique rejoint celui du dernier Ken Loach où
une famille était détruite par l'exploitation des être humains
dans le néo libéralisme. Et puis enfin on a une ville qui évolue,
Guédiguian ayant quitté l'Estaque pour les nouveaux quartiers
d'affaires marseillais. Un film tout aussi utile qu'émouvant.
mercredi, novembre 20, 2019
la reine des neiges 2
Rien
de va plus au royaume d'Arendelle, Elsa n'arrive plus à jouer aux
devinettes avec sa sœur Anna , Kristoff , Olaf son bonhomme de neige
et son elan. Elle entend des voix au loin qui l'inquiète. Jusqu'au
jour où les esprits de la foret obligent les habitants d'Arendelle à
partir de chez eux. Elsa devra alors aller dans la foret pour
comprendre ce qu'il s'y passe.
Ce
film est tiré d'un conte d'Andersen et est une véritable fable
écologiste et pacifiste. On a 2 communauté qui sont en guerre sans
qu'on en sache les raisons et Elsa accompagnée de sa sœur devra
pacifier la situation.
Et
puis une fable écologique car on est dans le grand nord avec une
nature préservée et des forces naturelles qui se rebellent.
Les
aventures d'Elsa et Anna sont captivante, il y a du suspens, un bon
Disney qui aurait peut être été plus haletant si toutes les 5
minutes on avait pas eu une chanson, ce qui casse un peu le rythme.
Le
plus surprenant peut être pour les personnes comme moi qui n'ont pas
vu le 1ere épisode ce sont la taille des pupilles d'Elsa et Anna. On
a presque l'impression d'avoir à faire à des zombie ce qui est un
peu étonnant dans un film plutôt destiné aux enfants.
Disney
ne prend certes pas beaucoup de risque en adaptant un conte
d'Andersen et cette reine des neiges 2 cartonne déjà au box office
(361 000 en 1 journée), pour rappel le 1er opus avait
fait 5,2 millions d'entrée, bien loin derriere les 18 millions
d'entrée de blanche neige.
les eblouis
La
jeune réalisatrice Sarah Suco nous livre un récit presque auto
biographique, puisqu'elle a vécu près de 10 ans dans une communauté
comme celle décrite dans le film.
Frédéric
et Christine sont catholiques mais non pratiquant décident de
fréquenter l'église de la communauté de la colombe dirigée par le
berger. Ils vont fréquenter de plus en plus la communauté allant
même jusqu'à vendre leur appartement pour intégrer pleinement
cette communauté. Mais Camille une des enfants du couple ne va pas
vouloir arrêter le cirque et surtout mener une existence d'une
adolescente de son âge.
Ce
qui est frappant c'est la manière dont les deux parents vont petit à
petit être happer par cette secte. Tout se fait sans crier gare de
manière presque insidieuse.
Tous
les acteurs sont remarquables, Camille Cottin en mère fragile qui
recherche un nouveau job après avoir donné naissance à 4 enfants.
Son
mari interprété par Eric Caravaca qui n'a pas beaucoup de charisme
et qui ne veut rentrer en conflit avec personne.
Et
Celeste Brunnquell en ado intrépide, passionnée de cirque, curieuse
de tout qui va prendre un malin plaisir à contourner en douce les
règles strictes de la communauté. Mais plus le film va avancer
moins Camille va arriver à prendre sur elle jusqu'à ce qu'un acte
abjecte ne se produise.
Le
personnage du berger que toute la communauté accueille au son de
bêlement est lui interprété par un Jean Pierre Darroussin à la
fois très bienveillant mais d'une sévérité très stricte. Le
paroxysme ce sont ces séances de trans qu'il dirige et qui sont plus
qu'inquiétantes.
Ce
qui est révoltant c'est que des enfants sont les principales
victimes de cette secte. Plus ils sont jeunes moins ils auront la
capacité de se rebeller. C'est finalement l'adolescence de Camille
qui l'a sauvée.
lundi, novembre 18, 2019
Noura rêve
Hinde
Boujemaa nous livre l'histoire d'un divorce impossible pour la femme
d'un truand dans une société tunisienne où le patriarcat est
omniprésent.
