jeudi, novembre 28, 2019

Toute ressemblance


Michel Denisot signe son premier film qui parle bien évidemment du monde de la télévision et du microcosme des présentateurs de 20 h.

C'est Franck Dubosc qui interprète CSG (Cédric Saint Guerande) qui le 11/09/2001 a pris la place du présentateur du 20h de la grande chaine. Avec Thierry Morgan son producteur (Jérôme Commandeur) il va tout faire pour ne pas perdre sa place. C'est le nouveau patron de la grande chaîne Julien Demaistre (Denis Podalydes) qui va vouloir le déloger de son fauteuil.

Le seul côté intéressant de ce film c'est sa dimension de western. Il y aura une lutte entre Julien Demaistre et CSG pour savoir qui est la vrai patron. CSG s'appuie sur ses bonnes audiences qui vont lui donner une confiance démesurée en lui.
Après on tombe dans un film sur le pouvoir, les alliances, la drogue les sentiments, les vengeances personnelles. Mais on est loin du niveau d'House of cards ou encore d'Alice et le maire notamment.

Et puis Franck Dubosc a une telle étiquette de comique qu'il est presque à contre emploi dans ce rôle de CSG. On a également un empilement de clichés sur le monde de la TV et plus généralement sur celui du pouvoir.

A noter néanmoins quelques aspects intéressant. On a d'abord le personnage de Maité, la gardienne d'immeuble de CSG qui est littéralement envoûte par le présentateur star et qui fera tout pour lui. Et puis le fils de CSG, star naissante des réseaux sociaux, élément qui montre que pouvoir médiatique va bientôt se mesurer en nombre de vue sur Youtube plutôt qu'en nombre de téléspectateur du JT de 20h. Toute ressemblance avec un présentateur star d'une émission de cinéma sur RCF est bien sur fortuite.

dimanche, novembre 24, 2019

gloria mundi


Robert Guedigian interroge la notion de paternité dans un Marseille en pleine évolution où la dérégulation du travail est aussi la norme.

Sylvie (Ariane Ascaride) travaille le plus souvent de nuit dans une société de nettoyage. Elle vient de devenir grand-mère. Sa fille Mathilda (Anais Demoustier) a donné naissance à Gloria. Mais elle et son mari Nicolas (Robinson Stevenin) ont des emplois précaires. Elle est vendeuse à l'essai et lui est chauffeur privé. Toute la famille va essayer de s'en sortir. Ils seront aidés par Daniel (Gérard Meylan) la père biologique de Mathilda tout juste sorti de prison.

Commençons par peut être le personnage le plus humain, Richard (Jean Pierre Daroussin) le mari de Sylvie. Il a convaincu sa femme d'avertir son ex compagnon qu'il était grand-père. Ce dernier ne va pas chercher à s'imposer. Il sera là quand on aura besoin de lui. Il va chercher à rattraper les années perdus avec Mathilda. Sylvie également ne ménagera pas sa peine pour aider sa fille.

Et puis en contraste avec cette ancienne génération, il y a la nouvelle pour laquelle la précarité est la norme. Mathilda change souvent d'emploi, Nicolas est obligé de travailler énormément pour gagner peut. Et puis Aurore et Bruno (la sœur et le beau frère de Mathilda) eux réparent et revendent des produits d'occasion vendus par des particuliers. Ils profitent à la fois de la pauvreté et de obsolescence programmée des objets.

Même si la thématique de la paternité est plus qu’émouvante et moderne, le constat économique rejoint celui du dernier Ken Loach où une famille était détruite par l'exploitation des être humains dans le néo libéralisme. Et puis enfin on a une ville qui évolue, Guédiguian ayant quitté l'Estaque pour les nouveaux quartiers d'affaires marseillais. Un film tout aussi utile qu'émouvant.

mercredi, novembre 20, 2019

la reine des neiges 2


Rien de va plus au royaume d'Arendelle, Elsa n'arrive plus à jouer aux devinettes avec sa sœur Anna , Kristoff , Olaf son bonhomme de neige et son elan. Elle entend des voix au loin qui l'inquiète. Jusqu'au jour où les esprits de la foret obligent les habitants d'Arendelle à partir de chez eux. Elsa devra alors aller dans la foret pour comprendre ce qu'il s'y passe.

