jeudi, février 27, 2020

l'état sauvage


David Perrault nous livre un film historique sur la fuite de colons français au moment de la guerre de sécession.

Edmond (Bruno Todeschini ) est un riche commerçant français aux Etats Unis. Il a émigré avec sa femme et ses 3 filles. Mais la guerre se rapproche et il va sentir le besoin de rejoindre Paris. Pour cela il aura besoin de Victor (Kevin Janssens ) un hors la loi qui aura pour mission de le mener jusqu’à un bateau pour la France.

Le principal caractère du film réside dans sa dimension historique. On y voit une famille française ayant bien réussi et vivant plus que confortablement. Le mode de vie assez puritain des femmes de la famille tranche avec celui du père qui a tendance à utiliser des voyous pour son commerce.


Une fois le décors planter c’est le moment de l’exil à travers les paysages de l’ouest sauvage.
Et c’est là qu’Esther (Alice Isaaz) cette fille de bonne famille va être séduite par Victor. Le film va alors prendre une dimension assez fleur bleu qui tranche avec l’exil et la situation plus qu’inconfortable dans laquelle se trouve cette famille.

Un film qui vaut essentiellement pour sa dimension historique, les côtés western et romance étant eux plus que poussifs.

mercredi, février 26, 2020

lucky


12 ans après go fast Olivier Van Hoofstadt nous livre un polar social plus que réussi.

Tony et Willy (Mickeal Youn et Alban Ivanov) doivent rapidement trouver de l’argent, pour l’un, ne pas perdre sa maison et pour l’autre pouvoir continuer à voir son fils. Ils ont l’idée de voler un chien de la brigade des stupéfiants qui leur servira à voler et à revendre de la drogue.

L’idée du film est assez originale mais c’est le scénario qui est particulièrement bien construit.

Olivier Van Hoofstadt va commencer par installer tous ses personnages, on a donc 2 hommes fauchés mais aussi une commissaire de police corrompus (Florence Foresti) une riche héritière loufoque (Corinne Masiero) .

Il va prendre le temps d’installer le décors et tous les personnages auront le moment venu un rôle important à jouer dans l’intrigue.

Autre aspect intéressant du film c’est sa dimension populaire et sociale. On est dans une ville belge ruinée par la désindustrialisation et où le système D et la criminalité sont la norme. On retrouve ce le même milieu que dans les invisibles notamment ;

Et même si de nombreux rôles sont tenus par des acteurs qui sont d’abord des humoristes, le film est loin d’être une comédie. On retrouve l’atmosphère des invisibles ou de rebelles que l’on avait découvert en début d’année dernière. Un savant mélange de polar flamand à la Bullhead et de films sociaux des frères Dardennes. Les humoristes étant probablement là non pas pour faire rire mais peut être pour donner un peu de légèreté à une ambiance qui aurait pu être pesante.

dimanche, février 23, 2020

le cas Richard jewell


Après American Sniper, Sully ou encore la mule, Clint Eastwood continue de traquer les injustices.

On est en 1996 à Atlanta au moment des jeux olympiques d’été. Richard Jewell ( Paul Walter Hauser ) est un employé qui rêve de devenir agent de sécurité. Il parvient à se faire embaucher pour surveiller la fan zone des jeux olympiques. Un jour il découvre un sac à dos abandonné. Il n’aura que quelques instants avant de faire évacuer la zone avant l’explosion. Mais rapidement Richard Jewell va être accusé d’être le poseur de bombe.

Ici les deux institutions que va dénoncer Clint Estwood seront le FBI et la presse. Le FBI pour chercher la facilité et pour la précipitation à trouver un coupable. Et la presse qui voudra absolument trouver un coupable pour faire vendre des journaux.

Et au milieu de tout çà on a Richard Jewell, qui vit encore chez sa mère. Il est hyper serviable et aime tellement les forces de l’ordre (dont il a été un membre) qu’il fera tout pour faciliter l’enquête contre lui.

Mais l’autre vrai héros c’est Watson Bryant (Sam Rockwell ) avocat un peu dilétant qui va presque obliger Richard Jewell à se défendre.

