mardi, octobre 30, 2018

Le grand bain


Bertrand (Mathieu Amalric) est en pleine dépression, il passe ses journées chez lui au grand désespoir de sa femme Claire (marina Fois) jusqu’au jour où il va tomber sur une annonce à la piscine, une équipe de natation synchronisée masculine cherche un nouveau membre. Ce sera alors le début d’une série de portraits d’hommes qui connaissent tous des difficultés dans leur vie. Laurent (guillaume Canet) a une mère qui ne l’a jamais aimé, Simon (Jean Hughues Anglade) est un rockeur qui n’a jamais eu de succès, Marcus (Benoit Poolevorde) est un entrepreneur plus attiré par les femmes que par son entreprise en difficulté et Thierry (Philippe Katerine) travaille lui à la piscine mais va voir son travail remplacé par un ordinateur.

La natation synchronisé sera pour eux une bouée de sauvetage dans leur vie bien qu’ils ne soient pas doués pour çà. Ils seront coacher par Delphine (Virginie Effira) ex championne de natation synchronisé tombée dans l’alcoolisme et Amanda (Leila Bekhti) qui elle est dans une chaise roulante.

Vous l’aurez compris il y a beaucoup d’amertume dans ce film qui va petit à petit devenir une sorte de conte où un groupe de sportif pas forcément doués va se fixer pour objectif de participer aux championnats du monde masculins de natation synchronisé.

Au delà de la comédie, ce film est assez dur car il met en lumière des destins assez tragiques de personnages cabossés par la vie. Bien que ce soient des pieds nickelés ces personnages suscitent beaucoup de compassion ce qui est pour moi la principale réussite du film. Ainsi malgré un certain nombre de situation burlesques on ne se moquera jamais d’eux mais ils nous feront sourire mais avec toujours de bienveillance et d’humanité.

lundi, octobre 29, 2018

Cold war


Le nouveau film du réalisateur polonais d’Ida, Pawel Pawlikowski, prix de la mise en scène du dernier festival de Cannes.

Zula (Joanna Kulig) est une jeune chanteuse qui va intégrer un conservatoire en Pologne. Elle est remarquée par Wiktor (Tomasz Kot) qui est un de ses enseignants et qui va rapidement tomber amoureux de son élève.

Wiktor lui va décider de passer à l’ouest mais Zula ne va le rejoindre que dans un second temps. Cette relation va être perturbée par le rideau de fer et par le hésitations de Zula pour passer à l’ouest où elle ne sera pas totalement heureuse.

C’est une histoire d’amour basée sur de l’attraction répulsion qui va donner beaucoup d’intensité à cette relation.

Et puis il y a ce côté un peu documentaire avec le quotidien forcément difficile des artistes dans les pays du bloc de l’est qui pour survivre devront servir la propagande d’État.

Le seul petit bémol à ce film est l’utilisation du noir et blanc qui vient un peut atténuer l’intensité de cette histoire d’amour à la fois complexe et intense qui va devoir se jouer du communisme.

jeudi, octobre 25, 2018

Le jeu


Fred Cavayé signe une adaptation d’un film du réalisateur espagnol Alejandro de la iglesia Mendoza avec un casting plus que prometteur, Bérénice Béjo, stephan de groodt, Roschdy Zem, Gréogory Gradebois et Doria Tillier.


On est à un repas entre amis dans lequel les participants vont décider de poser leurs portables au centre de la table et à chaque SMS, mel ou appel, ils devront en partager le contenu. Cette situation qui peut paraître amusante va vite engendrer des tensions.

On a d’abord tous les codes du théâtre. On est dans un quasi huis clos cet appartement d’un couple de médecins. Ce lieu unique et fermé va renforcé le côté oppressant du film.

Et puis plus le film va avancer plus on va s’imiter dans les faiblesses des personnages.

On aura une mère de famille qui ne va pas savoir comment gérer sa fille ado, son mari lui doute et consulte en secret une psy.

On a un jeune couple fou amoureux qui vient de se marier et qui semble en apparence tellement insouciant, mais cela ne sera pas si évident.

On a aussi un couple qui doit gérer une mère vieillissante et des enfants envahissant.

Enfin il y a le célibataire de la bande qui lui cache des secrets.

Plus le film va avancer plus la complexité des personnages va prendre de l’épaisseur. On aura aussi de plus en plus d’empathie pour ces personnages en apparence très volubiles mais au final très fragile.

