dimanche, septembre 30, 2018

Un peuple et son roi


Le nouveau support de cours d'histoire de quatrième de Pierre Schoeller. Et pour cela il a fait appel à un casting assez impressionnant Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Olivier Gourmet, Louis Garrel, Izia Higelin, Noémie Lovsky, Celine Salette, Laurent Lafitte et Denis Lavant.

Même si le principal intérêt du film est de rassembler ces différents grands acteurs, on suit quand même de manière assez linéaire les grands événements de la révolution française avec la prise de la Bastille, le retour du roi à Paris, les débats de l'assemblée nationale, la famine dans Paris et enfin la fuite et l’exécution de Louis XVI. On peut donc ici raconter la fin du film sans aucun problème tellement le film est linéaire.

Le scénario est donc en plus d'être prévisible assez faible et ne prend pas un angle un parti pris qui aurait pu donner un peu de peps au film.

Puisque c'est l'intérêt majeur du film intéressons nous à la performance des acteurs. Le plus bluffant est peut être Laurent Lafitte en roi Louis XVI hyper détaché comme absent, donnant l'impression de ne pas être concerné par ce qui ce passe.

Adèle Haenel révélée notamment dans les combattants est touchante en jeune mère qui n'arrive pas à s'alimenter suffisamment pour maintenir en vie son bébé. Elle incarne aussi avec Noemie Lovsky et Izia Higelin dans ce film la place des femmes dans la révolution française. Elles y ont pris part comme les hommes mais n'ont pas bénéficié de droits nouveaux et n'ont pas eu de représentantes à l'assemblée nationale.

Louis Garrel en Robespierre est l'incarnation du poids et des travaux de l'assemblée nationale qui aura notamment à voter l'exécution de Louis XVI. L’apprêté des débats n'est pas flagrante dans ce film . Le député le plus marquant reste Denis Lavant qui est une gueule assez singulière dans le cinéma français qu'il est toujours agréable à voir à l'écran tout comme Olivier Gourmet qui campe un révolutionnaire, victime collatérale de la répression.

mercredi, septembre 26, 2018

Le vent tourne


On part pas très loin d'ici avec ce film de la suissesse Bettina Oberli qui nous emmène dans le jura suisse, dans une ferme où vivent Alex et Pauline (Mélanie Thierry et Pierre Deladonchamps) 2 jeunes agriculteurs qui ont décidés de faire de l'élevage de la manière la plus naturelle possible en limitant drastiquement les traitements que peuvent recevoir leurs vaches et leurs porcs.

Pour aller encore plus loin il ont décider d'installer une éolienne dans un de leurs champs dans le but d'être autonome énergétiquement. Et c''est Samuel (Nuno Lopes) qui va s'occuper d'installer cette éolienne. Il va rapidement tomber amoureux de Pauline et c'est tout le mode de vie quasi autarcique du couple qui va être remis en question.


Le film pose une bonne question qui est de savoir ce que l'on pourrait faire pour limiter la pollution.
Alex et Pauline roulent à l'huile de friture, et vont décider d'exploiter le vent qui est très présent sur leur terrain. Une certaine utopie devient donc réalité. Mais des limites existent comme des problèmes sanitaires qui sont exprimées dans le film par la sœur de Pauline qui est vétérinaire et qui n'est pas forcément la bienvenue sur l'exploitation.

Mais cette utopie dans laquelle vit le couple va les couper du monde extérieur. Et ce sont 2 personnes Samuel et une jeune fille russe venue de la région de Tchernobil pour prendre le bon air des montagnes qui vont briser cette solitude.

Ce qui est marquant et qui fait peur c'est le jusqu'au boutisme dont vont faire preuve ces 2 jeunes agriculteurs. Ils ont décidé de vivre dans une utopie pour être heureux, mais au final ils ont plus ou moins réussi leur projet sans avoir atteint l'essentiel qui est leur épanouissement, car à vivre trop différemment du reste du monde ils vont finir par s'exclure de ce dernier.