Ce film est tiré d'un conte d'Andersen et est une véritable fable écologiste et pacifiste. On a 2 communauté qui sont en guerre sans qu'on en sache les raisons et Elsa accompagnée de sa sœur devra pacifier la situation.
Et puis une fable écologique car on est dans le grand nord avec une nature préservée et des forces naturelles qui se rebellent.

Les aventures d'Elsa et Anna sont captivante, il y a du suspens, un bon Disney qui aurait peut être été plus haletant si toutes les 5 minutes on avait pas eu une chanson, ce qui casse un peu le rythme.

Le plus surprenant peut être pour les personnes comme moi qui n'ont pas vu le 1ere épisode ce sont la taille des pupilles d'Elsa et Anna. On a presque l'impression d'avoir à faire à des zombie ce qui est un peu étonnant dans un film plutôt destiné aux enfants.

Disney ne prend certes pas beaucoup de risque en adaptant un conte d'Andersen et cette reine des neiges 2 cartonne déjà au box office (361 000 en 1 journée), pour rappel le 1er opus avait fait 5,2 millions d'entrée, bien loin derriere les 18 millions d'entrée de blanche neige.

les eblouis


La jeune réalisatrice Sarah Suco nous livre un récit presque auto biographique, puisqu'elle a vécu près de 10 ans dans une communauté comme celle décrite dans le film.

Frédéric et Christine sont catholiques mais non pratiquant décident de fréquenter l'église de la communauté de la colombe dirigée par le berger. Ils vont fréquenter de plus en plus la communauté allant même jusqu'à vendre leur appartement pour intégrer pleinement cette communauté. Mais Camille une des enfants du couple ne va pas vouloir arrêter le cirque et surtout mener une existence d'une adolescente de son âge.

Ce qui est frappant c'est la manière dont les deux parents vont petit à petit être happer par cette secte. Tout se fait sans crier gare de manière presque insidieuse.
Tous les acteurs sont remarquables, Camille Cottin en mère fragile qui recherche un nouveau job après avoir donné naissance à 4 enfants.
Son mari interprété par Eric Caravaca qui n'a pas beaucoup de charisme et qui ne veut rentrer en conflit avec personne.
Et Celeste Brunnquell en ado intrépide, passionnée de cirque, curieuse de tout qui va prendre un malin plaisir à contourner en douce les règles strictes de la communauté. Mais plus le film va avancer moins Camille va arriver à prendre sur elle jusqu'à ce qu'un acte abjecte ne se produise.

Le personnage du berger que toute la communauté accueille au son de bêlement est lui interprété par un Jean Pierre Darroussin à la fois très bienveillant mais d'une sévérité très stricte. Le paroxysme ce sont ces séances de trans qu'il dirige et qui sont plus qu'inquiétantes.

Ce qui est révoltant c'est que des enfants sont les principales victimes de cette secte. Plus ils sont jeunes moins ils auront la capacité de se rebeller. C'est finalement l'adolescence de Camille qui l'a sauvée.

lundi, novembre 18, 2019

Noura rêve


Hinde Boujemaa nous livre l'histoire d'un divorce impossible pour la femme d'un truand dans une société tunisienne où le patriarcat est omniprésent.

Noura (Hend Sabri) est mariée à Sofiane (Lofti Abdelli) mais ce dernier est en prison pour des vols à répétition. Lassad (Hakim Boumsaoudi) et Noura se fréquentent discrètement. Compte tenu du fait que Sofiane est un truand, Noura peut divorcer. Mais tant que le divorce n'est pas prononcé Noura vit dans la peur d'être découverte. Mais la sortie prématurée de prison de son mari va encore plus l'affoler.

C'est un film malheureusement d'actualité et assez universel sur une femme qui ne peut pas se défaire de l'influence de son mari.

Ce film n'élude aucun aspect du mari violent, allant même jusqu'à une scène de viol conjugal que l'on n'a pas de mal à comprendre.

Mais le plus révoltant est que Noura n'a pas pu partir de chez elle plus tôt pour vivre avec Lassad car son divorce n'avait pas été prononcé. Elle n'osera d'ailleurs pas le dire à son mari de peur de représailles.

