mercredi, août 28, 2019

La vie scolaire


Un film de grand corps malade qui avait signé en 2016 Patient son premier film, 

Avec la vie scolaire grand corps malade continue à revenir sur des épisodes de sa vie. Là où patients revient sur sa convalescence suite à un plongeon dans une piscine pas assez remplie, la vie scolaire évoque la vie dans un collège de Seine Saint Denis.

Samia (Zita Hanrot révélée dans Fatima de Philippe Faucon) est la nouvelle conseillère principale d'éducation d'un collège de Seine St Denis. Avec son équipe de surveillants, elle gère les entrées et sorties du collège, les récréations et les élèves qui se font exclure de cours par les enseignants.

Ce film est une véritable chronique presque documentaire de la vie d'un collège de banlieue.

Dans sa construction la vie scolaire ressemble au film les grands esprits où un enseignant du lycée Henri IV interprété par Denis Poldalydes allait passer une année dans un collège de banlieue.
Dans les 2 films le constat est le même. Les élèves de banlieue ne sont pas moins méritant et intelligent que les autres élèves. Ils sont inadaptés à un système scolaire qui est le même sur tout le territoire. Sauf que la vie en banlieue est différente et plus difficile qu'ailleurs. Cette inégalité est renforcée par la politique du collège qui regroupe tous les élèves difficiles dans une classe appelée SOP pour sans option.

Dans cette chronique sociale, la vie des jeunes et de leurs famille est loin d'être simple, mais Samia ne va pas ménager ses efforts pour faire prendre conscience aux élèves qu'ils ont du talent et un avenir et qu'ils peuvent viser une seconde générale.

La vie des adultes est aussi loin d'être simple. Samia cache un secret qui l'a conduite à quitter l'Ardèche pour s'installer en Seine Saint Denis. On suit également un enseignant d'histoire géographie totalement dépassé par les événements et qui est en souffrance permanente.

Et puis comme dans Patients ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que l'humour doit être absent. Je l'avoue on sourit beaucoup dans ce film. Comme dans Patients l'humour sert à rendre vivable des situations souvent plus que difficiles à gérer.

lundi, août 26, 2019

Une fille facile


Le nouveau film de Rebecca Zlotowski qui avait signé en 2013 souvenez vous le très émouvant Grand Central.

On est à Cannes, les vacances commencent, et Sofia (Zahia Dehar) rend visite de manière un peu inattendue à sa cousine Naima (Mina Farid)

Elles passent leurs journées à la plage et leurs soirées en boite de nuit. Elles vont faire la connaissance d'Andres et Philippe (Nuno Lopes et Benoit Magimel) un collectionneur d'art et son assistant qui ont loué un yacht pour les vacances.

Andres va être très attiré par Sofia, il va tout faire pour séduire la jeune fille, en jouant notamment de sa fortune.

Ce film est avant tout un film initiatique. Naima va découvrir le monde dans lequel évolue sa cousine. Est ce celui des escorts, le film restera volontairement très flou. Le mot ne sera jamais explicitement évoqué, tout est suggéré mais le mode de vie de Sofia ne fait guère de doute.

Naima découvre ce monde le temps d'un été, laissant un peu de côté son projet de devenir cheffe dans un restaurant. L'enjeu du film sera de savoir quelle vie Naima souhaite avoir, celui de sa cousine ou alors devenir cheffe, métier pour lequel elle a des prédispositions.

Le duo de comédiennes est assez inédit. Zahia Dehar est devenue célèbre lors de l'affaire Ribeiri et Mina Farid tourne ici son 1er film. Mais ce n'est pas le jeu des actrices qui est intéressant, c'est la description de ce milieu du luxe un peu hors sol. Et puis cette ambiguïté dans le personnage de Sofia. Elle disparaît comme elle est apparue de manière assez brutale . Sa vie comporte beaucoup de part d'ombre qui laissent le spectateur spéculer. Et c'est finalement dans ces non dits que réside tout l'intérêt du film.


mercredi, août 14, 2019

Once upon the Times un Hollywood


Il était une fois à Hollywood, le 9ème film de Quentin Tarantino, qui est reparti bredouille du dernier Festival de Cannes.

Rick Dalton (Leonardo Di Caprio) est un acteur de série qui vit mal le fait d'être cantonné aux rôles de méchants. Suite à un retrait de permis pour conduite en état d'ivresse il a engagé Cliff Booth (Brad Pitt) sa doublure cascade pour le conduire de sa villa aux studios où il tourne un film.

Ce 9ème Tarantino n'a pas grand-chose à voir avec les 8 derniers. On est ici plus dans un film du type La la land ou Avec Cesar (frères Cohen) c'est à dire à une hagiographie du cinéma américain, hollywoodien. Un retour sur cet âge d'or des westerns.


C'est aussi un film sur une partie de l'histoire des Etats Unis avec ses communautés hippies.

Cliff Booth va flirter avec une hippie qui va lui faire visiter sa communauté qui était auparavant un lieu de tournage pour western.

Et puis on a aussi un aspect un peu plus classique du métier d'acteur. Rick Dalton, semble s'ennuyer dans sa grande villa. Il ne connaît que peu son voisin Roman Polanski. Il vit mal d'avoir une carrière qui stagne et être cantonné aux rôles de voyous. Il noie son chagrin dans l'alcool. Cliff Booth jouant lui le rôle de l'ami qui va l’empêcher de dépérir.

On a quand même quelques scènes d'actions à grand spectacles qui sont la marque de Tarantino. Elles ne sont pas le cœur de ce once upon the time in Hollywood, ce qui peut déstabiliser les grands fans de Tarantino.

On a ici un Tarantino qui fait du La la land, qui rend donc hommage à Hollywood, avec un usage parcimonieux de la violence stylisé et quasiment sans message que ce soit politique ou sociétal.

Un Tarantino donc très singulier qui casse avec les codes de Tarantino.


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