dimanche, février 26, 2023

empire of light

 

Le nouveau film du réalisateur de 1917 Sam Mendes


Hillary (Olivia Colman) est la gérante d’un cinéma sur la côté anglaise dans les années 1980. Sa vie est assez terne, elle vit seule et entretien une relation malsaine avec son directeur (Colin Firth). Tout va changer quand Stephen (Micheal Ward) va être embauché au cinéma. Mais Micheal est bien plus jeune qu’elle et a la peau noire.



C’est d’abord une histoire d’amour. Mais une histoire d’amour compliquée par la différence d’âge et par la différence de couleur de peau. Mais viendra ensuite un troisième élément plus insidieux qui viendra compliquer la relation. 


Et au-delà de çà on a aussi une vision de l’Angleterre des années 1980 dans laquelle le racisme et les skinhead étaient très présents. Une société très patriarcale avec ce patron de cinéma qui se croit tout permis.


Hillary va être un peu à la convergence de tout çà. Et Olivia Colman est encoure une fois parfaite dans ce rôle de femme écrasée par la société.


Et puis les décors sont aussi merveilleux. Ce cinéma avec ses salles immenses et ses projecteurs doubles. Cette station balnéaire avec sa promenade en front de mer.

jeudi, février 23, 2023

the fabelmans

 


Le nouveau Steven Spielberg


Sam est un petit garçon que ses parents (Michelle Williams et Paul Dano) emmènent pour la première fois au cinéma voir le plus grand cabaret du monde. Il va alors se découvrir une vocation de cinéaste. Plus il va grandir plus ses films seront élaborés, que ce soit des films réalisés avec ses amis ou des souvenirs de vacances de sa famille.


C’est un film de fiction mais inspiré de la vie de Spielberg. On voit comment il est devenu ce grand réalisateur. D’abord avec des films de quelques minutes. Puis des films plus long avec un montage et ces morceaux de pellicules que l’on découpe et que l’on assemble. On suit à travers lui une évolution du cinéma avec ces caméras qui ne cessaient de se moderniser.


L’autre aspect du film c’est une chronique familiale des années1950. On y voit une famille plus qu’unie. Mais Sam en travaillant sur le montage de ses films va découvrir le secret de sa mère, ce qui va dans un premier temps le mettre en colère. Et puis en grandissant il va comprendre l’attirance de sa mère pour le meilleur ami de son père. Là encore cette famille sera incroyablement moderne pour l’époque.


Un double hommage au cinéma et à sa famille qui aurait mérité d’être à peine plus court que ce Fabelman de Steven Spielberg.

mercredi, février 22, 2023

les choses simples

 

Le nouveau film d’Eric Besnard.


Vincent (Lambert Wilson) est en panne sur une route de montagne. Pierre (Gregory Gadebois) s’arrête et emmène Pierre chez lui le temps que sa voiture soit réparée. Pierre vit seul avec son chien dans une maison sans électricité coupé du monde.


Mais cette rencontre est elle accidentelle ? Que veut réellement Vincent ? Pourquoi Pierre vit il reclus ? Tant de questions auxquelles le film tentera de répondre.


Eric Besnard a signé le scénario de plus de 20 films. Et l’écriture est particulièrement soignée. Il nous mène sur des fausses pistes. Les personnages ne sont jamais totalement ce qu’ils prétendent être. Jusqu’à la toute fin le doute va être distillé. Et en çà le film est plutôt bien fait.


L’autre côté intéressant est le côté fable. On a deux visions totalement opposées de l’existence qui se font fasse. Le capitaine d’industrie impitoyable et l’homme qui a décidé de renouer avec la nature. Mais on va apprendre que pour chacun un évènement a bouleversé leur vie, c’est au final ce qui va rapprocher ces personnages que tout oppose.