On est dans un film assez binaire où le bien va combattre le mal. Mais comme dans ses précédent films, Clint Eastwood, va mettre en avant la modestie de ses héros. L’autre côté intéressant de ses films est que l’on plonge encore une fois dans une Amérique populaire et ce qui tranche avec les productions que l’on à l’habitude de voir.

mercredi, février 19, 2020

l'appel de la forêt


Chris Sanders le réalisateur de la série Dragons et de Lilo & Stitch nous livre un film mêlant de manière assez bluffante images de synthèses et acteurs en chaire et en os.

Buck est un chien turbulent vivant chez son maître en Californie. Il va être kidnappé pour être revendu en Alaska. Il va alors intégré un attelage qui livrera le courrier dans le grand nord.

Le film est divisé en deux. On a d’abord cette épopée qui va le conduire dans un village isolé au Canada. Buck va alors croisé la route de Perrault (Omar Sy) qui livre le courrier dans le grand nord.

Dans la seconde partie du film il rencontrera John (Harrison Ford) un vieux messieurs cabossé par la vie.

La transition entre ces parties n’est pas des plus fluides, mais on reste dans une beau conte tiré de l’œuvre de Jack London, idéal pour les vacances d’hiver.

Là où le film est remarquable c’est dans l’animation de ce chien et de son interaction avec le jeu d’Omar Sy ou Harrison Ford. On a presque l’impression que le chien est réel et que le film a réellement été tourné dans le grand nord. Et en çà la prouesse technique est de taille.

Le rendu notamment des aurores boréales est très réussi.

La référence à l’œuvre de Jack London est plutôt fidèle avec cette ode à la nature et à la vie sauvage qui comblera autant petits et grands spectateurs.

une mère incroyable


Franco Lolli pour son deuxième film a eu les honneurs du film d’ouverture de la dernière semaine de la critique du dernier festival de Cannes.

On est en Colombie Silvia (Carolina Sanín) est une brillante avocate dans une collectivité. Elle va devoir s’occuper de sa mère malade, travailler avec un patron corrompu tout en s’occupant seule de son fils.

Ce film est avant tout un beau portrait de femme. Ce qui remarquable c’est que tous les aspects de la personnalité de Silvia vont être disséqués.

C’est une fille qui s’occupe de sa mère malade. C’est une mère qui pour le moment élève seule son fils. C’est une femme qui tombe amoureuse. Et c’est enfin une avocate intègre.

On a presque 4 histoires différentes qui s’emmêlent pour ne plus en former qu’une. Et c’est toute cette complexité qui est formidablement décrite.

Dans retour chez ma mère d’Eric Lavaine, Josiane Balasko interprétait une mère sont les enfants ne comprenaient pas qu’elle était également une femme. Ici le portait est plus complexe.

Autre point marquant c’est la dignité dont va faire preuve Silvia face aux épreuves qu’elle va devoir surmonter. Par moment le film est très dur, mais c’est ce qui le rend authentique.

Enfin, on est également immergé dans une Colombie contemporaine, avec sa corruption, mais aussi dans laquelle la structure familiale et la solidarité jouent un rôle important.

lundi, février 17, 2020

la fille au bracelet


Stéphane Demoustier nous place littéralement à la place des jurés d’une cours d’assise qui doit juger une jeune fille de 18 ans accusée d’avoir tué sa meilleure amie.

Lise (Melissa Guers) attend chez elle son procès entouré de ses parents Bruno et Céline (Roschdy Zem et Chiara Mastroianni) Elle semble complètement indifférente au procès qui pourrait changer sa vie.

Le procès va tourner autour de la nuit du crime, une nuit de fête dans une maison avec des adolescents. L’avocat général (Anais Demoustier) va tout faire pour faire accuser la jeune en essayant d’interpréter à charge le comportement de Lise durant cette nuit macabre.

Le comportement de Lise est vraiment le cœur du film. Elle ne résiste pas lors de son arrestation, n’a pas été étonnée d’être arrêtée, n’a pas de réactions quand elle voit la photo du corps lacéré de son amie. Bref elle fait une coupable idéale. Et c’est en çà que le film interpelle, il montre qu’une autre forme de deuil est possible. Autant il est admis de pleurer, de faire une crise de nerfs après le décès d’un proche, autant ici la réaction est froide et intériorisée. Le film montre que ce n’est donc pas parce que le chagrin est caché qu’il n’en est pas réel.

Autre point assez saisissant du film c’est l’évocation assez crue et factuelle de la sexualité de cette génération Z, ces millenials que l’avocate de Lise admet ne pas comprendre. Mais ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas Lise qu’elle est forcément coupable.