Noura ne trouvera aucun allié dans son combat pour quitter son mari. Ses collègues de travail comme la société tunisienne voyant non pas la femme terrorisée par son mari mais la femme adultérine. Et c'est finalement ce sentiment de terreur qui traverse le film et qui finit par nous envahir. La encore comme dans j'accuse ou les misérables on est dans un cinéma où l'émotion transmise l'emporte sur l'histoire.

dimanche, novembre 17, 2019

les Misérables


24 ans après la haine de Matthieu Kassovitz, un nouveau film sur la banlieue duquel on ne ressortira pas indemne.

Ladj Ly a obtenu ex æquo avec Bacurau le prix du jury du dernier festival de Cannes.

On est à Montfermeil, Stéphane (Damien Bonnard) intègre la brigade anti criminalité. Pour son premier jour ses coéquipiers Chris (Alexi Manenti) et Gwanda (Djebril Didier Djamba) lui font découvrir la ville. Mais une enquête va mal tourner et donner lieu à une bavure que les policiers vont tenter de dissimuler.

Cette brigade de la BAC est un vecteur pour nous immerger dans le quotidien de Montfermeil. Son habitat dégradé et la grande pauvreté qui y règne. Selon le JDD le président de la République en ayant vu ce film aurait été marqué par les conditions de vie dans les banlieues.

Ce film est aussi un traité de géopolitique. On a la police qui effectue des patrouilles. On a également un certain nombre de groupes constitués qui tiennent la ville. Le personnage de « le maire » devient un interlocuteur majeur de la BAC. Pour lui, éviter tout incident permet de faire prospérer ses affaires. Ceci permet également à la BAC de maintenir le calme. Et puis enfin on a un religieux Salah qui est un peu en marge de ce système, mais dont l'influence est certaine.

Dans cet environnement on a une jeunesse qui essaie de trouver sa place et de s'occuper pendant l'été. Et c'est un vol commis par un jeune du quartier qui va mettre le feu au poudre.

La réaction des policiers après leur bavure est choquante. Ils vont d'abord tenter d'éviter la mise en ligne de la vidéo de la bavure avant de soigner la victime. On est dans un environnement où règne le chacun pour soi et où la moindre étincelle peut embraser une cité. Même si le comportement des policiers dans le film est inexcusable elle se comprend et c'est là tout le paradoxe de ces territoires dont le mode de fonctionnement permet de comprendre et non d'excuser la réaction des policiers.
Enfin, à noter que Buzz qui a filmé cette bavure est un peu le réalisateur Ladj ly qui filmait les interventions policières chez lui à Montfermeil, sauf qu'aujourd'hui que le drone à remplacer la caméra.

mercredi, novembre 13, 2019

j'accuse

Un film passionnant sur un des personnages méconnus de l'affaire Dreyfus, le colonel Picart (Jean Dujardin), antisémite notoire mais ayant joué un rôle essentiel dans la réhabilitation du capitaine Dreyfus.

Tout commence avec la dégradation du capitaine Dreyfus (Louis Garrel) qui est envoyé en détention sur l'ile du diable. Le colonel Picart qui a repris le commandement du contre espionnage de l'armée va découvrir des indices laissant penser que Dreyfus est innocent et que le véritable traître court toujours. Il va alors devoir faire face au silence assourdissant d'une armée qui ne voudra jamais reconnaître son erreur.

La force du film est d'abord de s’intéresser à un personnage méconnu de l'affaire Dreyfus mais surtout de préserver un suspens dans un thriller dont on connaît déjà la fin.

Un autre personnage central dans ce film, c'est le commandant Henry (magistralement interprété par Gregory Gadebois) qui exécute les ordres aveuglément sans une once d'éthique. Il représente bien à lui seule cette institution militaire qui ne doit pas perdre la face en admettant son erreur.

Le colonel Picart lui aussi est froid et ambitieux mais il se distingue par sa fidélité non pas à une institution mais à des valeurs républicaines. Même dans son histoire d'amour avec la femme d'un de ses amis Picart n'exprimera aucune émotion ce qui au final est très inquiétant.

