samedi, juin 29, 2019

Made in china


Un film de Julien Abraham

Francois (Frédéric Chau) vit avec Sophie (Julie de Bona). Ils vont avoir leur premier enfant. Sophie a une mère qui est très voir trop proche du couple et elle souhaiterait que Francois reprenne contact avec son père qu'il n'a pas vu depuis 10 ans. Après quelques tentatives infructueuses il va arriver à reprendre contact et à ce moment là des mal entendus de l'époque du décès de la mère de Francois vont réapparaître.

Le paradoxe de ce film est qu'il est à la fois très communautaire et très universel. Francois va retourner dans le 13ème arrondissement de Paris (China town) là où il grandit. Il va retrouver les membres de sa famille son petit frère sa grand-mère et son cousin.
Il vit assez mal le fait d'être considéré que par son apparence asiatique, ayant tout fait pour s'intégrer.

C'est aussi un film assez universel sur la famille. Le père reprochant au fils de n'avoir pas fait des études d'ingénieur et le fils reprochant au père son comportement au moment du décès de sa femme. Mais comme toute histoire de famille ce sont des incompréhensions qui font faire que des personnes ne se parlent plus.

Ce qui est un peu dérangeant est que l'on s'attend à une comédie alors que c'est plus un film sur le deuil d'une mère et d'une épouse qui ont fait que le père et le fils se sont éloignés l'un de l'autre.

L'autre message porté par le film est assez positif. On a cette communauté chinoise qui peut paraître assez refermée sur elle même alors qu'elle ne demande qu'à s'intégrer et à ce fondre à la société française. Un message relativement positif qui fera un très bon film du dimanche soir sur une chaine de la TNT.

mercredi, juin 19, 2019

Beaux parents


Le deuxième film du scénariste Héctor Cabello Reyes qui avait signé notamment le concert ou retour chez ma mère.

Ici il signe un film où les malentendus vont accabler Harold (Bruno Bénabar) qui lors d'une soirée un peu arrosée à raccompagné dans sa chambre Chloé (Gwendolic Gourvenec) la femme de son patron et meilleur ami. Sauf que Chloé et Harold ont accidentellement échangé leurs chambres. Ceci à laissé croire à Garance (Charlie Bruneau) la femme d'Harold que son mari a eu une aventure.
Garance va alors quitter Harold qui lui va être recueilli par ses beaux parents toujours très attachés à leur gendre.

Le scénario est assez bien construit. Le personnage d'Harold est plus que sympathique. Il va être incroyablement malchanceux et les événements le concernant vont toujours prêter à confusion. Il va payer pour les infidélités de son meilleur ami et de l'ex de sa femme.

Et puis c'est aussi un film sur la famille et sa complexité. On a une fille toujours proche de ses parents qui eux ne rêvent que d'une chose être grand parents. Un homme qui est en froid avec son père et qui a toujours rêve d'avoir un fils. Et un homme qui a perdu très tôt ses parents.

C'est un film qui remplit à merveille sa mission de divertissement. Il réinvente un peu de vaudeville et pour une fois met en lumière une solidarité gendre beaux parents au détriment de la fille. Un film rafraîchissant donc pour ce début d'été.

Le daim


Après Eric Judor et Alain Chabat et Benoit Poelvoorde, Quentin Dupieux offre cette fois à Jean Dujardin un rôle toujours aussi barré.

Georges vient de quitter sa femme, a fait le voyage dans un village perdu afin d'acheter un blouson en daim pour la modique somme de 7500 euros. En prime le vendeur lui a donner une caméra numérique. Georges va alors s'installer dans un petit hôtel, afin de mettre en œuvre le but de sa vie, être la seule personne au monde à porter un manteau.
Pour cela il va prétendre réaliser un film et il sera aider dans son délire par Denise (Adèle Haenel) qui est la serveuse du bistrot du village qui rêve de devenir monteuse de films.

Le postulat de départ, être le seul homme à porter un manteau, est le comble de l'absurdité et Quentin Dupieux arrive remarquablement à construire un scénario autour de cette idée.

Quand Georges se fait arnaquer en achetant son manteau d'occasion ou quand il parle à celui ci le film reste gentillet. Mais plus Georges va s’empêtrer dans ses mensonges plus le film va devenir intense et violent et plus l'imagination de Quentin Dupieux va être débordante. Georges va finir par se transformer en tueur en série à l'imagination plus que débordante.
Denise elle ne va pas être en reste. Elle va profiter du mensonge de Georges pour s'inventer une vie de monteuse et encourager ainsi Geoges dans son délire.

La photo un peu délavée qui ressemble à celle de au poste, renforce à merveille ce côté inquiétant. Même si le film peine un peu à monter en intensité on est ravi de retrouver l'imaginaire si singulier de Quentin Dupieux.

dimanche, juin 16, 2019

Greta


Un thriller de Neil Jordan

On est à New York, Frances (Chloe Grace Moretz) vit en colocation avec Erica (Maika Monrie). Un jour elle trouve dans le métro un sac à main abandonné. Elle regarde à l'intérieur et trouve sa propriétaire. Contre l'avis d'Erica elle va aller rendre ce sac à Greta (Isabelle Hupper) Elle vit seule dans une petite maison au fond d'une cour. Frances va être touché par la solitude de Greta et va devenir son amie. Sauf que Greta va devenir plus qu'envahissante.

La réussite du film tient dans son scénario. Ray Whrigt et Neil Jordan ne vont avoir de cesse de nous mener sur des fausses pistes. On va se laisser également berner par Greta alors que l'on se doute bien dès le départ qu'elle a des problèmes psychologiques.

