mercredi, juin 29, 2022

en roue libre

Un film de Didier Barcelo


Louise (Marina Fois) doit déplacer sa voiture qui est en face de chez elle. Une fois dedans elle ne pourra plus en sortir. Elle aura une angoisse maladive à quitter sa voiture. Tout va se compliquer quand Paul (Benjamin Voisin) va tenter de voler sa voiture. Elle va se retrouver embarquer sur la route du Cap Ferret, où Paul a prévu d’assassiner un avocat qui aurait tuer son frère dans un accident.


Ce film est incroyablement poétique. La performance remarquable de Marina Fois vient renforcer cette dimension un peu hors du temps. Le toit ouvrant dans la voiture de Louise est aussi une invention assez géniale.


L’unité de lieu apporte également beaucoup de singularité au film. Bien que le terrain de jeux des comédiens ne soit pas très important, on arrive toujours à avoir de l’action en passant du coffre, à la banquette avant en passant par la banquette arrière. Toutes les contraintes liées à cette unité de lieu vont alimenter l’intrigue.


Et puis ce film ce sont surtout deux personnages singuliers. Un jeune homme qui a perdu son frère dont il était très proche et une femme divorcée, dont le fils est loin et dont les angoisses de l’enfance vont remonter.


Et puis ce road movie est plein de rebondissements ce qui en fait un film très rythmée.


Poésie, action et sentiments sont les ingrédients parfaitement arrangés par Didier Barcelo



 

irréductibles

 La comédie de l’été signée Jérôme Commandeur.


Vincent Pelletier (Jérôme Commandeur) est un fonctionnaire des eaux et forets. On lui propose soit d’accepter un chèque et quitter la fonction publique soit accepter une mutation dans des endroits impossibles. Vincent Pelletier va tenir bon, jusqu’au jour où il sera muté dans une base française proche du pôle nord. Là il rencontrera Eva (Lætitia Dosch) dont il va tomber amoureux ce qui compliquera ses mutations successives.


Il ne faut pas s’arrêter aux nombreux clichés et caricatures sur la fonction publique, ses agents que l’on achète, hyper syndiqués, et dont l’objectif est d’en faire le moins possible. Ce qui est peut être le plus réussi ce sont les personnages du Ministre (Gerard Darmon ) et de sa collaboratrice (Pascale Arbillot) qui vont mener une politique de suppression de poste dans le fonction publique à travers des primes au départ.


Derrière tout çà se cache des messages plus positifs. Des messages de protection de l’environnement notamment à travers le personnage d’Eva qui du pôle nord à la jungle va mettre en avant les effets du dérèglement climatique qui va toucher principalement les populations les plus pauvres.


L’autre message intéressant sera celui porté toujours par le personnage d’Eva, dont le mode de vie est très tolérant et qui éduque ses enfants selon ce modèle. C’est surtout le mode de vie des pays nordiques qui est mis en avant, en avance sur les questions environnementales et sociétales. La comparaison avec la France est saisissant et montre le chemin qu’il nous reste à parcourir.


Bref un film qui permet notamment de mettre en lumière les combat de l’actrice Laetitia Dosch en faveur de l’environnement, mais çà Gérard vous pourrez mieux nous en parler car vous avez pu la rencontrer à Cannes pour parler de ces thématiques.




lundi, juin 27, 2022

i'm your man

Un film de l’allemande Maria Schrader


Alma (Marren Eggert) est une chercheuse en poésie. Son directeur lui demande de tester un robot de compagnie. Le but est de savoir s’ils peuvent être commercialisés. Tom (Dan Stevens) va donc emménager chez Alma, qui ne recherche pas le grand amour et qui est plus intéressée par ses propres recherches. La cohabitation entre Alma et son robot va être compliquée avant de faire apparaître un certain nombre de traumatismes chez cette femme.


C’est d’abord un film d’anticipation. Ce qui est assez inquiétant c’est de savoir que toute la psychothérapie qu’Alma a effectuée a servi à programmer Tom. Au début il est un peu brut de décoffrage mais plus le film va avancer plus il va apprendre et plus il va se comporter en humain. Alma d’abord très froide et très perplexe va elle aussi tomber sous le charme du robot.


Le film montre aussi comment deux accidents de la vie, ont profondément bouleversé la vie d’Alma. On va d’abord voir en elle une femme en apparence assez froide, seule et solitaire. Mais quand ces éléments seront révélés on aura plus d’empathie et son personnage va évoluer.


Le postulat selon lequel on pourrait construire de toute pièce un robot qui nous comblerait affectivement est au final assez dérangeant. Le plus inquiétant est qu’au début cela ne marche pas du moins avec Alma. Cette artificialisation de l’Homme pose question.


 

mercredi, juin 22, 2022

le goût et les couleurs

 Après Tele gaucho ou encore le nom des gens Michel Leclerc signe un nouveau film les gouts et les couleurs.


