mercredi, janvier 31, 2018

Wonder wheel


La roue magique le dernier Woody Allen. Roue magique car on est à Connie Island où vivent Ginny (Kate Winslet) et son mari Humpty (James Belushi). Carolina (Juno Temple) la fille de Humpty poursuivi par son ex mari mafieu va venir se réfugier chez son père à qui elle parlait plus. Après un accueil plus que glacial Humpty va l'aider à reconstruire sa vie. Pendant ce temps, Ginny une actrice à la carrière brisée va commencer une liaison avec un jeune étudiant Mickey (Justin Timberlake)

Ce film est un très beau et très touchant portrait de femme. Ginny a quitté son 1er mari, s'est remariée et élève son fils Richie qui est un piromane maladif. Son couple va mal, n'a plus de complicité avec son mari. Sa relation avec Mickey semble être une sorte de bouffée d'oxygène mais très vite la différence d'âge va être une difficulté. Et Ginny va comme etre prisonniere d'un cercle infernal duquel elle semble prisonnière.

La photo est remarquable, acidulée. On est dans le coney Island presque fantasmée, mytique mais qui va révéler des destins finalement assez tragiques.
Celui d'un alcoolique trainant avec ses copains à la peche, d'une femme aux ambitions brisée, d'une femme qui s'est mariée trop jeune et avec la mauvaise personne et d'un jeune étudiant, idéaliste au coeur encore un peu volage.

Gaspard va au mariage


Un film d'Antony Cordier qui avait signé en 2010 le très touchant Happy few.

Gaspard (Felix Moati) se rend chez son père qui se remarie. En chemin il va rencontrer Laura (Laetitia Dosh, jeune femme) à qui il propose de jouer le rôle de sa fiancée le temps du mariage. Laura va alors faire la connaissance de la famille de Gaspard qui tient un zoo. Et cette rencontre va donner lieu à une belle série de portrait.

La maison du père de Gaspard est très particulière. On a l'impression que Max (Johan Heldenberg Alabama monroe et Hasta la vista) est un grand adolescent. Sa compagne Peggy (Marina Fois) le sait très bien et s'en accomode sans jalousie. Coline ( Christia Theret) n'a visiblement pas quitté le stade de l'enfance alors que Virgil (Guillaume Gouix) semble semble être le seul à avoir un peu la tete sur les épaules.

Mais cette enfance que vivent tous ses personnages semble se terminer ce qui va apporter énormément de mélancolie à ce film.

Au delà de çà c'est également une très belle ode au droit à la différence et au bonheur comme pouvaient l'être happy few et Hasta la vista.

Il y a aussi une photo remarquable avec ces plans dans un aquarium ces images volées au stromboscope ou encore ce parachute à bouchon de bouteille de Champagne.

De grands acteurs et un très beau film sur la famille

dimanche, janvier 28, 2018

La douleur

Un poste d'Emmanuel Finkel


Nous sommes en Avril 1945 et Robert le mari mari de Marguerite Duras
(Mélanie Thierry) est arrêté par les forces d'occupations allemandes.

Marguerite Duras est dévastée et se rapproche de Pierre Rabier 
(Benoit Magimel) un collaborateur qui va tenter d'utiliser Marguerite Duras
 pour démanteler le réseau de résistance auquel appartient son mari.

Va s'en suivre un jeu de dupe entre Pierre Rabier et Marguerite Duras
 pour tenter d'éviter la déportation de Robert. Mais Pierre Rabier est il
 vraiment celui qu'il prétend être, peut il vraiment sauver Robert ? Ce sera
 une des interrogations de ce film.

C'est avant tout un film historique sur les réseaux 
de résistance avec Dionys (Benjamin Biolay) comme chef de réseau. 
Il va y avoir un face à face tendu entre ce réseau dont fait partie Marguerite Duras
 et ce collaborateur Pierre Rabier. Comment aider Robert sans faire tomber 
le réseau. Ceci va donner lieu à des face à face tendu.

Et puis il y a cette relation entre Dionys et Marguerite. 
Elle est dévastée, lui va tenter de la soutenir. Est ce de l'attirance 
ou de l’amitié. On ne le saura jamais, on va rester dans une forme de f
lou et d'indécision qui va provoquer une autre forme de tension.


Et puis il y a ce personnage de Marguerite Duras dévastée par la chagrin, ne 
sachant pas ce qui est arrivé à son mari qui va tout faire pour le sauver mais 
qui va être confronter à Pierre Rabier et Dionys et ce sont les relations complexes
 entre ces trois personnages qui vont distiller une tension palpable et intense 
dans ce film.
On a à la fin un film historique vu par le prisme des réseaux de résistance. Une opposition entre les réseaux de résistances et les collaborateurs. Et cette insupportable douleur de ne pas savoir ce qui est arrivé aux personnes arrêtées ? Ont elle été déportées en Allemagne ? Reviendront elles un jour ? Les horreurs de la guerre sont peut être encore plus intense quand elle sont vues à travers les yeux des proches restées en France et sans nouvelles.

mercredi, janvier 24, 2018

Pentagone papers


Le nouveau film de Steven Spielberg

Tout commence pendant la guerre du vietnam pendant laquelle un employé du pentagone Daniel Ellsberg (Matthew Rhys vu dans la série the Americans) est chargé de rédigé des rapports. Mal à l'aise avec les mensonges de l'administration américaine, il va décider de livrer les rapports au New York Times. Ceci va contrarier Ben Bradlee (Tom Hanks) directeur de la publication du Washinton post qui lui aussi aimerait bien pouvoir avoir accès à ces documents.