Et c'est peu être un peu le défaut de ce film que de verser dans une mélancolie chronique et dans un excès qui finit par exclure même les spectateurs.

mercredi, septembre 19, 2018

Les freres sisters


Un Western ou plutôt comme le qualifie Jacques Audiard un film d'époque sur l'Amérique de la ruée vers l'or

Les frères Sisters (Joaquin Phenix et John C Reilly) exécutent les basses œuvres du Commodore. Leur prochaine mission sera d'extorquer à Hermann Kermit Warm (Riz Ahmed) une formule chimique qui permet de gagner un temps précieux pour trouver de l'or.

Morris (Jack Gyllenhall) est un détective privé qui sera chargé de retrouvé M Warm et d'indiquer sa localisation aux frères Sisters.

La première partie du film est une chasse à l'homme dans de superbes paysages de l'ouest Américan (mais tourné en Espagne). 2 duos vont se courir après les frères Sisters ayant quelques jours de retard sur Morris et Warm.

Et puis il y a la rencontre entre ces 2 duos et finalement une volonté des frères Sisters de s'affranchir du Commodore. Ils vont se laisser tenter par cette ruée vers l'Or.


La relation entre les 2 frères Charlie et Elie est assez touchante. Plus le film avance plus on va comprendre comment ils sont devenus des tueurs à gage redoutable. Et malgré le nombre très important de leurs victime on aura du mal à les voir comme des personnages antipathiques. Le vrai méchant dans l'histoire on le verra très peu c'est le commodore.


Et puis la grande réussite du film sera de prendre le temps de montrer cette ruée vers l'or, cette conquête de l'ouest. On va voir notamment comment les villes nouvelles se créent ce sont d'abord des tentes et puis des maisons en dur et enfin les commerces et les saloon s'ouvrent. Et cette conquête de l'ouest se double d'une course au progrès. Il y a cette scène très drôle où Elie Sister découvre la brosse à dent et la poudre qui va avec, procédé révolutionnaire qui permet de retarder la chute des dents. Et il y a enfin San Franscisco où ces 2 personnages assez rustres vont se confronter au luxe des restaurants chics des WC et de l'eau chaude dans les baignoires.


Enfin Warm posera la question de comment utiliser ses richesses et ce progrès. Il veut créer un groupe démocratique et progressiste au Texas. Rêve un peu utopique qui tranche avec un Far west encore sans foi ni loi.


Le poulain


Un film de Mathieu Sapin avec Alexandra Lamy et Finnegan Oldfield.

Arnaud Jaurès un jeune étudiant remplace une de ses amies pour donner des cours d'allemand à Francois (Philippe Katerine) un homme politique.

Ce dernier, sans qu'Arnaud n'ai rien demandé, va le faire rentrer au service d'Agnès Karadzic qui va diriger la campagne pour les primaires de la présidentielle de Catherine Beresssi.

Et de fil en aiguille Arnaud Jaurès va mettre de côté ses projets personnels pour faire des campagnes électorales à plein temps.

Le cinéma francais a toujours eu du mal à parler de politique. Et le poulain n'échappe par à la règle. Le film va hésiter entre un cynisme à la house of cards et une comédie. Au final on a un entre deux qui n'est pas franchement réussi.

Ce qui est assez bien montré c'est l'opportunisme dont font preuve certains personnels politiques. Monter une candidature pour exister et pouvoir intégrer l'équipe de campagne d'un candidat plus important.

Il y a aussi le cynisme let coups bas mais toujours avec un grand sourire toujours forcé que qui fait qu'on ne sait pas si la politique est un jeu ou un combat.

Bien sur les idées les programmes sont très peu abordés et ne sont en aucun cas un levier pour gagner des voix.

A noter la présence en film rouge pendant tout le film de Philippe Katherine en homme politique dont on ne sait pas trop quelle fonction il occupe. Il écrit un livre mais la manière dont il la fait en dit long sur la représentation des femmes et hommes politiques dans ce film.

