Robert
Guedigian interroge la notion de paternité dans un Marseille en
pleine évolution où la dérégulation du travail est aussi la
norme.
Sylvie
(Ariane Ascaride) travaille le plus souvent de nuit dans une société
de nettoyage. Elle vient de devenir grand-mère. Sa fille Mathilda
(Anais Demoustier) a donné naissance à Gloria. Mais elle et son
mari Nicolas (Robinson Stevenin) ont des emplois précaires. Elle est
vendeuse à l'essai et lui est chauffeur privé. Toute la famille va
essayer de s'en sortir. Ils seront aidés par Daniel (Gérard Meylan)
la père biologique de Mathilda tout juste sorti de prison.
Commençons
par peut être le personnage le plus humain, Richard (Jean Pierre
Daroussin) le mari de Sylvie. Il a convaincu sa femme d'avertir son
ex compagnon qu'il était grand-père. Ce dernier ne va pas chercher
à s'imposer. Il sera là quand on aura besoin de lui. Il va chercher
à rattraper les années perdus avec Mathilda. Sylvie également ne
ménagera pas sa peine pour aider sa fille.
Et
puis en contraste avec cette ancienne génération, il y a la
nouvelle pour laquelle la précarité est la norme. Mathilda change
souvent d'emploi, Nicolas est obligé de travailler énormément pour
gagner peut. Et puis Aurore et Bruno (la sœur et le beau frère de
Mathilda) eux réparent et revendent des produits d'occasion vendus
par des particuliers. Ils profitent à la fois de la pauvreté et de
obsolescence programmée des objets.
Même
si la thématique de la paternité est plus qu’émouvante et
moderne, le constat économique rejoint celui du dernier Ken Loach où
une famille était détruite par l'exploitation des être humains
dans le néo libéralisme. Et puis enfin on a une ville qui évolue,
Guédiguian ayant quitté l'Estaque pour les nouveaux quartiers
d'affaires marseillais. Un film tout aussi utile qu'émouvant.