Le personnage de Greta est également très bien construit. On a une femme d'un âge certain, qui vit seule et qui a perdu son mari et dont la fille est à l'étranger. Elle a tout pour provoquer de l'empathie et de la bienveillance. Même quand Frances va découvrir son stratagème elle va réussir à rester proche de la jeune fille qui elle voudra la faire disparaître de sa vie.

Frances elle est un peu fragile. Elle a perdu sa mère et cette épreuve a mis un peu de distance entre elle et son père. Ceci la rendra encore un peu plus vulnérable au pouvoir de nuisance de Greta.

Et puis après avoir bien développer les personnages et cette intensité dramatique, le film va prendre un côté plus noir, plus fantastique qui aura été très bien amené dans la première partie du film.

C'est un thriller, un film fantastique qui ne va pas révolutionner le genre mais qui est assez efficace pour nous glacer le sang.

jeudi, juin 13, 2019

Roxane


Le premier film de Mélanie Auffret.

Raymond (Guillaume de Tonquénec) s'occupe d'un élevage en plein aire de poules pondeuses. Après avoir ramasser les œufs, il leur lit même du Cyrano de Bergerac. Jusqu'au jour où leur coopérative va décider que les petites exploitations ne sont plus rentables. Raymond va donc décider de se battre en faisant connaître son élevage par le biais de vidéos sur Internet.

Le début du film est assez brouillon. On est presque dans la caricature de la ruralité bretonne où les gens finissent une fois sur deux dans le fossé en rentrant du bistrot. Et puis le film va rapidement prendre une dimension assez mélancolique.
Raymond, a rêvé de pouvoir faire des études mais le décès précoce de ses parents l'a conduit à vitre reprendre l'exploitation familiale. Anne Marie sa femme (Léa Drucker) elle a toujours souhaité partir de son village mais est resté pour son mari. Poupou (Lionel Abelanski) le frère d'Anne Marie élève aussi des poules mais vit lui seule dans sa maison, bien aidé par les plats préparés par sa sœur.

Et puis à travers cet horizon plus que sombre vont apparaître quelques lueurs d'espoir. Les vidéos de Raymond qui s'améliorent avec l'aide de Wendy la prof de littérature qui habite en face de chez Raymond, il y aussi la fille de Raymond qui est partie faire des études à Science Po Rennes et qui va être une des seules à ne pas se moquer de son père.

Là où le film devient plus qu'intéressant c'est quand il s’intéresse aux nouvelles formes de commercialisation des œufs. Et malheureusement çà arrive très, trop tard dans le film. Un film qui est loin d'être une comédie mais plus une chronique assez amère du monde rural contemporain. Et les gags avec la poule Roxane ne nous permettent pas d'esquisser ne serait ce qu'un sourire.

mercredi, juin 05, 2019

L'autre continent


Un film de Romain Cogitore avec Déborah Francois et Paul hamy

Maria émigre à Taiwan pour écrire un roman. Elle vit en faisant visiter la ville à des touristes néerlandais. Elle rencontre Olivier lui aussi guide touristique, mais lui parle couramment 14 langues. Après quelques hésitations ils vont tomber amoureux l'un de l'autre jusqu'à ce qu'un terrible événement ne vienne tout remettre en cause.

Ce film est un véritable ascenseur émotionnel. On passe par tous les états de manière plus ou moins rapide. Il faut donc avoir le cœur bien accroché pour suivre les aventures de ces jeunes gens qui font tout pour profiter de la vie, notamment en voyageant, mais qui vont devoir également faire face à une terrible épreuve.

C'est aussi un film sur l'amour. Un amour inconditionnel qui survit aux pires tempêtes de la vie et c'est aussi pour cela que le film est d'une intensité assez remarquable.

Et puis ce film a une dimension assez irrationnelle. Avec cette relation amoureuse qui va rendre plus fort chacun des deux personnages, et cette médecine chinoise à laquelle peu de gens croit en occident mais qui peut s'avérer une alternative.

L'autre contient est bien sur l'Asie contient sur lequel se passe une partie de l'intrigue mais c'est aussi cette évolution irrémédiable dans lequelle est passée la relation entre les deux personnages. Est ce que sur cet autre contient leur amour sera toujours possible, vous aurez la réponse en allant ce film très riche en intensité de Romain Cogitore.

lundi, juin 03, 2019

Douleur et gloire


Douleurs et gloire de Pedro Almodovar, le jury a attribué à Antonio Banderas le prix d'interprétation masculine pour un film sur un réalisateur qui pourrait bien être Pedro Almodovar lui même

Salvador Mallo est un réalisateur en apparence sur le déclin. Il vit cloîtré chez lui, ne voulant voir que le minimum de gens. Il combat également des douleurs chroniques qui lui rendent la vie impossible.

Il va néanmoins aller voir un de ses acteurs Alberto Crespo (Asier Etxeandia) pour lui demander d'aller présenter avec lui un de leurs film à la cinémathèque. Salvador Mallo va alors découvrir l’héroïne qui lui fera revivre des moments de son enfance.

C'est un film hyper intimiste sur un homme qui en revivant son passé va reprendre goût à l'avenir. C'est également le thème de l'excellent film de Nicolas Bedos la belle époque que vous découvrirez à l'automne prochain.

C'est également un film qui reprend les thèmes d'un autre grand réalisateur Xavier Dolan, la mort, la mère et l'homosexualité.

On est constamment dans ces allers retour entre l'époque actuelle et l'enfance du réalisateur. On s'explique mal les douleurs et la dépression dans laquelle il se morfond. Et ce n'est qu'à la fin du film qu'on comprendra plus précisément les choses et où le film va prendre toute son ampleur.

Peut être un des meilleurs films de Pedro Almodovar qui n'a toujours pas obtenu de palme d'or mais ce prix d’interprétation a été sûrement un moyen pour le jury de récompenser le réalisateur pour ce film plus que poignant.

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