Ce film est vraiment captivant car il nous plonge dans le coeur de la rédaction du Wahington post et décrit de manière assez précise le fonctionnement d'un journal dans un univers hyper concurrentiel tant journalistiquement qu'économiquement.

Le film distingue bien la propriétaire du journal Kay Graham (Meryl Streep) qui va essayer d'introduire son entreprise en bourse pour lui permettre de se pérenisser et Ben Bradlee le rédacteur en chef à la course au scoop.

Au final le sujet du scoop, la guerre au vietnam passe presque au second plan, l'intrigue se concentrant presque exclusivement sur la recherche du scoop et la survie du journal.

Enfin le film pose de manière subtile la question de l'indépendance de la presse. Kay Graham est une amie personnelle du secrétaire à la défense mis en cause et Ben Bradlee a été un ami proche du président Kennedy qui a mener cette guerre au vietnam. Ces liens personnels, cette solidarité dans les hautes sphères sera t 'elle plus fore que la liberté de la presse c'est le ressort principal de ce film.

Seul petit bémol le film a vite tendance à se désinteresser du rôle du lanceur d'alerte pour magnifier ce quatrième pouvoir qu'est la presse.

lundi, janvier 22, 2018

3 billboards


Un film de Martin Mc Donagh qui avait notamment signé en 2008 bons baisers de Bruges.

On est donc à Ebbing une petite ville du sud des Etats Unis dans le Missouri, ou vit Mildred Hayes (Frances Mc Dormand) dont la fille a été violée et assassiné quelques mois plus tôt. Et le chef de la police Bill (Woody Harrelson) n'a toujours pas de suspect. Pour relancer l'enquête Mildred a décidé de louer 3 panneaux publicitaires pour faire honte au chef de la police.

Ce qui n'est pas commun c'est de voir comment une technique que l'on voit plus dans les milieux économiques ou politiques va être transposée dans un fait divers et dans une petite bourgade des Etats Unis loin de tout et où certaines mentalités n'ont pas évoluées depuis la guerre de sécession.

Et çà marche car les TV locales vont parler de ces panneaux et l'enquête va reprendre du moins officiellement.

On voit aussi à travers ce film une grande détresse de cette Amérique rurale. Un crime sordide, un adjoint du chef de la police raciste alcoolique vivant chez sa mère à l'ouverture d'esprit limitée.

Une femme Mildred battue par son ex mari qui lui vit maintenant avec une fille de 19 ans plus que crédule.

Et dans cette sorte de chaos c'est finalement le chef de la police qui va apparaitre comme la personne la plus équilibrée et qui va faire preuve d'une grande compassion avec Mildred malgré les panneaux et malgré son cancer en phase terminal.

Bref un tableau assez sombre de l'Amerique pas forcément éloigné de celui de The Florida Project, le fait divers horrible servant de support au film n'étant finalement qu'une conséquence où qu'un élément de cette Amérique sinistrée.

dimanche, janvier 14, 2018

Vers la lumière


Un film de la réalisatrice japonaise Naomie Kawase

Misako (Ayame Misaki) réalise de l'audio description de films à destination d'un public mal voyant. Pour celà elle organise des projections tests dans lesquels un panel de personne écoute sa description des films dans le but des les améliorer. Masaya (Masatoshi Nagase) un photographe qui est entrain de perdre la vue participe à ces séances. Leur rencontre ne se fera pas sans tensions.

Ce film met en scènes deux personnages cabossés par la vie. Masaya perd la vue et avec celà la possibilité de travailler et d'exercer sa passion.
Misako elle vient de perdre son perd et doit penser à se résoudre à placer sa mère qui souffre d'Alzheimer dans une institution.

Bien que le film soit tout en retenu on sent une certaine frustration chez ces personnages, beaucoup de tristesse et d'amertume également.

Il y a également beaucoup d'amour propre chez Masaya, il continue de vivre seul, est autonome dans ses déplacements ainsi que dans la plupart des gestes de la vie quotidienne bien qu'il vive seul. Il va continuer également la photographie et ce sera difficile pour Misako de pouvoir faire petit à petit partie de sa vie.
La photographie de ce film est aussi très réussie avec des paysages japonais, très bien mis en valeur.
C'est aussi un film assez positif sur la manière dont ces personnages vont essayer de continuer à vivre après soit la perte d'un sens soit d'un être cher. 2 personnages en plein doute qui vont essayer de trouver un moyen pour se réinventer et continuer à vivre.

jeudi, janvier 11, 2018

Normandie nue


Un film de Philippe Legay qui avait déjà signé des films que l'on a bien aimé dans cette emission : Floride, Alceste à bicyclette ou encore les femmes du 6 ème étage.