Et il y a la fin du film très décevante qui vient remettre en cause tout ce qui aura été développé dans le film. Fred Cavayé se tire donc une balle dans le pied avec cette chute qui plombe un film qui aurait pu être un bon reflet de notre époque

mercredi, octobre 17, 2018

Libre


Le festival de Cannes en sélectionnant ce documentaire de Michel Toesca en séance spéciale et en lui des cernant une mention spéciale dans la catégorie « œil d'or » réservé aux documentaires a mis en lumière le combat d'un agriculteur Cédric Herou qui a accueilli des réfugiés sur son exploitation et qui leur a permis d'exercer leur droit à déposer une demande d'asile et pour les mineurs à être pris en charge par les services du conseil départemental des Alpes maritimes.

Mais ces 2 droits prévus par les lois de la République n'ont pas été simples à faire respecter. Les autorités françaises raccompagnant à la frontière italienne les réfugies sans leur laisser la possibilité d'exercer leurs droits.

Le documentaire montre aussi le combat judiciaire de Cédric Hérou condamné en 1ere instance et en appel pour aide illégale à l'entrée de clandestins. Et c'est le conseil constitutionnel qui a affirmé que la fraternité était un principe républicain. Cédric Hérou à travers son combat a donc fait évoluer le droit français.

Autre grande réussite de ce documentaire est qu'il met des images sur les migrations que la France et l'Europe connaissent actuellement. C'est un sujet d'actualité mais on a finalement peu d'image et on ne voit quasiment jamais le combat de ces hommes et ces femmes pour finalement pour la plupart seulement traverser le territoire français.

Les images ne sont pas d'une grande qualité et le scénario est un peu brouillon ce qui fait que l'on a pas affaire à un grand film documentaire. Mais il est quasiment exclusif dans sa manière de montrer comment les services de l’État ont mis du temps à appliquer la loi et à s'adapter à l'arrivée des migrants, il montre la solidarité des populations, il montre comment le droit français a évolué sur cette question de délit de solidarité et il montre l'essentiel, le combat de ces hommes et de ces femmes pour fuir leur pays. On ne sais pas pourquoi ils ont migré le film ne le montre pas et ce n'est pas le sujet. Par contre ce film est une charge assez lourde contre les services de l’État qui ont bafoué les droits de ces personnes.

The house that jack built


Présentons Lars von trier réalisateur de Dancer in the Dark ou encore breaking the waves il avait crée la polémique à Cannes en 2011 avec Melancholia ce qui lui a valu un bannissement de l'industrie du cinéma. Il est de retour cette année avec the house that jack built.

C'est une sorte de série en 5 épisodes où le personnage principal interprété par Matt Dillon est un tueur en série souffrant d'un trouble obsessionnel compulsif, il est accroc à la propreté tout doit être impeccable.

Le film raconte le meurtre d'une auto stoppeuse un peu bavarde, d'une veuve, de sa famille, de sa petite amie ou encore d'une série de personne.

Le film est interdit aux moins de 16 ans mais la violence toujours esthétisée et la cruauté du personnage aurait peut être méritée une interdiction un peu plus stricte.

Car à la violence physique s'ajoute le caractère psychopathique de son personnage principal magistralement interprété par Matt Dillon.

Malgré ses 2h 30 le film fonctionne plutôt bien et les épisodes structurent plutôt bien le film. On aurait pu éviter néanmoins ces séquences un peu métaphysiques qui plombent un peu le rythme du film. On aurait pu gagner 1/2 heure assez facilement sans rien perdre au film.

Et puis enfin il y a cette dimension mystique puisque Jack raconte ses meurtres à un homme qui le guide dans les entrailles de l'enfer.

Vous l'aurez compris on est dans du pur Lars Von trier un film magnifique d'un point de vue esthétique mais complètement barré, le réalisateur ne se fixant aucune limite ce qui peut rendre ce film par moment difficilement regardable.

lundi, octobre 15, 2018

Galveston


Bien que cela soit inutile présentons tout de même Mélanie Laurent, révélée comme actrice dans je vais bien ne t'en fais pas (2006) et jeune réalisatrice avec notamment le documentaire césarisé Demain et Respire qui était allé à la semaine de la critique en 2014,

Avec Galveston (petite station balnéaire texane du golfe du Mexique) Melanie Laurnet s'attaque donc au cinéma américain, avec un film qui était présenté au festival de Deauville.


Roy Cady (Ben Foster vu notamment dans leave no trace) est un voyou qui effectue les basses œuvres d'un blanchisseur plus que mafieux. Un soir alors qu'il était censé effrayé une personne, il découvre dans une maison Raquel (Elle Fanning révélée à Cannes en 2016 avec the neon Demon) Il va alors délivré la jeune femme. Ne sachant pas où aller elle va rester quelques temps avec Roy qui devra fuir avec Raquel rapidement accompagnée de sa jeune sœur.