On trouve aussi au casting Gaspard Kanzer ancien conseiller de Francois Hollande à l'Elysée qui interprète le rôle d'un conseiller d'un candidat à la présidentielle qui fera preuve d'un pragmatisme assez glaçant. Et cette apparition rend encore plus marquant le mélange des genres qui rend ce film inclassable

A ne pas choisir entre triller politique et comédie Mathieu Sapin s'aventure dans un style hors norme qui rend ce film au finale dérangeant.

lundi, septembre 17, 2018

Mademoiselle de Jonquière


n film d'Emmanuel Mouret avec la plus française des actrices belges Cecile de France et l'inclassable Edouard Bear.

Le marquis des Arcis coureur de jupon invétéré a jeté son dévolu sur Mademoiselle de la Pomeraye. Celle ci résiste à ses avances mais après de nombreux mois finit par succomber à ses flatteries. Et ce qui devait arriver arriva l’intérêt du marquis pour sa dulcinée s'est estompé. Mais grâce à un habile et surtout cruel stratagème, Mademoiselle de la Pomeraye finira par avoir sa vengeance.

Le début du film est plus qu'ennuyeux. Le marquis s'amourache, rencontre une certaine résistance de Mademoiselle de la Pomeraye sans que les choses n'avancent réellement. Le langage plus que soutenu finit par plomber le rythme du film.

Et puis chose plus intéressante vient le moment du complot. Pour cela Mademoiselle de la Pomeraye utilise 2 femmes tombées en disgrâce dont une qui fera tourner la tête du marquis. Et c'est pour pouvoir courtiser Mademoiselle de Joncquiere que le marquis va de nouveau se rapprocher de Mademoiselle de la Pomeraye qui ainsi ne va plus se sentir délaissée.

Mais le complot va plus loin et c'est à l'honneur du marquis qu'elle va s'attaquer. Ainsi les 2 leviers de l'intrigue et du complot vont être l'argent et la réputation. Et force est de constater que ces 2 éléments ont été de tout temps très efficaces.

Côté casting Edouard Bear en manipulateur de mots est idéal dans ce rôle.
Cecile de France en aristocrate manipulatrice tient plus que bien son rôle et le duo avec Edouard Bear fonctionne parfaitement et tien le film du début à la fin.

Enfin Alice Isaaz en femme fatale tient un rôle un peu similaire à celui qu'elle avait dans « un moment d'égarement » film qui l'avait révélée en 2014,

Un film donc plus qu'inégale qui ne commence réellement que quand le complot se met véritablement en marche.

dimanche, septembre 16, 2018

Première année


Un film du médecin Thomas Lilti qui s'était déjà intéressé au fonctionnement de l’hôpital avec Hippocrate (bientôt adapté en série), à la pratique de la médecine en milieu rural avec médecin de campagne et dans ce troisième film on va suivre le déroulement d'une première année de médecine à travers 2 personnages, Antoine (Vincent Lacoste) qui triple sa 1ere année et Benjamin (William Lebghil) fils de chirurgien tout juste bachelier.

La construction du film est assez linéaire on va suivre la rentrée et la guerre entre les doublants et les neo bacheliers dans les amphithéâtres surchargés. Antoine va proposer à Benjamin de travailler avec lui car il a compris qu'il avait des facilités, en retour il lui donnera accès à ses cours des années précédentes.
Mais très vite le comportement nonchalant de Benjamin va irriter Antoine. Il va littéralement s'écouler quand les résultats du concours du 1er semestre vont tomber et révéler un faible écart entre les 2 jeunes hommes malgré la différence d'expérience dans le concours.
Benjamin après avoir mis du temps à trouver sa motivation va se prendre au jeu de cette première année d'études de santé bien qu'il ne sache toujours pas s'il veut être médecin.

L'aspect descriptif de cette 1ere année d'études communes de santé est trop linéaire pour être réellement captivant.

