lundi, mai 31, 2021

promising young woman

 Un film d’Emeral Fennel une des productrice et scénariste des 2 premières saisons de la géniale série anglaise Killing Eve.


Cassandra (Carey Mulligan) est une serveuse dans un café et le soir elle va dans des bars et fait semblant d’être ivre pour punir les hommes qui vont tenter d’abuser de sa faiblesse.


Tout va changer quand elle va rencontrer Ryan (Bo Burnham) un de ses anciens camarades à la fac de médecine. Le drame qu’a vécu Cassandra à la fac va alors prendre une toute ampleur et le sentiment de vengeance fonctionnera à plein.


Le personnage de Cassandra ressemble étrangement à celui de Villanelle dans la série Killing Eve. Une femme qui ne semble pas avoir de limite et très froide quand elle commet ses forfaits. Ce sont également des personnages très torturés suite à des traumatismes qu’elles ont vécus


Ceci donne un film un peu tarantinesque époque boulevard de la mort, un film d’action plutôt efficace.


Mais surtout c’est un film qui utilise ce biais pour faire passer un certain nombre de messages.


Le viol est un crime et pas un incident même s’il est commis un fils de bonne famille. Une femme n’est pas responsable de son viol même si elle a un peu bu lors d’une soirée.


On pourrait croire que c’est un film à charge contre certains hommes, certaines femmes en prennent aussi pour leur grade quand elles ont détournées les yeux ou qu’elles n’ont rien fait pour dénoncer ces crimes.


Un film très fort donc mais aussi un bon thriller

dimanche, mai 30, 2021

chacun chez soi

 

Une comédie francaise qui n’est autre que le deuxième film de Michèle Laroque.



Anna (Alice de Lencquesaing) et Thomas (Olivier Rosemberg) vivent dans l’appartement d’un ami parti vivre à Londres. Celui devant rentrer précipitamment, ils doivent trouver un nouveau logement. Ils vont alors élire domicile chez les parents d’Anna (Michele Laroque et Stephane de Groodt). Catherine la mère d’Anna ne sera pas particulièrement ravie de retrouver sa fille chez elle.


Un grand nombre de gags si ce n’est tous ont été réunis dans la bande annonce, donc de ce côté là vous n’aurez pas de surprise si vous avez déjà vu la bande annonce.


Malgré çà il y a quand même des choses à sauver dans ce film.


La première sera l’interprétation de Stéphane de Groodt. Il interprète Yann le père d’Anna. Il a vendu sa société et se trouve désœuvré. Ses bonzaïs lui prennent tout son temps et le reste n’a guère d’importance. Et Stéphane de Groodt est parfait pour interpréter ce personnage lunaire.


Le second point ce sont tous ces non dits qui s’accumulent dans cette famille. Catherine n’ose pas quitter son mari apathique, Yann n’ose pas dire qu’il ne va pas bien, Thomas n’a pas dit qu’il a perdu son emploi, Anna n’ose pas avouer à sa mère qu’elle souffre de ne pas être sa fille préférée.


On aurait pu croire à des caprices d’une famille qui vit dans un confort plus que certain, mais plus le film va avancer plus ces problèmes de communication vont apparaître comme évident.


Mais cette aspect du film n’est pas assez creusé pour faire oublier la comédie un peu lourdingue.



falling

 


Un film de et avec Viggo Mortensen.



Jon Petersen est allé chercher son père Willis (Lance Henricksen) pour que celui-ci passe quelques jours en Californie avec lui. Jon veut également faire visiter des maisons à son père pour que celui-ci déménage plus près de chez lui. Mais Willis est atteint de démence et ses relations avec ses enfants sont plus que violentes.



C’est avant tout un film sur des confrontations.

Une confrontation entre 2 époques. Celle de l’enfance de Jon où le patriarcat était la norme. Le mari travaillant à l’usine, la femme s’occupant du foyer, foyer dans lequel le mari pouvait tout se permettre

Une confrontation territoriale entre la Californie à l’été permanent et à la société très progressiste et cette Amérique rurale très conservatrice et aux rancoeurs très présentes.



Tout çà va nourrir la confrontation entre un père et son fils qui appartiennent à deux époques à deux mondes à deux sociétés radicalement opposées.



Vous ajoutez cela la démence naissante de Willis (Still Alice Julianne Morre) et vous obtiendrez un film d’une violence rare, dans lequel un homme qui est sur le point de mourir va tenter de se raccrocher à des traditions à un mode de vie qui lui est familier.

On ne saura jamais réellement ce qui va relever de la démence ou du mauvais caractère que Jon a toujours eu.



Ce Viggo Mortensen a voulu monter dans falling à travers la chute de ce père c’est l’évolution assez radicale de la société en à peine une génération ce qui adoucit un peu la violence qui est omniprésente dans les près de 2h de ce film.


jeudi, mai 27, 2021

the father

 

Un film oscarisé du français Florian Zeller qui adapte sa propre pièce de théâtre et qui a offert à Anthony Hopkins une statuette du meilleur acteur et l’oscar du meilleur scénario adapté à Florian Zeller.


Anne (Olivia Colman) vit à Londres et doit s’occuper se son père Anthony qui est atteint de démence.


Anne peine de plus en plus à gérer les crises de son père qui devient de plus en plus agressif.


La force du film est de placer le spectateur du point de vue d’une personne souffrant d’Alzheimer. On va voir des scènes plusieurs fois en arrivant pas à distinguer la réalité des souvenirs imaginaires d’Anthony.