On aurait pu s’attendre à une banale confrontation de personnages que tout oppose mais le film est plus riche plus complexe. Même si c’est une forme d’utopie c’est un film qui fait du bien, très positif et qui peut nous interroger sur le côté frénétique de nos vies contemporaines.

lundi, février 20, 2023

marlowe

 


Le réalisateur d’entretien avec un vampire Neil Jordan s’attaque à la mise en scène d’un des plus célèbres détectives de la littérature américaine Marlowe


Claire Cavendish (Diane Kruger) engage Marlowe (Liam Neeson) pour retrouver son amant mystérieusement disparu. Marlowe va alors aller de surprises en surprises et enquêter dans un très chic club privé qui aura bien des secrets.


Ce film est un polar très bien écrit. On est mené en bateau du début à la fin. Les nombreux rebondissements nous tiennent en haleine. On sent que ce film est adapté d’un livre « la blonde aux yeux noirs » de John Banville.


L’autre côté intéressant est cet hommage à l’Hollywood des années 1930. Age d’or du cinéma déjà vu récemment dans Babylon. On y voit une haute bourgeoisie ses excès cette relation mère fille difficile. Et dans tout çà on a un détective qui fera ce que la police ne peut pas faire car lui a déjà tout perdu, sa plaque et sa retraite.


Et puis une révélation celle de Daniela Melchior, sœur de l’amant disparu et prostituée de luxe dans le club select de Los Angeles, qui malgré son petit rôle laisse entrevoir une carrière prometteuse.


Marlowe un film qui n’est pas exceptionnel mais qui coche toutes les cases du bon polar dans cette ambiance si particulière du Los Angeles des années 1930.

vendredi, février 17, 2023

la femme de Tchaïkovski

 

Un film de Kirill Serebrennikov le réalisateur de Léto et opposant russe notoire qui a passé quelques années assigné à résidence.


Antonina Miliukova (Alyona Mikhailova) est une jeune fille de bonne famille qui rencontre chez sa tante Piotr Tchaikovski (Odin Lund Biron). Elle tombe sous son charme et fera tout pour ce dernier la demande en mariage. Mais Tchiakovski repousse dans un premier temps la jeune femme. Il finira par l’épouser dans l’espoir de toucher la dot.


Ce qui est marquant c’est l’obstination dont fera preuve la jeune femme. Elle va tout faire pour se marier à Tchaïkovski et quand celui va la repousser elle va refuser le divorce. Même quand elle apprendra qu’il est homosexuel elle va continuer à s’accrocher à ce mariage. Elle semble comme aveuglée par l’amour et ne comprend pas les conventions sociales.


L’autre point marquant ce sont ces conventions sociales. L’homosexualité en Russie au XIXeme siècle est interdite. Tchaïkovski sait rester discret. On ne verra aucun de ses amants et çà ne pose de souci à personne. Même si elle est interdite, en réalité l’homosexualité semble tolérée. La proposition de divorce que Tchaïkovski va faire à sa femme pour un adultère imaginaire est l’exemple parfait de ces conventions sociales.


Mais au final le final est très long, trop long, le film ne commençant à mon sens que dans les 45 dernières minutes.

mercredi, février 15, 2023

l'astronaute


 

Jim Deforges est un ingénieur chez Ariane. Il n’a pas été retenu pour être astronaute. Il a alors décidé de construire sa propre fusée dans la grange de sa grand-mère. Il aura besoin d’aide pour finaliser sa construction et partir dans l’espace.


C’est d’abord un thriller technologique. La question sera de savoir si le pari de Jim Deforges est réalisable. Ses collègues de chez Ariane vont il découvrir qu’il a détourné des pièces. Alexandre Ribbot (Mathieu Kassovitz) un ancien astronaute va t’il pouvoir le conseiller efficacement. Les problèmes techniques liés au carburant et aux calculs de trajectoires sont ils résolvables ?


Bref construire sa fusée dans sa grange en toute discrétion pose énormément de problème.


C’est aussi un film qui pose la question de notre relation à l’espace et la fascination que cela engendre. Il suffit de voir la notoriété de Thomas Pesquet pour voir que la conquête de l’espace est quelque chose d’irrationnel.