C'est cette ambiance pesante, ce culte du silence, cette rigueur militaire qui est parfaitement transcrite dans ce film. Néanmoins cette ambiance ne vient pas desservir le polar qui est l'autre caractéristique du film. C'est un véritable film d'espionnage avec les techniques les plus pointues pour l'époque. Et puis l'intrigue du film toujours présente qui sera de savoir si le colonel Picart réussira à résister aux pressions de l'armée pour faire éclater la vérité au grand jour. Un film très réussi signé Roman Polanski, et il est nécessaire pour ce film de distinguer l'homme du réalisateur.

mardi, novembre 12, 2019

la maquisarde

 
A travers le huis clos d'une cellule #lamaquisarde montre l'horreur d'une prison secrète en Algérie

mercredi, novembre 06, 2019

adults in the room

Il y a-t-il des adultes dans la salle, le film de Costa Gavras (le capital, Amen) qui adapte le livre de l'ancien ministre grec des finances Yanis Varoufakis.

Un docu fiction politique plus qu'étrange sur la forme mais en tout point passionnant.

On est en 2015 en Grèce Syriza arrive au pouvoir avec Alexis Tsipras (Alexandros Bourdoumis) après des années d'austérité qui ont ruiné la Grèce. Yanis Varoufakis (Christos Lulis) économiste et amis de Tsipras devient ministre des finances. Il doit redresser l'économie et pour cela renégocier la dette avec l'Eurogroupe, organe informel réunissant les ministres des finances de la zone Euro. On va alors être immergé dans ces négociations pour ce qui est un véritable thriller politique.

Ce qui dérange c'est la forme entre le documentaire et la fiction. Tous les personnages sont réels et ressemblent plus ou moins à ceux qui ont existé à l'époque. On est donc dans un entre deux assez inconfortable. Et c'est bien là le seul défaut du film.

Là où il est remarquable c'est qu'il nous fait rentrer dans le coulisses de l'Europe et plus particulièrement de l'Eurogroupe. On suit des réunions assez tendues et des rencontres bilatérales qui le sont tout autant. On est constamment dans le jeu de pouvoir, avec notamment un ministre des finances allemand plus qu'inflexible. Mais Yanis Varofakis va résister aux pressions de l'Eurogroupe et des fonctionnaires de la Troika qui avaient presque pris le pouvoir en Grèce. On va donc voir comment un pays va essayer de retrouver un peu d'indépendance et d'auto détermination.

Enfin on découvre le point de vu grec selon lequel une grande partie de sa dette serait en fait la dette des banques de la zone euro qui serait passer sur le gouvernement grec. C'est assez technique je vous le concède mais en tous les cas très utile.

lundi, novembre 04, 2019

mon chien stupide


Yvan Attal avait déjà fait tourner son épouse Charlotte Gainsbourg en 2001 dans ma femme est une actrice et ils se marient et eurent beaucoup d'enfants en 2004. Il récidive ici dans l'adaptation du livre de John Fante.
Henri Mohen est un écrivain qui ne support plus Paris. Depuis la naissance de ses enfants il est en panne d'inspiration. Il va alors trouver des stratagèmes pour faire partir un à un ses enfants de la maison. Mais la question restera de savoir s'il retrouvera ce qui a fait de lui un écrivain brillant.
Le côté assez drôle est la méchanceté gratuite dont va faire preuve Henri Mohen. Il va trouver un allié inattendu, avec « stupide » un chien errant venu dans son jardin.
C'est peut être là le seul côté assez original du film, la manière dont Henri Mohen, parfois aidé de sa femme va dénigrer ses propres enfants.
On a ensuite un film assez classique sur la famille avec un père qui a tendance à ne pas laisser de place à ses enfants. On aussi un film sur un écrivain névrosé en panne d'inspiration qui fait peut être porter à tort la responsabilité de ses échecs littéraires à sa famille. Bref que du classique et pas forcément bien fait.
Il y a bien sur des gags avec le chien stupide qui saute sur tous les hommes qu'il croise, mais là encore les gags lassent vite.
Un film à voir pour sa dimension anti Tanguy, plus que pour le côté névrosé de l'écrivain en panne d'inspiration.

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