vendredi, mars 31, 2023

toutes les larmes et le sang versé

 

Après avoir obtenu l’oscar du documentaire avec Citizenfour en 2015, Laura Poitas a obtenu le Lion d’or de la dernière Mostra de Venise.


Après Édouard Snowden, ce documentaire s’intéresse à la photographe Nan Goldin et à son combat contre la dépendance aux opioïdes dont elle a été dépendante. Elle voudra que les Sackler, propriétaires des laboratoires responsables de milliers de morts, n’aient plus leurs noms dans de nombreuses ailes de musées en tant que donateurs.


Le premier aspect de ce documentaire revient sur la carrière de Nan Goldin. On y voit ses œuvres à travers un certains nombre de diaporamas. On est plongé dans l’Amérique des années 1980, cette grande liberté qui y régnait (on l’avait déjà vu dans les magnétiques) ainsi que la drogue et les années sida.


L’autre aspect ce sont ces actions menées dans des musées pour informer le public sur la dépendance aux opioïdes et sur la responsabilité des Sackler qui savaient que leurs produits entraînaient une dépendance. Comme une condamnation des Sackler était difficile de part un arrangement et la faillite de leur société, Nan Goldin voudra que les musées du monde entier refusent les dons des Sackler et que ces derniers n’aient plus leur nom dans ces musées. C’est une sorte de name and shame, dénoncer et salir le noms d’une famille responsable de milliers de morts et qui ne sera jamais condamnée à la hauteur de leurs crimes.


jeudi, mars 30, 2023

ailleurs si j'y suis

 

Le scénariste belge des intranquilles Francois Pirot signe son 4eme film ailleurs si j’y suis


Matthieu (Jérémie Regnier) est un cadre dans une entreprise de BTP sur le point de divorcer. Excédé par la pression mise par sa femme (Suzanne Clément) et son patron (Jean Luc Bideau) il va suivre un cerf dans la forêt. Arrivé près d’un petit lac, il va alors décider de vivre dans la nature.


Ce film est une sorte de conte qui dénonce les injonctions souvent absurdes de nos sociétés contemporaines.


Le pavillon comme symbole de réussite sociale, mais dans lesquels les gens s’ennuient le plus souvent. Ce qui est marquant également ce sont ces zone pavillonnaires gagnées sur la nature et souvent ignorées par ses habitants.


Comme autres injonctions on pourrait citer la réussite professionnelle à tout prix, l’obligation d’avoir des enfants ou encore celle d’être absolument utile même à la retraite.


Au final on a des personnages malheureux pris dans les vicissitudes de la vie moderne et pour qui la nature ou le yoga seront une sorte d’échappatoire ou de salut.


Un film très philosophique qui en dit long sur les travers de notre époque mais très bien écrit qui obtiendra sûrement quelques Magrittes en mars prochain.


mercredi, mars 29, 2023

je verrai toujours vos visages

 

Après Pupille Jeanne Herry s’intéresse à la justice restaurative à travers une œuvre de fiction quasi documentaire avec un casting impressionnant, Adele Exarchopoulos, Leila Bekhti, Elodie Bouchez, Jean Pierre Daroussin et Miou Miou Fred Testot notamment.


Michel, Judith et Fanny travaillent dans une association qui fait se rencontrer des victimes et des auteurs de délits ou de crimes. Des victimes de vols iront en prison parler avec des auteurs de home jacking ou de vols à l’arraché. Et puis une victime d’inceste va revoir son frère longtemps après qu’il l’ai violée.


Ce film est très fort, la douleur des victimes transparaît à l’écran. Et en çà la performance des comédiennes et des comédiens est remarquable.


Et puis on voit le travail de cette association de justice restaurative et de ces bénévoles qui préparent et qui encadrent ces rencontres.Elles sont préparées avec minutie et peuvent ne pas avoir lieu si les conditions ne sont pas réunies. Sur la forme on est très proche de la série en Thérapie qui explorait aussi des traumas. Comme dans en thérapie les bénévoles et membres de l’association ont besoin de se retrouver pour une sorte de contrôle tellement certaines histoires sont lourdes. Les objectifs étant pour les victimes de retrouver une vie normale et pour les auteurs d’éviter la récidive.


On est curieux de connaître le résultat, comment les personnages que l’on a suivi vont évoluer suite à ces rencontres.

jeudi, mars 23, 2023

sur les chemins noirs

 

Denis Imbert adapte l’oeuvre de Sylvain Tesson.


Pierre (Jean Dujardin) a fait une lourde chute, a failli être paralysé et décide de traverser la France à pied du Sud est au nord ouest. Cette traversée de la France sera l’occasion pour lui d’écrire un nouveau livre mais surtout de faire le point sur sa vie, notamment grâce à quelques rencontres.