Ici il signe une sorte de radioscopie du monde rural. On est en Normandie dans un petit village de 600 habitants où les agriculteurs comme dans beaucoup d'endroits ont du mal à vivre de leur travail. Et c'est le maire du village Georges Balbuzard (Francois Cluzet) qui essaie d'aider ses administrés tout en organisant des manifestations. Jusqu'au jour où un célèbre photographe américain Blake Newman (Toby Jones) va arriver dans le village et va vouloir faire une photo des habitants du village dans leur plus simple appareil.

Ce qui est intéressant dans ce film c'est la complexité du monde rural contemporain qui est ici très bien décrite.

On a un maire courage qui fait ce qu'il peut avec les moyens du bord.
Des agriculteurs qui ne peuvent plus vivre de leur travail, subissant une concurrence déloyale des pays de l'est de l'europe.
Des jeunes qui soit sont partis en ville soit travaillent dans des usines.
Un monde rural qui attire des urbains en plein burn out mais qui finalement n'apportent pas grand chose au village dans lequel ils vivent.
Les mouvements vegan et de protections des animaux qui font mauvaise presse à un élevage accusé de faire souffrir les animaux et d'être source de maladie pour les hommes.
Et finalement un monde rural qui se meure faute d'avoir su se réinventer un peu comme celui de Seule la Terre que nous avions chroniqué il y a quelques semaines.

Mais ce film ne tombe pas dans le misérabilisme, le personnage du maire de ce village est plutôt positif il va essayer de trouver des solutions d'être innovant.
Même les habitants du village dans leur conservatisme sont plutôt drôles.
Et puis il y a des motifs d'espoir, cette photo qui pourrait faire sortir ce village de l'anonymat et mettre en lumière les problèmes des agriculteurs et des jeunes qui reviennent au village.

La lutte contre des conservatismes mené par le maire est la trame principale de ce film souvent drôle mais qui utilise ce levier pour mettre en lumière sans concession les difficultés actuelles du monde rural. Bref un film intelligent et engagé à sa manière signé Philippe Legay.

lundi, janvier 08, 2018

Les heures sombres


Un film de Joe Wright le réalisateur d'orgeuil et préjugé et d'un épisode de la série Black Mirror

On est en Angleterre au début de la seconde guerre mondiale, au moment où l'Europe est balayée par les armées d'Hitler. Le gouvernement anglais lui est en difficulté à la chambre, le premier Ministre Chamberlain (Ronal Pichup) est contraint de démissionner et la seule personne à avoir la confiance de la majorité conservatrice et de l'opposition du labour est Winston Churchill (Gary Oldman). Il va donc être nommé 1ere minsitre par le roi George VI (Ben Mendelsohn) et va devoir former un cabinet de Guerre, repousser ses ennemis à l'intérieur de son propre partie tout en essayant de sauver les troupes britanniques bloquées sur le continent et qui une fois de retour sur l'île sont le seul rempart face à l'implacable avancée nazi.

Le point clé du film est la manière par laquelle Churchill va gagner politiquement contre Chamberlain et le vicomte d'halifax favorables à des négociations avec Hitler, pour pouvoir d'abord préserver son armée et préserver l'indépendance de la couronne britannique.

On a affaire à un jeu politique assez complexe, Chamberlain et Halifax sont obligés de faire nommer Churchill 1ere ministre mais vont lui savonner la planche pour pouvoir continuer à gouverner même si celà implique d'être dans un régime contrôlé par Hitler.

Et puis il y a ce personnage de Churchill assez haut en couleur, en apparence très nonchalant et bon vivant mais également terrifiant et arc bouté sur ses convictions. Et c'est cette complexité du personnage de Churchill qui le rend passionnant.

Et puis on a également 3 personnages secondaires assez forts, le roi qui va au final comprendre qui est Churchill et qui va changer d'opinion, la femme de Churchill Clemmie (Kristin Scott Thomas) qui fera preuve d'une patiente incroyable avec son mari souvent abjecte et puis la secrétaire de Chruchill Miss Layton (Lily James) qui est un peu le personnage romanesque de ce film.

Bref un film passionnant très complémentaire du Dunkerque de Christopher Nolan, qui se passe au même moment, dans lequel on voit toute l'importance du jeu politique dans cette période de guerre dans laquelle l'Angleterre aurait pu céder à l'avancée nazi.

mercredi, janvier 03, 2018

L'echappee belle

Extraordinaire road movie et formidable histoire d'amour est un hymne à la liberté face à une terrible destinée

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