Noura
(Hend Sabri) est mariée à Sofiane (Lofti Abdelli) mais ce dernier
est en prison pour des vols à répétition. Lassad (Hakim
Boumsaoudi) et Noura se fréquentent discrètement. Compte tenu du
fait que Sofiane est un truand, Noura peut divorcer. Mais tant que le
divorce n'est pas prononcé Noura vit dans la peur d'être
découverte. Mais la sortie prématurée de prison de son mari va
encore plus l'affoler.
C'est
un film malheureusement d'actualité et assez universel sur une femme
qui ne peut pas se défaire de l'influence de son mari.
Ce
film n'élude aucun aspect du mari violent, allant même jusqu'à une
scène de viol conjugal que l'on n'a pas de mal à comprendre.
Mais
le plus révoltant est que Noura n'a pas pu partir de chez elle plus
tôt pour vivre avec Lassad car son divorce n'avait pas été
prononcé. Elle n'osera d'ailleurs pas le dire à son mari de peur de
représailles.
Noura
ne trouvera aucun allié dans son combat pour quitter son mari. Ses
collègues de travail comme la société tunisienne voyant non pas la
femme terrorisée par son mari mais la femme adultérine. Et c'est
finalement ce sentiment de terreur qui traverse le film et qui finit
par nous envahir. La encore comme dans j'accuse ou les misérables on
est dans un cinéma où l'émotion transmise l'emporte sur
l'histoire.
dimanche, novembre 17, 2019
les Misérables
24
ans après la haine de Matthieu Kassovitz, un nouveau film sur la
banlieue duquel on ne ressortira pas indemne.
Ladj
Ly a obtenu ex æquo avec Bacurau le prix du jury du dernier festival
de Cannes.
On
est à Montfermeil, Stéphane (Damien Bonnard) intègre la brigade
anti criminalité. Pour son premier jour ses coéquipiers Chris
(Alexi Manenti) et Gwanda (Djebril Didier Djamba) lui font découvrir
la ville. Mais une enquête va mal tourner et donner lieu à une
bavure que les policiers vont tenter de dissimuler.
Cette
brigade de la BAC est un vecteur pour nous immerger dans le quotidien
de Montfermeil. Son habitat dégradé et la grande pauvreté qui y
règne. Selon le JDD le président de la République en ayant vu ce
film aurait été marqué par les conditions de vie dans les
banlieues.
Ce
film est aussi un traité de géopolitique. On a la police qui
effectue des patrouilles. On a également un certain nombre de
groupes constitués qui tiennent la ville. Le personnage de « le
maire » devient un interlocuteur majeur de la BAC. Pour lui,
éviter tout incident permet de faire prospérer ses affaires. Ceci
permet également à la BAC de maintenir le calme. Et puis enfin on a
un religieux Salah qui est un peu en marge de ce système, mais dont
l'influence est certaine.
Dans
cet environnement on a une jeunesse qui essaie de trouver sa place et
de s'occuper pendant l'été. Et c'est un vol commis par un jeune du
quartier qui va mettre le feu au poudre.
La
réaction des policiers après leur bavure est choquante. Ils vont
d'abord tenter d'éviter la mise en ligne de la vidéo de la bavure
avant de soigner la victime. On est dans un environnement où règne
le chacun pour soi et où la moindre étincelle peut embraser une
cité. Même si le comportement des policiers dans le film est
inexcusable elle se comprend et c'est là tout le paradoxe de ces
territoires dont le mode de fonctionnement permet de comprendre et
non d'excuser la réaction des policiers.
