dimanche, novembre 24, 2019

gloria mundi


Robert Guedigian interroge la notion de paternité dans un Marseille en pleine évolution où la dérégulation du travail est aussi la norme.

Sylvie (Ariane Ascaride) travaille le plus souvent de nuit dans une société de nettoyage. Elle vient de devenir grand-mère. Sa fille Mathilda (Anais Demoustier) a donné naissance à Gloria. Mais elle et son mari Nicolas (Robinson Stevenin) ont des emplois précaires. Elle est vendeuse à l'essai et lui est chauffeur privé. Toute la famille va essayer de s'en sortir. Ils seront aidés par Daniel (Gérard Meylan) la père biologique de Mathilda tout juste sorti de prison.

Commençons par peut être le personnage le plus humain, Richard (Jean Pierre Daroussin) le mari de Sylvie. Il a convaincu sa femme d'avertir son ex compagnon qu'il était grand-père. Ce dernier ne va pas chercher à s'imposer. Il sera là quand on aura besoin de lui. Il va chercher à rattraper les années perdus avec Mathilda. Sylvie également ne ménagera pas sa peine pour aider sa fille.

Et puis en contraste avec cette ancienne génération, il y a la nouvelle pour laquelle la précarité est la norme. Mathilda change souvent d'emploi, Nicolas est obligé de travailler énormément pour gagner peut. Et puis Aurore et Bruno (la sœur et le beau frère de Mathilda) eux réparent et revendent des produits d'occasion vendus par des particuliers. Ils profitent à la fois de la pauvreté et de obsolescence programmée des objets.

Même si la thématique de la paternité est plus qu’émouvante et moderne, le constat économique rejoint celui du dernier Ken Loach où une famille était détruite par l'exploitation des être humains dans le néo libéralisme. Et puis enfin on a une ville qui évolue, Guédiguian ayant quitté l'Estaque pour les nouveaux quartiers d'affaires marseillais. Un film tout aussi utile qu'émouvant.

Archives du blog