Ce qui est marquant, c’est que le film arrive à nous transmettre toute la sérénité qu’apporte la randonnée et la marche à pied. C’est véritablement un film qui apaise. C’est d’autant plus marquant que cela tranche avec l’ancienne vie de Pierre, écrivain qui brûlait la chandelle par les deux bouts. Pierre à travers la marche va faire l’expérience de la modestie et de la rédemption très loin de sa vie passée.


Et puis il y a ces rencontres, deux agriculteurs, un jeune randonneur, des membres d’une communauté religieuse notamment, mais aussi sa sœur (Izia Higelin) et son meilleur ami qui viendront faire un bout de chemin avec lui et l’accompagner dans une sorte de renaissance.


On a enfin cette voix off qui permet de profiter des paysages exceptionnels traversés dans le film et qui participe à donner à ce film une ambiance plus que sereine.

mercredi, mars 22, 2023

de grandes espérances

 


Sylvain Desclous nous propose un thriller politique


Madeleine et Antoine (Rebecca Marder et Benjamin Laverhne) sont en vacances en Corse. Ils attendent les résultats de l’ENA. Sur la route, Antoine va alors avoir une altercation avec un autre automobiliste. Ce drame va alors poursuivre les deux amants dans leurs carrières politiques.


Le personnage d’Antoine est assez antipathique. Il vient d’une famille très aisée qui a soif de pouvoir et qui fera tout pour l’obtenir.


Madeleine est elle plus idéaliste, toute la question sera de savoir si pour arriver à ses fins elle devra utiliser les mêmes stratagèmes qu’Antoine au risque elle aussi de nous paraître antipathique.


C’est sur cette opposition qu’est basée le film, un fils de bonne famille conservateur et carriériste et une fille venant d’un milieu populaire, voulant plus de justice sociale et soucieuse de l’intérêt général.


Romance, politique, fait divers, de grandes espérances reste relativement flou, jusqu’à cette étincelle qui va intervenir dans le dernier quart d’heure mais là encore un peu tard pour sauver le film.


La fin justifie t’elle les moyens telle est la question plutôt habile posée par ce thriller politique trop froid et cynique.

mercredi, mars 15, 2023

Emily

 


Frances O'Connor s’intéresse à la vie d’Emily Bronte l’autrice des Hauts de Hurlevents.


Emily Bronte (Emma Mackey) vit avec ses frères et sœurs et avec son père dans un petit village. Elle est destinée à être institutrice mais elle aura du mal à s’adapter à la pension dans laquelle elle fera ses études. De retour dans son village, elle va alors tomber amoureuse de William Weightman (Oliver Jackson-Cohen) mais cette relation sera impossible.


C’est avant tout une chronique de la jeunesse d’une femme un peu marginale, sans doute bouleversée par le décès prématuré de sa mère. Cette chronique sans réel but va durer un peu plus d’une heure sans que l’intrigue n’avance.


C’est quand on aura cette attirance entre cette jeune fille et le vicaire, que le film va prendre un peu plus d’ampleur. Mais là encore pas grand-chose qui laisserait penser qu’Emily va devenir autrice.


C’est véritablement dans le dernier quart d’heure que tout s’accélère mais il est déjà trop tard.


La scène peut être la plus intense sera celle où Emily va porter un masque et faire deviner à ses frères et sœurs qui elle est. Elle va semble comme possédée par l’esprit de sa mère. Cà sera la seule touche fantastique du film et sûrement la scène la plus intéressante de ces trop longues 2h10

mardi, mars 14, 2023

The whale

Darren Aronofsky avait présenté son film à la mostra de Venise et est reparti avec l’oscar du meilleur maquillage et du meilleur acteur pour Brendan Fraser


Charlie vit reclus chez lui, donne des cours en ligne pour gagner sa vie. S’il ne sort pas de chez lui c’est qu’il souffre d’obésité morbide et que ses jours sont comptés.


On est scotché dans la première demi heure par la maladie de ce personnage représentée de manière très crue. Il se déplace avec un déambulateur, se fait livrer sa nourriture et ne recoit que la visite de Liz (Hong Chau) une de ses amies et aussi infirmière.


L’autre aspect ce sont des adieux, ceux d’un homme à qui il ne reste que quelques jours à vivre. Il va se retourner sur sa vie, va revoir sa fille (Sadie Sink) qui sera très agressive avec lui. Mais il ne va pas lui en tenir rigueur. On va aussi comprendre pleins de choses, notamment pourquoi il vit dans la pauvreté et qui est véritablement Liz. Et ces adieux sont véritablement déchirants.


On est dans l’adaptation d’une pièce de théâtre, ce qui fait que l’écriture et le scénario sont de grande qualité et vont distiller tout au long du film des éléments qui vont nous permettre de comprendre quelle a été la vie de Charlie.


dimanche, mars 12, 2023

lundi, mars 06, 2023

the son

 


Deuxième volet de la trilogie de Florian Zeller après the father.


Nicholas est un jeune adolescent mal dans sa peau. Après le divorce de ses parents, il vit chez sa mère (Laura Dern) mais souhaite vivre désormais chez son père (Hugh Jackman). Mais est ce pour autant que Nicholas ira mieux ?