Enfin,
à noter que Buzz qui a filmé cette bavure est un peu le
réalisateur Ladj ly qui filmait les interventions policières chez
lui à Montfermeil, sauf qu'aujourd'hui que le drone à remplacer la
caméra.
mercredi, novembre 13, 2019
j'accuse
Un
film passionnant sur un des personnages méconnus de l'affaire
Dreyfus, le colonel Picart (Jean Dujardin), antisémite notoire mais
ayant joué un rôle essentiel dans la réhabilitation du capitaine
Dreyfus.
Tout
commence avec la dégradation du capitaine Dreyfus (Louis Garrel) qui
est envoyé en détention sur l'ile du diable. Le colonel Picart qui
a repris le commandement du contre espionnage de l'armée va
découvrir des indices laissant penser que Dreyfus est innocent et
que le véritable traître court toujours. Il va alors devoir faire
face au silence assourdissant d'une armée qui ne voudra jamais
reconnaître son erreur.
La
force du film est d'abord de s’intéresser à un personnage méconnu
de l'affaire Dreyfus mais surtout de préserver un suspens dans un
thriller dont on connaît déjà la fin.
Un
autre personnage central dans ce film, c'est le commandant Henry
(magistralement interprété par Gregory Gadebois) qui exécute les
ordres aveuglément sans une once d'éthique. Il représente bien à
lui seule cette institution militaire qui ne doit pas perdre la face
en admettant son erreur.
Le
colonel Picart lui aussi est froid et ambitieux mais il se distingue
par sa fidélité non pas à une institution mais à des valeurs
républicaines. Même dans son histoire d'amour avec la femme d'un de
ses amis Picart n'exprimera aucune émotion ce qui au final est très
inquiétant.
C'est
cette ambiance pesante, ce culte du silence, cette rigueur militaire
qui est parfaitement transcrite dans ce film. Néanmoins cette
ambiance ne vient pas desservir le polar qui est l'autre
caractéristique du film. C'est un véritable film d'espionnage avec
les techniques les plus pointues pour l'époque. Et puis l'intrigue
du film toujours présente qui sera de savoir si le colonel Picart
réussira à résister aux pressions de l'armée pour faire éclater
la vérité au grand jour. Un film très réussi signé Roman
Polanski, et il est nécessaire pour ce film de distinguer l'homme du
réalisateur.
mardi, novembre 12, 2019
mercredi, novembre 06, 2019
adults in the room
Il y
a-t-il des adultes dans la salle, le film de Costa Gavras (le
capital, Amen) qui adapte le livre de l'ancien ministre grec des
finances Yanis Varoufakis.
Un
docu fiction politique plus qu'étrange sur la forme mais en tout
point passionnant.
On
est en 2015 en Grèce Syriza arrive au pouvoir avec Alexis Tsipras
(Alexandros Bourdoumis) après des années d'austérité qui ont
ruiné la Grèce. Yanis Varoufakis (Christos Lulis) économiste et
amis de Tsipras devient ministre des finances. Il doit redresser
l'économie et pour cela renégocier la dette avec l'Eurogroupe,
organe informel réunissant les ministres des finances de la zone
Euro. On va alors être immergé dans ces négociations pour ce qui
est un véritable thriller politique.
Ce
qui dérange c'est la forme entre le documentaire et la fiction. Tous
les personnages sont réels et ressemblent plus ou moins à ceux qui
ont existé à l'époque. On est donc dans un entre deux assez
inconfortable. Et c'est bien là le seul défaut du film.
Là
où il est remarquable c'est qu'il nous fait rentrer dans le
coulisses de l'Europe et plus particulièrement de l'Eurogroupe. On
suit des réunions assez tendues et des rencontres bilatérales qui
le sont tout autant. On est constamment dans le jeu de pouvoir, avec
notamment un ministre des finances allemand plus qu'inflexible. Mais
Yanis Varofakis va résister aux pressions de l'Eurogroupe et des
fonctionnaires de la Troika qui avaient presque pris le pouvoir en
Grèce. On va donc voir comment un pays va essayer de retrouver un
peu d'indépendance et d'auto détermination.