Anne doit elle partir à Paris, vit elle chez son père ou est ce que c’est lui qui vit chez elle. Tous ces éléments vont rester très flous pendant une grande partie du film. Et on va peu à peu se mettre à la place d’une personne souffrant d’Alzheimer et l’expérience est glaçante.


Tout ceci est renforcé par un quasi huis clos. Tout le film se passe presque dans un appartement. Anthony est enfermé dans un univers qu’il ne maîtrise plus et également dans un appartement qu’il peine à identifier.


Anthony Hopkins est remarquable passant de l’espièglerie à la dépression et la peur en quelques instants


Olivia Colman en fille dévouée, aimante mais rapidement dépassée attire énormément de compassion.


Enfin Imogen Poots cette jeune aide soignante qui va essayer d’appréhender Anthony confirme tout le talent qu’on avait vu en elle dans Vivarium que j’avais choisis comme meilleur film de 2020.


mercredi, mai 26, 2021

hospitalité

 Un film de Koji Fukada sorti en 2010 au Japon mais seulement ce printemps en France



On est dans un quartier de Tokyo. Mikio (Kenji Yamamauchi) dirige une petite imprimerie dans sa propre maison. Il vit avec sa jeune femme et sa sœur.


Un jour Kagawa (Kanji Furutachi) va débarquer dans l’imprimerie. Il prétend être le fils d’un vieil ami de Mikio . Il va arriver à se faire embaucher et va s’incruster dans la vie de son patron.


Ce film repose d’abord sur un scénario brillant. Tous les éléments du film sont présent dès le début. Mais Koji Fukada nous mène en bateau tout le long du film et on ne comprend qu’à la toute fin du film de quoi il s’agit. On a plaisir à s’être fait mystifié pendant 1h30 bien qu’on se sente un peu vexé de ne pas avoir compris les choses plus rapidement.


L’autre côté intéressant est cette antagonisme entre une société japonaise très introvertie, très respectueuse de l’ordre et ces arnaqueurs qui vont venir mettre ce quartier sans dessus dessous. On a notamment ce comité de quartier qui se réunit pour mettre en place des patrouilles citoyennes pour traquer une criminalité que l’on a peine à soupçonner.

Ce n’est pas du Ocean eleven ou du Parasite, mais Kagawa va s’imposer assez rapidement dans la vie de son patron, profitant de la crédulité et de la gentillesse de ce dernier. On va croire d’abord qu’il cherche juste un emploi et un logement mais l’arnaque est bien plus développée et bien plus préparée.


Ce n’est pas forcément un film spectaculaire, mais c’est un film tellement bien réussi qu’il arrive même à rouler le spectateur dans la farine.


mercredi, mai 19, 2021

mandibules

 

Le nouveau film du formidable Quentin Dupieux après avoir connu un certain succès avec le Daim



Manu et Jean Gab (Gréagoire Ludwig et David Marsais du Palmasow les folles aventures de Max et Leon) sont deux losers magnifiques qui errent dans le Var. On propose à Manu 500 euros pour livrer une valise. Pour cela il vole une voiture dans laquelle se trouve une mouche que Manu et Jean Gab vont tenter de dresser. Mais rien ne se passera vraiment comme prévu.



Les personnages de Manu et Jean Gab sont hyper bien construits. Ils sont rêveurs et font preuve d’une bêtise qui frise le génie. Et c’est pour cela qu’ils sont attachants.

Les jeunes nantis dont ils vont croiser la route ne valent pas mieux ce qui va donner un enchainement tout à fait génial de comique de situation.

Le personnage de Gilles (Bruno Lochet) est un clin d’œil émouvant aux deschiens dans une certaine forme de transmission. Quentin Dupieux fait aussi appel à 2 acteurs du Palmashow qui dans les folles aventures de Max et Leon incarnaient très bien ce comique à la fois absurde et tendre.

Un film avec de nombreuses références mais aussi avec beaucoup de poésie.

Quelle idée à la fois folle et géniale qu’ont ces 2 personnages de vouloir dresser une mouche. L’intégration des effets spéciaux est plus que réussie et permet de rendre plus que crédible ce postulat.



















l'étreinte

 

Un film de Ludovic Bergery avec la trop rare Emanuelle Beart que l’on avait plus vu à l’écran depuis merveilles à Montfermeil en 2018.



Margaux revient en région parisienne et reprend une maitrise d’allemand à l’université.

Elle n’a pas du tout l’âge de ses camarades de promotion parmi lesquels se trouve Aurélien (Vincent Dedienne)

Va commencer pour Margaux une sorte de dérive, une errance dans un environnement dans lequel elle ne se sent pas à l’aise.

Elle n’est pas à l’aise avec ses camarades de promotions qui sont de jeunes adultes au style de vie débridés, ni avec les hommes de son âge qu’elle va tenter de rencontrer.

Ceci est du au deuil de son mari qu’elle a perdu il y à peine 6 mois. Et finalement seul Aurélien qui lui a un parcours de vie identique sera à même de la comprendre.

Et plus le film va avancer plus cette errance va se transformer en une forme d’auto destruction dont Margaux ne va pas voir le bout.

Les morts dans les vies d’Aurélien et Margaux n’apparaissent jamais à l’écran sous forme de flash back mais sont au final omniprésents et sont pour ces 2 personnages une forme d’étreinte dont ils vont avoir du mal à se séparer.

On a beaucoup d’empathie pour ces 2 personnages que le reste de la société ne comprend pas et qui vivent presque en marge de celle-ci. Et c’est surement cet isolement du au deuil qui va les mener à des comportements auto destructeurs.

Ludovic Bergery nous livre une analyse du deuil très juste et très émouvante, avec 2 acteurs formidables que l’on attendait pas forcément dans ce type de rôle.





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