Marcia (Rebecca Marder, révélée dans une jeune fille qui va bien) une jeune chanteuse, travaille sur un album avec Daredjane (méconnaissable Judith Chemla) jusqu’à ce que celle ci se suicide. Elle va alors chercher son ayant droit Anthony (Felix Moati) un jeune homme rustre et peu intéressé

Les deux jeunes gens vont alors se jauger et évoluer l’un au contact de l’autre.


C’est une histoire d’amour assez classique entre 2 jeunes gens aux personnalités assez opposées. Un milieu assez artistique va alors être confronté à un milieu plus populaire. Marcia vont se détester, mais vont avoir besoin l’un de l’autre pour gérer l’œuvre de Daredjane. Cette relation assez ambiguë d’attirance et de détestation rythme assez bien le film.


L’intégration de la musique est particulièrement fluide. Que se soit les titres de Daredjane ou celle de Marcia ces titres rythment le film et apportent des respirations assez à propos.


Les personnages secondaires apportent également une plus value à l’histoire. Que se soient les 2 amies d’Anthony qui visiblement se partagent sans rivalité le jeune homme ou la femme de Marcia (Eye Haidara) ces personnages dressent un portrait assez contemporain de la jeunesse.


Un film positif un peu comme le en corps de Klapish. Une belle réussite que les gouts et les couleurs de Michel Leclerc.


mercredi, juin 15, 2022

incroyable mais vrai

 Le nouveau film du génialissime Quentin Dupieux présenté dans la section panorama du festival de Berlin.


Alain et Marie (Alain Chabat et Léa Drucker) sont sur le point d’acheter une maison tout à fait banale et plutôt vieillotte. Mais cette maison a une particularité tout à fait étonnante qui se trouve dans sa cave et qui va transformer la vie de ce couple.


Dès la bande annonce Quentin Dupieu arrive à piquer notre curiosité. Toute la première partie du film on aura envie de savoir à quoi sert cette trappe dans la cave de cette maison. En çà Quentin Dupieu stimule notre curiosité au point qu’on finira par avoir un besoin presque maladif de savoir ce qu’il y a sous cette trappe.


Sur la forme le film est donc plutôt réussi. Sur le fond Incroyable mais vrai va interroger deux des plus grands fantasmes deux des plus grandes quêtes de l’espèce humaine. Et cette étude sociologique est tout à fait passionnante.


Entre nostalgie et la poursuite de rêves en apparence impossibles à réaliser Incroyable mais vrai va plonger ses personnages dans une sorte d’amertume assez touchante. Incroyable mais vrai ira même jusqu’à expliquer les causes de dépression de certaines personnes.


Au final Quentin Dupieux allie absurdité et amertume et arrive à prendre le pouls de notre société contemporaine ce qui fait que ce film parle au plus grand nombre, avec humour et subtilité.

frate

 Une histoire de frères signé Karole Rocher et Barbara Biancardini


On est en corse, Dume (Thomas NGijol) vient de perdre son père. Sur la tombe de celui ci il croise Lucien (Samir Guesmi) venu lui aussi se recueillir sur la tombe de son père. Les deux frères ne se connaissaient pas et devront cohabiter un mois dans la maison familiale. L’arrivée de Lucien au village ne se fera pas sans heurts.


Ce film est un empilement de clichés et de blagues potaches presque toutes aussi navrantes les unes de les autres. Tout y passe le fromage corse, l’honneur familial, le maquis et j’en passe. Au lieu de mettre en valeur une culture Frate à mon sens la ridiculise.


Seul petite lueur dans l’obscurité de ce film cette discussion où des corses se disent que finalement un ou deux anglais dans un village ce n’est pas si mal que çà et ce n’est pas çà qui mettra en péril la culture corse.


Un des seuls intérêts que peut avoir frate est d’être, à quelques jours des départs en vacances, une sorte de super clip promotionnel pour le tourisme corse. En effet les paysages sont magnifiques et les villages assez authentiques. Ce film pourrait être aussi une invitation au télétravail sur l’île de beauté.


On a aussi beaucoup de compassion pour Thomas Ngijol et Samir Guesmi contraints de surjouer cet antagonisme entre frères, et dont on ne voit pas du tout le talent de comédiens.


men

 Un film de genre signé Alex Garland et présenté cette année à la quinzaine des réalisateurs.


Harper (Jessie Buckley) vient de perdre son mari qui s’est défenestré alors que la jeune femme lui a annoncé son intention de le quitter. Pour essayer de surmonter ce traumatisme Harper part à la campagne à 5h de Londres dans une maison de campagne. Mais peu à peu elle va sentir des présences ce qui ne sera que le début d’une sorte de crescendo fantastique.


Ce qui est intéressant c’est qu’Alex Garland pose méticuleusement toutes les fondations de son film. Un suicide, une veuve perturbée, un propriétaire terrien un peu excentrique mais en apparence inoffensif, un vagabond naturiste perdu dans le jardin de la maison d’Harper et puis un village anglais reculé limite caricatural.