Et cette fascination difficilement explicable est plutôt bien traduite dans le film. Pour Tom Deforges c’est le résultat d’une histoire familiale. Mais tout un chacun intéressé par l’espace pourra s’identifier à Tom Desforges. Pour les autres forcément l’astronaute présentera beaucoup moins d’intérêt.

un homme heureux

 

Un film de Tristan Séguéla le réalisateur des comédies Docteur et de 16 ans ou presque.


Jean (Fabrice Luchini) est le maire conservateur d’une petite ville du Pas de Calais. Il annonce à sa femme Edith (Catherine Frot) qu’il souhaite se représenter. Elle lui annonce qu’elle a entamée une transition pour devenir un homme. Cette transition va venir interférer dans la campagne électorale de Jean.


C’est d’abord un film politique. On y voit une campagne électorale dans une petite ville. Le relationnel et les serrages de main y sont encore primordiaux. Philippe Katherine en bras droit du maire est l’incarnation de cette petite bourgeoisie de province toujours là à flatter ses électeurs.

Mais Jean va être contraint d’utiliser le secret de sa femme dans sa campagne. Il va alors du jour au lendemain changer radicalement d’avis. Après avoir dénigré la transition de sa femme il va l’encourager car cela va le servir politiquement. Ce cynisme est plutôt intéressant.


La comédie elle reste une comédie de boulevard. Les clichés sur la transition d’Edith sont un peu grossier. Docteur la précédente comédie de Tristan Séguéla était elle plus tendre plus humaniste ce qu’on retrouve moins dans un homme heureux.


jeudi, février 09, 2023

pour la France

 

Un film de Rachid Hami


Le sous lieutenant Aissa Saidi (Shain Boumedine) est retrouvé mort à l’école des officier de St Cyr après la traversée d’un lac gelé qui fait partie du rituel d’intégration de l’école. Sa mère (Lubna Azabal) et son frère Ismael (Karim Leklou) vont alors mener un véritable bras de fer avec l’armée pour qu’Aissa puisse avoir des obsèques digne d’un aspirant officier.


Ce que l’on peut regretter c’est que le film ne s’intéresse pas à l’enquête sur la mort d’Aissa mais sur la manière dont il va être enterré. Le bras de fer entre l’armée et la famille d’Aissa est assez tendu. La mère fait preuve de dignité et de fermeté. Le commandant de St Cyr (Laurent Lafitte) doit lui être loyal envers son institution tout en faisant preuve de compassion.


Mais ce film est surtout un moyen de montrer comment la famille d’Aissa est arrivée en France. Elle a fuit l’insécurité. Mais Aissa et Ismael ont suivi des trajectoires différentes. L’un a fait de brillantes études, l’autre s’est toujours débrouillé dans une sorte de violence chronique.


Si on ajoute à cela la question du père on se retrouve dans une histoire de famille assez complexe qui n’est pas sans rappelle un petit frère de Léonore Seraille.

mardi, février 07, 2023

alibi.com2

 

Le nouveau film de Philippe Lachaux.


Flo et Gregory (Philippe Lachaux et Elodie Fontant) vont se marier. Mais il y a un problème Greg va devoir présenter ses parents à Flo. Mais sa mère (Arielle Dombale) est une star de films érotique et son père (Gérard Jugnot) est un escroc. Gregory n’a pas d’autres choix, il va devoir réactiver sa société alibi.com pour que ses amis Medhi et Augustin (Tarek Boudali et Julien Arruti) l’aident à trouver de faux parents. Mais rien ne va fonctionner comme prévu.


Le point fort du film réside dans son scénario (Philippe et Pierre Lachaux, Julien Arruti et Pierre Dudan) Le rythme est haletant, les rebondissements nombreux et les gags tombent juste. Le moindre petit détail aura à un moment ou un autre une importance.


C’est aussi une belle histoire d’amour. La scène dans laquelle Greg et Flo préparent leur maison pour le mariage est signe d’une vraie complicité derrière leur chamailleries (Gilles Lelouche et Eye Haidara dans le sens de la fête et Marina Fois et Laurent Lafitte Papa ou maman 1 et 2). Et puis un film qui nous montre qu’il faut aimer l’autre comme il est (couple des parents de Flo Nathalie Baye et Didier Bourdon) sans essayer de trop le changer.