Enfin
on découvre le point de vu grec selon lequel une grande partie de sa
dette serait en fait la dette des banques de la zone euro qui serait
passer sur le gouvernement grec. C'est assez technique je vous le
concède mais en tous les cas très utile.
lundi, novembre 04, 2019
mon chien stupide
Yvan
Attal avait déjà fait tourner son épouse Charlotte Gainsbourg en
2001 dans ma femme est une actrice et
ils se marient et eurent beaucoup d'enfants en 2004.
Il récidive ici dans l'adaptation du livre de John Fante.
Henri
Mohen est un écrivain qui ne support plus Paris. Depuis la naissance
de ses enfants il est en panne d'inspiration. Il va alors trouver des
stratagèmes pour faire partir un à un ses enfants de la maison.
Mais la question restera de savoir s'il retrouvera ce qui a fait de
lui un écrivain brillant.
Le
côté assez drôle est la méchanceté gratuite dont va faire preuve
Henri Mohen. Il va trouver un allié inattendu, avec « stupide »
un chien errant venu dans son jardin.
C'est
peut être là le seul côté assez original du film, la manière
dont Henri Mohen, parfois aidé de sa femme va dénigrer ses propres
enfants.
On a
ensuite un film assez classique sur la famille avec un père qui a
tendance à ne pas laisser de place à ses enfants. On aussi un film
sur un écrivain névrosé en panne d'inspiration qui fait peut être
porter à tort la responsabilité de ses échecs littéraires à sa
famille. Bref que du classique et pas forcément bien fait.
Il y
a bien sur des gags avec le chien stupide qui saute sur tous les
hommes qu'il croise, mais là encore les gags lassent vite.
Un
film à voir pour sa dimension anti Tanguy, plus que pour le côté
névrosé de l'écrivain en panne d'inspiration.
jeudi, octobre 31, 2019
debout sur la montagne
La encore on part dans un univers un peu isolé qu'est la montagne.
Hugo (Bastien Bouillon) revient dans son village natal pour y
enterrer son frère. Il est rejoint par 2 amis d'enfance Bérénice
(Izia Higelin) et Stan (William Legbil). Les 3 amis, pour différentes
raisons ne vont pas vouloir repartir de leur village. Ils vont donc
se retrouver dans la maison d'Hugo.
Tout comme dans Marie ou les naufragés ou encore le voyage au
Groenland, on est dans un environnement isolé et assez rude. On a
affaire à une communauté avec ses personnalités parfaitement
décrite dans une galerie de portraits. On a un ancien candidat de
télé réalité revenu vivre chez son père qui souffre d’Alzheimer,
un berger qui vit dans une maison au milieu de nulle part ainsi
qu'une tenancière de bar et des gendarmes assez particuliers.
Mais les 3 personnages les plus intéressants sont ces 3 amis
d'enfances qui sont tous plus ou moins cabossés par la vie modernes
et qui trouvent dans ce village une sorte de havre de paix. Hugo fuit
son métier d'enseignant, Stan souffre d'une maladie mentale et
Bérénice vit une histoire d'amour plus que compliquée.
On retrouve tout ce qui fait le cachet du cinéma de Betbeder, c'est
à dire cette empathie envers ses personnages et aussi son côté
poétique. La cavale de 3 animaux de cirques dans le village peut
paraître grotesque mais elle caractérise ce cinéma plus que
bienveillant envers une jeunesse pas forcément adaptée à une
société standardisée. Et c'est sûrement pour cela que l'on
apprécie toujours autant les films de Sébastien Betbeder.
mercredi, octobre 30, 2019
hors normes
On retrouve comme dans le sens de la fête ou intouchable, beaucoup
de bonne humeur qui tranche avec des situations difficiles, c'est ce
qui fait la signature du cinéma de Todelano et Nakache.
Bruno et Malik (Vincent Cassel et Reda Kateb) dirigent deux
associations qui offrent une alternative à l'hospitalisation pour de
jeunes autistes. Malik recrute pour cela des jeunes des quartiers
sensibles. Bruno et son association proposent eux des hébergements.