Autre personnage marquant c’est donc cette avocate de la défense (Annie Mercier) toujours dans la justesse dans l’empathie dans la compréhension et l’application stricte du droit. Avec sa voix rocailleuse elle ramène le procès à des faits et non aux spéculations de l’avocat général.

Lise est elle coupable ou non, … le mystère reste entier….

dimanche, février 16, 2020

un divan à Tunis


travers l’installation d’un cabinet de psychothérapie sur un toit à Tunis, Manele Labidi nous livre une série de portraits et une radioscopie de la société tunisienne contemporaine.

Selma (Golshifte Farahani) après avoir fait ses études en France revient à Tunis pour y ouvrir un cabinet de psychothérapie. Selma a vite beaucoup de patients, mais un policier Naim (Majd Mastoura) se rend vite compte qu’elle n’a pas les autorisations nécessaires pour exercer son métier.

L’intérêt du film réside dans sa galerie de portraits.

Selma revient en Tunisie après avoir quitté le pays à l’âge de 10 ans. Elle est assez solitaire et semble très anxieuse passant ses nerfs sur sa cigarette. On ne sait pas grand-chose de ses années parisiennes qui pourraient expliquer son retour.

Olfa (Aïcha Ben Miled la cousine de Selma est sur le point d’avoir son bac. Elle ne rêve que d’Europe mais porte le voile. Elle trouvera un moyen très ingénieux pour se marier et ainsi, le pense t’elle gagner sa liberté.

Les oncles et tantes de Selma eux ont vécu la révolution. Son oncle cache son alcoolisme, alors que sa tante s’inquiète pour lui.
On a aussi un iman qui ne porte pas de barbe et qui déprime, un policier secrètement amoureux de Selma qui essaie de faire régner un état de droit et une employée du Ministère de la santé qui semble en apparence déconnecté de la réalité.

Et au milieu de ces personnages on a les patients de Selma qui ont pour point communs le besoin de parler.

Même si la forme est assez brouillonne, le film montre un peu les espoirs déçus de la société tunisienne post révolutionnaire.

mercredi, février 12, 2020

le prince oublié


Le réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius nous livre un habile mélange d’un conte pour enfant et du passage d’une enfant à l’adolescence.

Sofia (Sarah Gaye) vient d’avoir 11 ans et s’apprête à rentrer au collège. Son père (Omar Sy) lui lit chaque soir une histoire avant qu’elle ne s’endorme. Mais la jeune fille va faire comprendre à son père, parfois de manière maladroite, qu’elle a grandit. Dans le même temps, Clothilde (Bérénice Béjo) va emménager dans l’appartement en face de celui de Sofia et de son père.

La construction du film est assez originale. On alterne entre la vie réelle et un conte. La chute du Prince dans le conte correspond à la distance que Sofia va mettre avec son père dès l’entrée au collège.

Le film peut paraître assez léger avec notamment ce monde imaginaire assez enfantin. On y voit notamment Francois Damiens qui y joue le méchant de l’histoire et qui va finir par s’associer au prince déchu qui essaiera de rester en place.

Mais au final, ce côté assez léger cache une situation plus triste, celle d’un père, veuf qui élève seul sa fille. Il va s’avérer peut être un peu trop protecteur, mais surtout sa vie tourne exclusivement autour de sa fille.

La mère de Sofia elle n’apparaît que dans le conte, elle est à moitié invisible et vit dans les oubliettes, lieu dans lequel le prince ne veut aller. Ce sont les aspects les plus sombres du film, mais Sofia va vivre son adolescence, que cela plaise ou non à son père.

Un film très sucré sur le passage à l’adolescence et sur la vie qui continue malgré tout, malgré les deuils la vie est la plus forte et doit suivre son cours.

mercredi, février 05, 2020

cuban network


Partons en Floride où Olivier Assayas nous fait découvrir dans un thriller plutôt habille la complexité des associations cubaines aux Etats Unis.

Olga et René (Penelope Cruz et Edgar Ramirez) vivent à Cuba et y élèvent leur fille. Mais René, instructeur de vol, va un jour voler un avion pour aller se poser en Floride abandonnant sa femme et sa fille. Il va alors intégrer une association cubaine qui vient en aide aux naufragés tentant de fuir l’île. Mais on va vite découvrir que ces associations ne sont pas seulement humanitaires.