Le film est relativement noir. On a deux personnages cabossés. Roy est malade et Raquel a du fuir une famille violente et se prostitue pour survivre. Ce côté très noir est renforcé par une photo plus que remarquable qui vient accentuer la détresse des 2 personnages.

On a certes un certain nombre de scènes d'actions qui viennent rythmer le film mais le sujet n'est pas forcément là. On va voir évoluer le personnage de Roy, ce mauvais garçon va s'attendrir plus le film va avancer. Il se sait condamner ce qui va lui offrir plus de liberté par rapport à son patron. Et puis cette rencontre avec Raquel qui va petit à petit changer sa vie.

La fin du film est aussi très intéressante, elle offre un ultime rebondissement qui apporte encore plus de volume au film et encore plus de complexité à ce personnage de Roy, truand auquel on finit par s'attacher.

dimanche, octobre 14, 2018

Dilili a paris


Les vacances scolaires commencent demain soir et c'est le moment où le créateur de Kirikou, Michel Ancelot sort son nouveau film d'animation.

Dililli vient de Calédonie et travaille dans une troupe de théâtre qui reproduit la vie des tribus du pacifique dans les jardins de Paris. Nous sommes bien sur à la fin du XIXeme sicle.

Orel, un coursier un triporteur remarque la jeune fille et décide de lui faire découvrir le Paris de la fin du XIXeme siècle avec tous ses personnages célèbres Marie Curie, Pasteur et Emma Calvé, Louise Michèle entre autres.

Et comme prétexte à cette série de rencontres, il y aura une intrigue, celle de la disparition de jeunes filles par un gang de mâles maitres.

Dililli et Orel vont donc pourchasser ces mâles maitres et ainsi se perdre dans les rues et les égouts de Paris.

Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce film est qu'il a tendance à magnifier cette ville et cette époque. On est constamment dans la contemplation.

L'histoire elle est intéressante, on commence par des enlèvements qui vont servir de base à un message féministe très fort. Même si l'histoire se veut enfantine, il y a plusieurs niveaux de lecture , le plus intéressant étant finalement que Dilili sera au final intéressée par divers métiers, le plus souvent à cette époque quasiment réservés aux hommes.

L'animation et les images sont magnifiques. Elles sont tellement bien réussies que l'on croirait presque à certains moments que ce sont de vrais décors.

A noter enfin les voix Prunelle Charles Ambron, Nathalie Dessay, Enzo Ratsito et Elisabeth Duda.

mercredi, octobre 10, 2018

Voyez comme on danse


Une comédie de Michel Blanc qui n'avait plus réalisé de films depuis Embrassez qui vous voudrez en 2002,


Ce film est un peu la rencontre de 3 histoires. Un couple Bertrand et Elisabeth (Charlotte Rampling et Jacques Dutronc) qui va avoir des ennuis avec la justice qui a découvert les comptes cachés en Suisse de Bertrand.

Lucie et Julien (Carole Bouquet et Jean Paul Rouve) un couple qui va souffrir de l'infidélité de Julien.

Et Véro (Karine Viard, que l'on retrouvera prochainement dans un autre beau rôle dans les chatouilles) qui vit une sorte de mauvaise passe permanente qui va avoir du mal à garder son emploi et apprendre que sa fille de 17 ans est enceinte.

Ces trois histoires qui ne vont avoir de cesse de s’entremêler va donner un rythme assez soutenu au film. On ne s'ennuie jamais, il y aura toujours un rebondissement pour faire changer de direction au film. A la fin s'en est presque trop, on finit pas éprouver une sorte de lassitude tellement on ne sait plus où donner de la tête.

La valeur sure de ce film reste la performance de Karin Viard dont à la fois la malchance et la grande naïveté finit par émouvoir.

Autre scène assez belle où le futur père du petit fils de Véro est réconforté par sa voisine plus âgée. On a ici un bel exemple de solidarité inter générationnelle.

Pour le reste on navigue entre un drame et une comédie. Peut être une comédie très amère. On a une hésitation, un mélange des genre qui fait que l'on s'y perd un peu.

On a certes un vaudeville mais avec un des deux personnages qui est dépressif. 2 jeunes adultes qui vont avoir un enfant mais dont la relation n'est pas très solide. Et enfin une riche aristocrate dont on aurait pu se moquer à cause de ses manières mais qui va prendre avec la plus grande des indifférence les épreuves qu'elle va traverser.