Mais l'inspection des affaires sociales s'en mêle car les encadrants
n'ont pas les diplômes nécessaires et les associations ne sont pas
agrées.
On suit donc le quotidien de ces associations à travers Joseph
(Benjamin Lesieur) et Valentin (Marco Locatelli) deux jeunes
autistes, un à l'essai dans une entreprise de réparation de
machines à laver et l'autre qui doit sortir ponctuellement de
l’hôpital.
On suit donc les galères de ces équipes qui s'occupent de ces
jeunes autistes. A travers la fiction les réalisateurs ont voulu
faire une sorte de documentaire sur ces jeunes autistes qui ont du
mal à trouver une alternative à l'hospitalisation et sur le rôle
devenu indispensable de ces associations.
Ce film aurait pu être un documentaire sur des associations qui en
marge de l’hôpital s'occupent d'enfants autistes et sur des
familles qui ne savent plus comment s'occuper de leurs enfants. Mais
il n'aurait pas fait autant d'entrée et on aurait pas autant parler
de l'alternative aux médicaments qui assomment ces jeunes et qui ne
leur offrent que peux de perspectives. Le fait de dédramatiser ces
situations en introduisant une forme d'humour peut choquer ( comme
dans Patients de grand corps malade) mais ce film est au final utile
et montre qu'il est parfois indispensable d'être hors normes pour
faire évoluer des situations.
Sorry we missed you
Le dernier Ken Loach, un des maîtres du cinéma social toujours en
prise avec les problématiques contemporaines. Ici il parle d'un
couple d'auto entrepreneur dans la nouvelle économie. Ricky (Kris
Hitchen) livre des colis et sa femme Abby (Debbie Honneywood)
s'occupe de personnes âgées avec un contrat 0 heure.
Leurs métiers respectifs vont prendre de plus en plus de place dans
leur vie mettant en péril leur couple et leur famille.
On avait déjà vu dans nos batailles de Guillaume Senez avec Romain
Duris, le quotidien d'un syndicaliste dans une plate forme de colis.
Ici Ricky se voit confier des tournées et s'il ne remplit pas ses
objectifs, son client ne lui confie plus rien. Abby elle s'occupe de
personnes dépendantes et est payée à la visite avec des amplitudes
horaires très grandes.
Ricky et Abby vont faire preuve d'un grand courage en essayant de
remplir au mieux leurs objectifs
Mais leurs enfants vont en souffrir, Seb ne va plus aller en classe
et va avoir des problèmes avec la police, sa sœur Liza Jane est
angoissée de ne plus voir ses parents et de voir son frère mal
tourner.
Le film dénonce donc ce statut d'auto entrepreneur qui n'est autre
que du salariat déguisé sans les avantages. Il montre également
les conséquences de l'exploitation de ce couple sur leurs enfants.
On est toujours sur une mise en scène très froide très précise
qui met en lumière cette nouvelle forme d'organisation du travail.
Le plus choquant est de voir que les clients qui se font livrer des
colis sont tout aussi cyniques que le chef du dépôt qui emploi
Ricky qui est décrit comme un esclavagiste des temps modernes.
mardi, octobre 29, 2019
Sorry we missed you
Combat héroïque d'une famille pour ne pas exploser #sorrywemissedyou observe de manière pertinente la société anglaise
lundi, octobre 28, 2019
Au nom de la terre
Pris en tenaille entre son père et le besoin de produire plus #AuNomDeLaTerre montre la lente et inexorable déchéance d'un homme
jeudi, octobre 24, 2019
Martin eden
Sur fond de lutte des classes et avec une forte volonté d'apprendre #martineden est surtout une histoire d'amour impossible
mercredi, octobre 16, 2019
Mathias et Maxime
On va suivre les aventures d'une bande de copain, et lors d'une
soirée Matthias (Gabriel d'Almeida Freitas) perd un pari et doit
jouer dans un court métrage avec Maxime (X Dolan). Et dans ce court
métrage il doivent s''embrasser. Ce baiser va alors bouleverser
Matthias alors que Maxime doit partir en Australie quelques semaines
plus tard.