C’est un film qui fait du bien très rythmé très drôle dans lequel l’amour n’est pas mièvre. Une très belle réussite que cet alibi.com2 dont la date de sortie autour de la St Valentin est très à propos.


lundi, février 06, 2023

le piège de huda

Un film d’Hany Abu-Assad d’après une histoire vraie


Reem (Maisa Adb Elhadi) est une jeune mère qui profite d’une journée pour aller dans le salon de coiffure de Huda (Manal Awad). Cette dernière va droguer Reem et prendre des photos d’elle dans les bras d’un homme. Elle va alors demander à Reem de travailler pour les services secrets israéliens sans quoi elle donnera la photo à son mari.


Le thriller est plutôt réussi. Des indics vont être recruter de manière assez pernicieuse. Ceci va plonger Reem et d’autres femmes dans le désarroi le plus profond. Reem va être prise en tenaille entre Huda, la résistance palestinienne qui veut la débusquer et un mari jaloux.


Si ce film n’était pas tiré d’une histoire vraie on aurait pu dire que l’intrigue était plus que bien trouvée.


Cette angoisse est renforcée par le fait que ce film soit tourné dans des milieux confinés, le salon de coiffure de Huda, le domicile de Reem ou les caves de la résistance.


C’est enfin un film très politique qui dénonce l’occupation israélienne en Palestine.


Un excellent thriller que ce piège de Huda


 

mercredi, février 01, 2023

la montagne

 

Un film de et avec Thomas Salvador, le film avait fait la clôture de la dernière édition d’Entrevues à Belfort.


Pierre vient faire une présentation d’un robot à Chamoix. Par la fenêtre il s’extasie devant la montagne. Il va alors décider de ne pas rentrer à Paris. Il va monter sur l’aiguille du midi et bivouaquer au milieu de la neige. Un de ses seuls contact sera Léa (Louise Bourgoin) la cheffe du restaurant de l’aiguille du midi.


Ce film va monter crescendo dans le paranormal. Ce qui est assez frappant c’est que ce parisien en quelques jours va passer d’une vie assez confortable à une vie d’ermite dans une tente dans la neige. C’est un peu comme par magie qu’il va maîtriser toutes les techniques de marche sur les glaciers et de survie en haute montagne dans la neige et le froid.


Puis on va passer à un stade supérieur, à celui des hallucinations, un stade dans lequel la montagne serait vivante.

Lea elle est plus rationnelle, mais va tomber amoureuse petit à petit de Pierre qui voue une sorte de dévotion ultime à la nature et à la montagne.


Ce film nécessite d’avoir un certain nombre de prédispositions au mysticisme et une certaine ouverture d’esprit. Tout ceci étant renforcé par une économie de dialogue et des paysages à couper le souffle.

interdit aux chiens et aux italiens

 

Le nouveau film d’Alain Ughetto prix du jury du dernier festival d’Annecy


La famille Ughetto est une famille de paysans italiens du début du XXeme siècle. Césaria rencontre Luigi alors que ce dernier travaille sur le chantier de la construction d’une route de montagne. Peu de temps après ils se marient. De retour dans leur village ils ne vont pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. Ceci les conduira à s’exiler en France.


C’est d’abord un film historique qui montre les conditions de vie difficile des paysans italiens au début du XXeme siecle. Les constructions des routes et des tunnels leur permettaient de survivre mais les guerres et le fait que l’église prélevait une partie de leurs récolte ont fait qu’ils n’avaient plus d’autre choix que l’exil.


Le destin de ces paysans italiens est raconté de manière très crue. Ils ont toujours été des victimes et se sont fait sans cesse exploiter, par l’Église, par l’armée ou encore par les entrepreneurs de travaux publics. On développe une forte empathie pour cette famille qui est celle du réalisateur. C’est le type de film qui vous prend aux tripes tellement le destin de cette famille est touchant.


L’animation est du stop motion est aussi de qualité. On peut être surpris de voir de temps à autres la main réelle du réalisateur s’inviter dans le film. Mais cela reste anecdotique et ne nuit pas à la grande qualité des personnages et des décors.


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