Et puis la dimension fantastique va se développer petit à petit développant notamment 2 nouveaux personnages, celui d’un prêtre et celui d’un homme à l’apparence enfantine. Une fois donc le décor et les personnages posés, on entrera dans un film fantastique plus classique avec quelques scènes de terreurs plus ou moins intenses et des rebondissements assez originaux.


Ce flegme britannique ce calme apparent de la campagne anglaise va alors trancher avec le fantastique et l’hémoglobine qui y est lié.


Le film est relativement court efficace et classique pour ne pas se perdre en longueur. Mais on a pas ce petit supplément cette petite chose en plus qu’on avait par exemple dans grave qui ferait basculer men dans la catégorie des films culte.


mercredi, juin 08, 2022

Petite fleur

Un film du réalisateur Santiago Mitre qui fut en compétition à un certain regard à Cannes avec son précédent film El Presidente. Un film adapté de l’œuvre de l’écrivain Iosi Havilio.


Nous sommes dans le centre de la France, Jose (Daniel Hendler) est un dessinateur fraichement licencié de son entreprise. Sa femme Lucie (Vimala Pons) va elle reprendre le travail après une maternité, laissant la garde de leur fille à son mari. José va alors faire la connaissance de Jean Claude (Melville Poupaud) son voisin qu’il va assassiné chaque semaine.


Le point fort de ce film est son casting. Vimala Pons est formidable dans le rôle de cette jeune mère de famille un peu dépassée qui doit gérer un bébé difficile, une carrière qui redémarre et un mari phobique au français. Elle est d’une légèreté, d’un détachement et d’une modernité remarquable. 

Melville Poupaud est lui aussi lunaire dans ce rôle de dandy fan de jazz et de vin, comme perdu dans sa grande maison et délicieusement insupportable. Un rôle très proche de celui qu’il avait dans la série ovni.

José Garcia en gourou et Daniel Hendler en tueur en série insoupçonnable campent eux aussi des personnages assez singuliers.


Au delà de son absurdité assez réjouissante ce film évoque aussi l’épreuve que peut être l’arrivée d’un nouveau né dans un couple. Julie tombera sous la coupe d’un gourou et sera jalouse de son mari qui a un meilleur feeling avec sa fille. Et c’est ce mélange d’absurdité et de gravité qui fait que petite fleur est une vraie réussite.




 

lundi, juin 06, 2022

Clara sola

 Un film de présenté à la quinzaine des réalisateurs 2021, un film de la costaricienne Nathalie Álvarez Mesén


Clara (Wendy Chinchilla Araya) vit avec sa mère ses sœurs et ses nièces dans une maison isolée. Sa mère pense qu’elle a vu la vierge Marie. Beaucoup de personnes viennent chez elle voir Clara dans l’attente d’un miracle. Clara elle est beaucoup plus intéressée par son cheval et par la nature que par les Hommes qui l’entourent.


Ce qui est marquant c’est ce lien très fort de Clara avec la nature. Elle semble en symbiose avec son cheval, s’intéresse aux insectes et est capable de prévoir une averse alors que rien de l’annonçait.


D’un autre côté sa mère semble exploiter ce don et transforme sa fille en une sorte de guérisseuse. Ceci implique des tensions entre Clara et sa famille des tensions qui vont finalement rythmer le film.


Est ce un don, Clara est elle malade, est elle autiste, le film ne répondra jamais à la question et c’est au spectateur en fonction de sa sensibilité et de ses croyances de se faire un opinion.


Un film assez mystique avec une connexion très forte à la nature
















mercredi, juin 01, 2022

c'est magnifique

 

Le quatrième film réalisé par Clovis Cornillac qui aurait peut être du s’appeler c’est navrant malgré ses sélections à Angoulème et à l’Alpe d’Huez.


Pierre (Clovis Cornillac) vit dans la montagne avec ses parents. Ils s’occupe de fleur.

Un tragique accident va voir mourir ses parents et va détruire sa maison. Il va partir à Lyon dans l’appartement de ses parents pour recommencer une nouvelle vie et retrouver ses parents biologiques. En cela il sera aidé par Anna (Alice Pol) une ex alcoolique qui se bat pour retrouver la garde de sa fille.


Tout dans ce film est invraisemblable. Mais pour autant Clovis Cornillac ne nous propose pas un conte en ancrant soudainement son film dans la réalité. Ces aller retour entre une forme de conte hors du temps et hors de la réalité et ces moments plus concrets perd très vite le spectateur.


On à l’impression que pour faire évoluer son intrigue Clovis Cornillac va choisir à chaque fois l’option la plus improbable.


Ce film aurait pu être drôle mais là encore on a plus de la compassion pour cet adulte d’une quarantaine d’année, qui n’est jamais sorti de sa montagne et qui découvre un monde qui lui est totalement étranger. Cette candeur du personnage principal au lieu de nous émouvoir, nous peine.


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