On retrouve dans ce film ce qui fait X Dolan, son homosexualité, le
rapport à sa mère et le départ (qui remplace ici la mort).
Rien de neuf donc mais on apprécie toujours la photo plus que
remarquable de X Dolan et cette recherche quasi permanente de plans à
la fois originaux et efficaces.
Matthias bien que marié à Manon va être troublé par ce baiser
avec Maxime au point de mal vivre les quelques semaines avant le
départ de Maxime. On ne sait pas vraiment si sa femme a compris cela
en l'encourageant à passer plus de temps avec Maxime avant son
départ.
On a ensuite le rapport difficile à la mère dont il est le tuteur
et puis cette autre mère de substitution qui est la propre mère de
Matthias.
Et puis enfin ce départ annoncé en Australie et ces adieux
interminables de Maxime à sa famille et ses amis.
Un film très voir trop complexe celui aussi d'un amour à plusieurs
titre impossible. Ce film souffre néanmoins de quelques longueurs, X
Dolan aurait très bien pu gagner une demi heure et gagner en
efficacité. Enfin on s'étonnerait presque de sa capacité à
décliner de manière originale à chaque fois les trois thématiques
qui font ses films.
Shaun le mouton la ferme contre attaque
Le nouveau film des studios aardman signé Will Becher et Richard
Phelan.
On est toujours dans une ferme anglaise, Shaun et ses amis moutons en
font voir de toutes les couleurs au chien qui les surveillent.
Jusqu'au jour où Lula un extraterrestre arrive à la ferme. Shaun va
tout faire pour aider Lula à rentrer chez elle. Mais çà ne sera
pas facile car le ministère de détection des aliens est sur les
traces de Lula.
On retrouve avec bonheur les personnages et les gags qui ont fait le
succès du 1er film. Le chien autoritaire, le fermier un
peu benêt et les moutons toujours aussi espiègles.
Le nouveau personnage est celui de Lula qui a des pouvoirs magiques
et qui va découvrir avec beaucoup de fracas la vie sur Terre.
Ce film est aussi une hagiographie des films de sciences fiction. On
y fait référence à ET, à Men in black, à Wall E, et à la série
X Files. Vous l'aurez compris ce film s'adresse aux enfants mais
aussi aux adultes qui n'ont pas tout à fait perdu leur âme
d'enfant.
Mais ce qui est remarquable c'est bien sur la qualité de l'animation
qui s'inscrit dans la lignée des studios aardmann qui ont produit
faut il le rappeler Wallace et Gromit et Chicken Run, mais aussi la
quantité assez incroyable de petits détails qui font que ce film
est une vraie réussite.
Les studios aardamn prouvent avec ce 2eme Shaun le mouton qu'ils
savent rester dans l'air du temps, qu'ils savent encore parler à un
jeune et moins jeune public. Il y a notamment cette scène assez
surréaliste et drôle où des employés du ministère de détection
des aliens utilisent une perche à selfie pour faire un égo portrait
d'eux avec le chien qu'ils ont pris pour un alien.
Bref encore une très grande réussite des studios aardman
lundi, octobre 14, 2019
Joker
Un film de Todd Philipps primé à Venise le mois dernier qui offre à
Joachim Phoenix un rôle assez magistral.
On va donc suivre la vie d'Arthur Fleck jusqu'à ce qu'il devienne le
joker que Batman va combattre.
Arthur Fleck vit avec sa mère et travaille dans une petite société
de spectacle où il interprète le rôle d'un clown. Mais il va
perdre son emploi et commettre un terrible meurtre qui mettra Gotham
City à feu et à sang.
Plusieurs éléments expliquent l'apparition du Joker. On a d'abord
une ville où les inégalités et la pauvreté sont criantes. On a
ensuite la folie d'un homme soigné dans un premier temps par les
services sociaux jusqu'au moment où ils n'auront plus de budget et
enfin des médias, une société du spectacle incarnée par Murray
Franklin (Robert de Niro).