C’est un film historique assez passionnant. On y découvre la dimension politique de ces associations cubaines aux Etats Unis. Elle viennent en aide à ceux qui tentent de fuir Cuba, mais elles mènent aussi des actions terroristes sur l’île pour tenter de détruire l’industrie touristique qui permet au régime castriste de substituer après la chute de l’URSS.
Et tous les moyens seront bons pour Cuba pour contrer ces organisations à la fois humanitaires et terroristes.
Plus le film va avancer moins on saura qui est qui.
On verra aussi l’attitude assez trouble du gouvernement américain. Il va surveiller ces organisations mais sera plus ou moins complice de ces actes terroristes à Cuba.
Malgré plus de 2h de film on ne s’ennuie jamais. Le film évolue au gré des rebondissements, faisant changer assez régulièrement le film d’aspect.  
Un film dans lequel on apprend beaucoup de chose mais qui sait rester captivant.

lundi, février 03, 2020

revenir


Premier film de Jessica Palud, présenté à la Mostra de Venise en septembre dernier. On part en Ardèche dans une ferme que tenait Michel (Patrick D’Assumcao). Sa femme (Hélène Vincent) est sur le point de mourir. Thomas son fils (Niels Schneider) revient du Canada pour dire au revoir à sa mère.
Il fait la connaissance de sa belle sœur Mona (Adele Exarchopoulos) et de son neveu Alex.
Les retrouvailles entre Michel et son fils elles sont glaciales. Thomas est parti vivre au Canada alors que son frère lui a décidé de rester aider son père à la ferme et en est mort.

C’est d’abord un film sur le deuil, où un homme est sur le point de perdre sa femme. On va ensuite comprendre la situation de ce dernier qui a du vendre sa ferme pour payer ses dettes. Il a aussi perdu un de ses fils dans un accident. Et plus le film va avancer plus on va comprendre que c’est son exploitation qui n’était plus rentable et qui a provoqué sa perte et celle de son fils et celle de sa belle fille et de son petit fils.

En ce sens le film est assez semblable à seules les bêtes ou au nom de la Terre. On est dans une exploitation agricole en déclin et avec des agriculteurs qui commettent parfois l’irréparable.

Mais tous les personnages vont faire preuve d’une dignité remarquable. La situation la plus révoltante étant celle de ce petit garçon qui a à peine connu son père et dont la mère fait ce qu’elle peut pour l’élever dans une famille qui a tout perdu. La lueur d’espoir sera le retour Thomas qui lui en partant de chez lui a pu se construire un avenir loin de la France.

dimanche, février 02, 2020

les traducteurs


Regis Roinsard nous emmène dans le monde très particulier de l’édition dans lequel il inscrit un thriller longtemps insipide.

Eric Angstrom est l’éditeur de Dedalus, un succès planétaire de l’édition. Pour le 3ème tome il souhaite une sortie mondiale. Pour cela il réunit des traducteurs dans un château dans le but d’éviter les fuites. Mais il va vite être victime d’un chantage qui va mettre en péril sa société d’édition.

Le film est d’abord le portrait de cet éditeur, cynique, paranoïaque et imbu de lui même. Ce personnage est remarquablement interprété par Lambert Wilson. Il ira même jusqu’à priver de liberté des traducteurs pendant un mois dans le seul but d’éviter des fuites et ainsi protéger son investissement.

On a ensuite une équipe de traducteurs, dont certains sont fans de la série de livres mais d’autres sont uniquement là pour gagner leur vie. Jusqu’où sont ils prêts à aller, à quelles libertés sont ils prêts à renoncer contractuellement pour pouvoir travailler. En çà le film pose des questions assez intéressantes.
Pendant les trois quarts du film Regis Roinsard installe donc une ambiance au risque de nous lasser.
Et puis tout va très vite dans la dernière demi heure du film, mais je n’en dirais pas grand-chose car on ne raconte pas la fin des films dans cette émission. On a enfin donc des rebondissements, des fausses pistes et même un peu d’action qui nous sortent de la torpeur dans laquelle le début du film nous a presque noyé.
Même si on a une belle brochette d’acteurs (Sara Giraudeau, Sidse Babett Knudsen : borgen, Lambert Wilson) le film reste assez terne.


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