C’est un film qui pose de manière très crue la question de la dépression chez les adolescents. Ce qui est saisissant c’est la rapidité avec laquelle Nicholas pourra faire une crise alors qu’il ne présentait en apparence aucun signe. Il va aussi duper son entourage en refusant toute aide.


L’autre aspect intéressant du film est de montrer la quasi impossibilité de se sortir d’un modèle familial. Peter est assez exigeant et froid avec son fils comme l’a été son père (Anthony Hopkins). Peter comme son père est obnubilé par son travail et une potentielle carrière politique. Mais la manière dure avec laquelle il a été élevée est elle transposable à son fils ? Le grand-père ne va pas s’intéresser aux problèmes de son petit fils, mais va rentrer en conflit avec son fils sur le père qu’il n’a pas été.


Enfin ce qui est touchant ce sont ces flashback d’une famille unie en vacance, ces cartes postales de Corse.

dimanche, mars 05, 2023

mon crime

 


Le nouveau film de Francois Ozon avec deux grands espoirs du cinéma francais Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz.


Pauline et Madeleine partagent un appartement parisien. L’une est avocate l’autre actrice et leurs carrières ont du mal à se lancer. Madeleine reviens catastrophée d’un rendez vous chez un producteur qui a voulu abuser d’elle. Mais ce dernier va être retrouver mort peu de temps après. Ce sera une opportunité pour les deux jeunes femmes de lancer leurs carrières.


Ce film est l’adaptation d’une pièce de théâtre de 1934 de Georges Berr et Louis Verneuil. C’est assez bien transcrit avec des personnages et des acteurs toujours à la limite du cabotinage. Cela donne beaucoup de légèreté et d’espièglerie à ce film.


Et puis il a une dimension féministe ultra présente avec des thématiques de 1934 qui résonnent toujours dans l’actualité.


L’autre aspect contemporain sera la manière dont ces deux jeunes filles vont se faire connaître. Aujourd’hui cela passe plus par les réseaux sociaux, mais ce procès va lancer à la fois la carrière de l’avocate et celle de l’actrice qui vont à la fois sortir de l’anonymat et de la misère. Que se soit dans les année 1930 ou aujourd’hui la recherche de la gloire, de la célébrité et de l’argent sont toujours encrées dans la nature humaine.

jeudi, mars 02, 2023

Creed 3

 

Un film de et avec Micheal B Jordan.


Adonis Creed est un jeune retraité de la boxe. Il entraîne son poulain Felix Chavez (Jose Benavidez) nouveau champion du monde. Damian Anderson (Jonathan Majors) fraîchement sorti de prison et ami d’enfance d’Adonis Creed vient le voir dans sa salle. Il veut devenir champion du monde. Mais arrivera t’il à ses fins ?


L’intrigue est basé sur un fantôme du passé de Creed qui va ressurgir. Malgré la réussite et le confort dans lequel il vit, il va être rattrapé par un fait divers auquel il a été mêlé enfant. La manière dont Creed va devoir faire avec le passé est assez intéressante.


Autre point fort, c’est la manière dont sont filmés les combats de boxe. La mise en scène est soignée et les moyens impressionnants. On regrettera néanmoins que ces scènes d’entraînements ou de combats soient assez courtes. On a l’impression que ce sont des passages obligés qui ont été expédiés.


Pour le reste le scénario est cousu de fils blancs. On est dans l’archétype du blockbuster très bien huilé à la morale irréprochable. Et ce côté assez lisse est un peu ennuyant surtout quand il vient s’opposer au passé de Creed.

mercredi, mars 01, 2023

les petites Victoires

 


Dans le deuxième film de Mélanie Auffret après Roxane on reste à la campagne dans un petit village breton.


Alice (Julie Piaton) est la jeune maire d’une commune rurale et l’unique professeur des écoles d’un établissement qui ne compte que 10 élèves. Elle va alors tout faire pour redynamiser sa commune et tenter de sauver son école.


Les thématiques abordées dans le film sont plus qu’intéressantes. Quel est le rôle d’un maire dans un petit village ? Comment dynamiser un village dont la population vieillit ? Comment sauver une école ? Faut il se battre à tout prix pour sauver une classe unique ? On y parle aussi illettrisme (comme dans brillantes) mais aussi deuil et épuisement professionnel.


Tout çà est donc passionnant.


Mais le film déborde s’englue aussi dans la nostalgie et les bons sentiments. On aurait pu avoir un film très sociétal très politique sur le combat d’une maire pour sauver sa classe et son école tout en essayant de régler les problèmes de ses administrés.


Mais on a au final un film peut être trop bien pensant dans lequel les enfants apportent une touche fleur bleu.


Le casting enfin est peut être problématique avec principalement des acteurs venant de la comédie (Michel Blanc Julie Piaton, Marie Pierre Casey ou Sébastien Chassagne) alors que le film est principalement sociétal.

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