Et le mélange de ces trois éléments sera détonnant allant jusqu'à
un meurtre affreux.
Ce film à travers la naissance du joker est fortement engagé. Ils
dénonce les inégalités. Thomas Wayne incarnant ici le riche
bourgeois qui n'a rien à faire du reste de la population.
Autre personnage intéressant c'est ce présentateur de talk show un
peu populiste, qui est une sorte d'idole pour le peuple et pour
Arthur Fleck.
Et puis enfin on a ces services publiques soumis à des restrictions
budgétaires qui vont livrer Arthur Fleck à lui même.
Bien que ce film se passe au siècle dernier, on peut y voir une
résonance actuelle en remplacant par exemple les masques de clown
par un accessoire automobile ou encore Murray Franklin par un
animateur de C8.
Il y a finalement peu de scènes de violences bien qu'elle soient
terriblement dures. La violence décrite dans le film est celle de la
société. Ce qui dérange c'est qu'on peut comprendre que cette
violence sociale peut excuser les actes abjectes du joker et c'est
peut être pour cela que le film peut être polémique.
mercredi, octobre 09, 2019
Donne moi des ailes
Un
film de Nicolas Vanier avec notamment Jean Paul Rouve et Mélanie
Doutey. Film tiré d'une histoire vraie celle de Christian
Moullec.
Christian
travaille au muséum d'histoire naturelle. Il va prendre un congé
sans solde pour d'abord élever des oies naines, les emmener sur le
cercle polaire et ensuite les guider jusque chez lui en Camargues.
Pour cela il sera accompagné de son fils Thomas dont il doit
s'occuper pendant les vacances. Sauf qu'une fois arrivé sur le
cercle polaire rien ne se passera comme prévu.
Le
film est clairement découpé en 2. On a d'abord l'élevage des oies
en Camargues. Pendant ce temps père et fils vont se retrouver. Et
puis il y a un véritable thriller en ULM du cercle polaire jusqu'en
Camargue.
C'est
un film sur une double transmission. Christian va transmettre sa
fibre écologique à son fils. Et il va transmettre également aux
oies une route sure entre le cercle polaire et la Camargue. C'est
véritablement cette double transmission qui est le coeur du film. Et
au moment où celui ci semble s’essouffler, on va avoir une
véritable aventure en ULM à travers les tracasseries
administratives et climatiques. Et plus l'ULM va avancer plus
l'aventure de cette famille va gagner en popularité auprès de
l'opinion publique.
On a
enfin cette prouesse technique où l'ULM et les oies sont filmées
grâce à un drone. Ceci donne des images à couper le souffle qui
sont pour beaucoup dans le suspens qui jalonne la seconde partie du
film. Même si on est clairement dans un film typique des vacances
scolaires, on se laisse néanmoins entraîne par l'incroyable
aventure de cette seconde partie du film, absolument nécessaire pour
relever un film qui avait tendance à s’essouffler.
lundi, octobre 07, 2019
J'irai où tu iras
Un film de Géraldine Nakache.
Mina et Vali (Leila Bekhti et Géraldine Nakache) sont deux sœurs
qui ne se voient qu’épisodiquement et qui n'ont pas grand-chose en
commun. Leur père Léon (Patrick Timsit) va demander à Mina
d'accompagner Vali à un casting et de garder un lourd secret. Le
trajet entre Orléans et Paris ainsi que les auditions vont paraître
une éternité pour Mina.
Alors que l'on s'attend plutôt à une comédie ce film est un
véritable drame. Léon est malade et il va vouloir cacher son état
le plus longtemps possible à ses filles, surtout à Vali qui passe
une audition. Mais ce n'est pas çà le plus grave, on va ainsi
découvrir pourquoi les 2 sœurs ne se parlent plus.
Pour faire passer cette histoire assez pesante, Géraldine Nakache va
parsemer son film de comiques de situations plus ou miens bien
sentis.