Ce qu'essaie de montrer Thomas Lilti c'est une grande inégalité dans les chances de réussite à ce concours de 1ere année. La motivation sans faille dont fait preuve Antoine ne suffit pas. A l'opposé Benjamin lui ne sais pas ce qu'il veut faire et tente médecine un peu par défaut. Sa famille lui a payé une chambre à 2 pas de la faculté, il arrive presque en retard aux cours, mais paradoxalement a appris à apprendre, il connaît les codes qui lui permettront de réussir presque facilement cette première année. Tout cet aspect du film est renforcé par l'attitude hautaine des frères de Benjamin qui souhaitent que leur petit frère s’inscrivent dans le parcours d'excellence familiale. Le plus triste finalement sera l'attitude du père de Benjamin qui va pousser son fils dans ses études, mais sans qu'une réelle complicité ne s'installe. Benjamin est certes une bête à concours mais il lui manque peut être l'essentiel un père. Et c'est peut être ce qui explique la fin du film surement trop romantique qui tranche avec le reste du film

mercredi, septembre 12, 2018

Ma fille


Un premier film de Naidra Ayadi avec en tête d'affiche, le toujours excellent Roschdy Zem.

Akim et Latifa vivent dans le haut Doubs. Lui travaille dans une scierie et elle fait des ménages chez des particuliers. Leur fille Leila (Doria Achour, vainqueur de la compétition des courts métrages de fiction lors de Lumières d'Afrique avec Laisse moi finir) poursuit ses études à Paris mais ne donne plus de nouvelles à ses parents. Latifa est inquiète et somme son mari d'aller à Paris pour aller chercher Leila. Akim part donc à Paris avec sa fille cadette et cela ne sera que le début d'une plongée dans les nuits parisiennes.


La première dimension de ce film réside dans la différence de générations entre les parents (Akim et Latifa) et leurs 2 enfants (Nedjma et Leila). Les parents semblent restés bloqués à l'époque de leur arrivée en France, alors que les 2 filles vivent elles avec leur temps. Il n'ont pas forcément vu grandir leurs 2 filles et quand Leila est partie à Paris, ils n'ont pas forcément garder un lien fort avec elle. Cette différence entre ces 2 générations est renforcée par le fait que les parents sont restés travailler dans une région rurale alors que Leila elle est allée dans une grande ville.

Et puis il y a forcément une dimension de polar. Leila est introuvable. Elle n'est pas chez elle ou veut faire croire qu'elle n'y est pas. Forcément cela laisse planer un doute. Et à la manière d'une enquête de police, Akim et Nedjma vont pister Leila et découvrir petit à petit la femme qu'elle est devenue. Et plus l'enquête avance plus on va s'enfoncer dans un Paris nocturne, un Paris de la fête mais aussi un Paris très noir. Le temps est très contraint, le principal de l'action se déroule en une nuit et le décor, Paris a aussi une importance majeure.

Un film donc sur la parentalité. Akim quand il est arrivé en France a du s'adapter est allé travailler dans une scierie grâce à quelqu'un qu'il connaissait. C'est aussi ce qu'à fait Leila. Elle est aller poursuivre ses études et s'est adaptée pour gagner de l'argent. Elle est volontairement restée très discrète sur la manière dont elle procède pour ne pas choquer ses parents et sa petite sœur. Mais d'une certaine manière elle a su se montrer qu'elle savait s'adapter à une société qui ne laisse pas forcément beaucoup d'opportunités à une jeunesse et encore moins si elle vient de milieux populaires et ruraux.

mercredi, septembre 05, 2018

Photo de famille

Conséquences désastreuses de l'enfance éclatée d'une fratrie reste néanmoins un feel good movie servi par des acteurs remarquables.

Sofia

Quand la tradition se confronte à des considérations économiques dresse un portrait brut du Maroc contemporain

lundi, septembre 03, 2018

Guy

Faux documentaire mais vraie quête d'un père (et d'un fils?) dégage de la nostalgie, de la sérénité et de la bienveillance

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