Un film au final usant par ses multiples rebondissements et ses personnages au final tous aussi malheureux les uns que les autres et même sur un malentendu il sera difficile de rire tout au long de ce film.

mercredi, octobre 03, 2018

Freres ennemis


Un très bon polar signé David Oelhoffen qui avait notamment signé en 2013 le scénario de l'affaire SK1 film inspiré de l'affaire Guy Georges.

On est toujours ici en région parisienne, Driss et Manuel (Rada Kateb et Mathhias Schoenaerts) ont grandi dans le même quartier mais Driss est devenu flic alors que Manuel lui deale.
Imrane (Adel Bencherif) est l'associé de Manuel et en secret renseigne Driss sur une livraison qu'ils doivent prochainement effectués. Mais tout va mal tourner quand Imrane va se faire tuer. Driss et Manuel vont alors d'abord de manière séparée puis ensemble chercher l'assassin d'Imrane.

Sans surprise le film est bien écrit et le scénario nous offre de nombreux rebondissements. On a 2 histoires d'abord parallèles celle d'un groupe de trafiquants de drogues et celle de policiers qui font finir par se rejoindre.

Et puis surtout le point fort du film est ce personnage de Driss. Il y a une certaine ambiguïté dans ce personnage. Il est issu d'une banlieue, connaît tous ses membres et va néanmoins traquer les trafiquants de drogue de ce quartier. C'est une sorte d'agent double magnifiquement interprété par Reda Kateb.

Il y a aussi une certaine duplicité dans le personnage de Manuel, avant tout trafiquant de drogue mais il va vite se transformer en enquêteur pour retrouver l’assassin de son ami. C'est aussi un personnage attachant très proche de son fils qui vit chez sa mère, c'est un voyou au cœur tendre, un trafiquant certes mais très attachant.


C'est également un film très noir. Avec d'abord beaucoup de sang beaucoup de meurtres. Et puis des personnages finalement sans avenir. Manuel et Imrane savent très bien qu'ils n'ont pas une espérance de vie très élevée. Driss lui en devenant flic s'est mis à dos son quartier d'origine, sa famille et est vu par les flics comme un voyou et ce n'est qu'aux stups que son apparence peut être finalement un atout.

lundi, octobre 01, 2018

I feel good


Un petit bijou de comédie signée des grolandais Benoit Délépine et Gustave Kervern et qui précède de quelques semaines une autre comédie de Pierre Savadori En liberté tout aussi désopilante.

On est dans une communauté Emmaus du sud ouest de la France, Jacques (Jean Dujardin) vient retrouver sa sœur Monique (Yolande Moreau) qui tient la comptabilité de cette communauté.

Jacques réve de trouver une idée qui fera de lui le plus grand capitaliste que la Terre est connu, mais avant il devra travailler comme tout le monde dans la communauté. Son idée sera de proposer de la chirurgie esthétique en Bulgarie aux membres de la communauté pour qu'ils prennent confiance en eux et puissent ainsi réaliser leurs rêves les plus fous. Mais on va vite se rendre compte que Jacques est malade et que sa sœur a souffert de son départ après la mort de leurs parents.


C'est un film très drôle et qui commence dès les premières images du film où l'on voit Jacques marcher en peignoir et en sabot le long de l'autoroute. Et cà ne sera le début d'une suite de comique de situation comme par exemple les parents de Jacques et Monique dont les cendres reposent dans la boite à gant et la portière de la voiture familiale.

Mais ce comique de situation vient en creux faire une critique assez fine et subtile de notre société du paraître symbolisée par la miss Aquitaine qui nage dans une piscine d'à peine quelques m² et qui vient s'opposer à ces communautés Emmaus où les personnes viennent se reconstruire grâce au travail.


Il y a aussi un aspect familial avec Jacques hyper crédule qui se rêve en roi du capitalisme et dont les parents étaient des communistes convaincus. Au milieu de cet antagonisme Monique tente d'exister et de ne pas sombrer dans la dépression après avoir perdu ses parents et être restée sans nouvelle assez longtemps de son frères.

Enfin I Feel good nous propose une vision d'avenir, une vision de ce que pourrait être le nouveau monde pas celui ne notre président de la République mais plutôt celui d'une économie circulaire où la richesse serait produite en valorisant les objets qui existent déjà.

Bref on l'aura compris grâce à une comédie plus que réussie, ce film nous propose une vision engagée de l'avenir, un avenir fait de coopération, d'entraide de fraternité. Un film plein d'humanisme.

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