On a d'abord le père, véritable papa poule qui couve ses deux
filles. Il leur fait des blagues, leur prépare des tupperwares et les
accompagnent peut être trop dans leurs vies professionnelles.
On a ensuite une plongée assez lunaire dans l'univers des fans et
des choristes de Céline Dion. La scène où l'on annonce aux
choristes la mort de René le mari de Céline est assez lunaire. Le
décalage entre la rationalité de Mina et cet univers atypique donne
lieux à des scènes plutôt cocasses.
Bref un film au final assez cru sur une famille qui a été cabossée
par la vie et qui malgré les efforts du père a fini par se désunir.
C'est aussi un film sur la maladie et la manière de l'appréhender.
Léon fera preuve d'un courage incroyable en ne perdant pas pour
autant son sens de l'humour. Et rien que pour cela le film vaut
largement le détour.
mercredi, octobre 02, 2019
Atlantique
On est à Dakar, Ada (Mama Sané) doit épouser Issa (Amadou Mbow).
Mais elle flirte avec Souleiman (Ibrahima Traore). Mais ce dernier
sans prévenir va prendre une pirogue pour partir vers l'Europe. Ada
est dévastée et le jour de son mariage un mystérieux incendie
vient bouleverser la cérémonie.
Ce film est d'abord une radioscopie de la société sénégalaise et
de ses inégalités. Ada vient d'une famille pauvre, Issa lui est
riche et travaille une partie de l'année en Europe. On a aussi cette
opposition entre les grandes tours modernes et les bidonvilles. Et
puis il y a cette société hyper traditionaliste où on peut
demander un certificat de virginité aux jeunes filles et ces bars
plus ou moins clandestins où se rencontrent la jeunesse. On a enfin
cette corruption qui est dénoncée en creux. Le commissaire de
police va tout faire pour d'abord protéger les riches promoteurs et
entrepreneurs. Lui et son adjoint seront au contraire sans ménagement
pour traquer Souleiman ou encore des ouvriers.
Et puis c'est aussi un film de zombie. A Cannes il y avait eu the
dead don't died de Jim Jarmush et Zombie Child de Bonello. Ici le
fantôme sera celui de Souleiman qui a été aprecu à la noce. Il
est recherché par la police mais personne n'y croit. Et ce n'est que
dans les dernières minutes du film que l'on comprendra réellement
qui est qui. Un film très intelligent qui mélange film sociétal et
film fantastique.
Ceux qui travaillent
Franck (Olivier Gourmet) est un gestionnaire de porte conteneur. Il
doit optimiser les trajets et régler les problèmes pour que son
entreprise soit la plus rentable possible. Un jour il devra régler
un problème et cela lui a coûté sa place.
C'est un film sur le cynisme. Cynisme d'un homme capable du pire pour
gagner de l'argent. Cynisme d'une entreprise qui fera tout pour
optimiser son profit. Cynisme d'un famille qui ne veut pas perdre son
train de vie. Et surtout et c'est peut être là le pire le cynisme
d'une société capitaliste qui veut avoir n'importe quel produit au
coût le plus bas.
Vous l'aurez compris ce film est presque exclusivement à charge.
Mais deux personnages vont venir un peu égaillé un tableau très
noir. On a d'abord le personnage de Franck. Il n'a certes aucun
scrupule mais il a eu une enfance assez pauvre et il va être dévasté
par la perte de son emploi qui était presque le centre de sa vie. Et
puis sa fille Mathilde (Adèle Bouchatay) à qui son père va lui
faire découvrir son métier et ses travers. Il va lui montrer que
derrière un grand nombre de biens de consommations se cache un
trajet par container et puis des hommes et des femmes qui vont
convoyer ces marchandises, sur mer, sur la route et à travers les entrepôts pour qu'ils puissent finir sur les étales des
supermarchés.
Un film très fort qui nous montre que l'acte de consommer a en
réalité de très nombreuses conséquences que nous sommes loin de
mesurer.
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