jeudi, octobre 31, 2019

debout sur la montagne


Un film signé Sébastien Betbeder un jeune réalisateur que l'on apprécie dans cette émission et qui notamment signé Marie et le naufragé ou encore voyage au Groenland.

La encore on part dans un univers un peu isolé qu'est la montagne.

Hugo (Bastien Bouillon) revient dans son village natal pour y enterrer son frère. Il est rejoint par 2 amis d'enfance Bérénice (Izia Higelin) et Stan (William Legbil). Les 3 amis, pour différentes raisons ne vont pas vouloir repartir de leur village. Ils vont donc se retrouver dans la maison d'Hugo.

Tout comme dans Marie ou les naufragés ou encore le voyage au Groenland, on est dans un environnement isolé et assez rude. On a affaire à une communauté avec ses personnalités parfaitement décrite dans une galerie de portraits. On a un ancien candidat de télé réalité revenu vivre chez son père qui souffre d’Alzheimer, un berger qui vit dans une maison au milieu de nulle part ainsi qu'une tenancière de bar et des gendarmes assez particuliers.

Mais les 3 personnages les plus intéressants sont ces 3 amis d'enfances qui sont tous plus ou moins cabossés par la vie modernes et qui trouvent dans ce village une sorte de havre de paix. Hugo fuit son métier d'enseignant, Stan souffre d'une maladie mentale et Bérénice vit une histoire d'amour plus que compliquée.
On retrouve tout ce qui fait le cachet du cinéma de Betbeder, c'est à dire cette empathie envers ses personnages et aussi son côté poétique. La cavale de 3 animaux de cirques dans le village peut paraître grotesque mais elle caractérise ce cinéma plus que bienveillant envers une jeunesse pas forcément adaptée à une société standardisée. Et c'est sûrement pour cela que l'on apprécie toujours autant les films de Sébastien Betbeder.

mercredi, octobre 30, 2019

hors normes


Le dernier film d'Eric Todelano et Olivier Nakache qui en est déjà à plus d'1 million d'entrées.

On retrouve comme dans le sens de la fête ou intouchable, beaucoup de bonne humeur qui tranche avec des situations difficiles, c'est ce qui fait la signature du cinéma de Todelano et Nakache.

Bruno et Malik (Vincent Cassel et Reda Kateb) dirigent deux associations qui offrent une alternative à l'hospitalisation pour de jeunes autistes. Malik recrute pour cela des jeunes des quartiers sensibles. Bruno et son association proposent eux des hébergements. Mais l'inspection des affaires sociales s'en mêle car les encadrants n'ont pas les diplômes nécessaires et les associations ne sont pas agrées.

On suit donc le quotidien de ces associations à travers Joseph (Benjamin Lesieur) et Valentin (Marco Locatelli) deux jeunes autistes, un à l'essai dans une entreprise de réparation de machines à laver et l'autre qui doit sortir ponctuellement de l’hôpital.

On suit donc les galères de ces équipes qui s'occupent de ces jeunes autistes. A travers la fiction les réalisateurs ont voulu faire une sorte de documentaire sur ces jeunes autistes qui ont du mal à trouver une alternative à l'hospitalisation et sur le rôle devenu indispensable de ces associations.

Ce film aurait pu être un documentaire sur des associations qui en marge de l’hôpital s'occupent d'enfants autistes et sur des familles qui ne savent plus comment s'occuper de leurs enfants. Mais il n'aurait pas fait autant d'entrée et on aurait pas autant parler de l'alternative aux médicaments qui assomment ces jeunes et qui ne leur offrent que peux de perspectives. Le fait de dédramatiser ces situations en introduisant une forme d'humour peut choquer ( comme dans Patients de grand corps malade) mais ce film est au final utile et montre qu'il est parfois indispensable d'être hors normes pour faire évoluer des situations.
Sorry we missed you

Le dernier Ken Loach, un des maîtres du cinéma social toujours en prise avec les problématiques contemporaines. Ici il parle d'un couple d'auto entrepreneur dans la nouvelle économie. Ricky (Kris Hitchen) livre des colis et sa femme Abby (Debbie Honneywood) s'occupe de personnes âgées avec un contrat 0 heure.

Leurs métiers respectifs vont prendre de plus en plus de place dans leur vie mettant en péril leur couple et leur famille.

On avait déjà vu dans nos batailles de Guillaume Senez avec Romain Duris, le quotidien d'un syndicaliste dans une plate forme de colis. Ici Ricky se voit confier des tournées et s'il ne remplit pas ses objectifs, son client ne lui confie plus rien. Abby elle s'occupe de personnes dépendantes et est payée à la visite avec des amplitudes horaires très grandes.

Ricky et Abby vont faire preuve d'un grand courage en essayant de remplir au mieux leurs objectifs
Mais leurs enfants vont en souffrir, Seb ne va plus aller en classe et va avoir des problèmes avec la police, sa sœur Liza Jane est angoissée de ne plus voir ses parents et de voir son frère mal tourner.

Le film dénonce donc ce statut d'auto entrepreneur qui n'est autre que du salariat déguisé sans les avantages. Il montre également les conséquences de l'exploitation de ce couple sur leurs enfants.
On est toujours sur une mise en scène très froide très précise qui met en lumière cette nouvelle forme d'organisation du travail. Le plus choquant est de voir que les clients qui se font livrer des colis sont tout aussi cyniques que le chef du dépôt qui emploi Ricky qui est décrit comme un esclavagiste des temps modernes.

mardi, octobre 29, 2019

Sorry we missed you

Combat héroïque d'une famille pour ne pas exploser #sorrywemissedyou observe de manière pertinente la société anglaise

lundi, octobre 28, 2019

Au nom de la terre

Pris en tenaille entre son père et le besoin de produire plus #AuNomDeLaTerre montre la lente et inexorable déchéance d'un homme

jeudi, octobre 24, 2019

Martin eden

Sur fond de lutte des classes et avec une forte volonté d'apprendre #martineden est surtout une histoire d'amour impossible

mercredi, octobre 16, 2019

Mathias et Maxime


Le nouveau Xavier Dolan, qui a maintenant son rond de serviette en compétition à Cannes.

On va suivre les aventures d'une bande de copain, et lors d'une soirée Matthias (Gabriel d'Almeida Freitas) perd un pari et doit jouer dans un court métrage avec Maxime (X Dolan). Et dans ce court métrage il doivent s''embrasser. Ce baiser va alors bouleverser Matthias alors que Maxime doit partir en Australie quelques semaines plus tard.

On retrouve dans ce film ce qui fait X Dolan, son homosexualité, le rapport à sa mère et le départ (qui remplace ici la mort).

Rien de neuf donc mais on apprécie toujours la photo plus que remarquable de X Dolan et cette recherche quasi permanente de plans à la fois originaux et efficaces.

Matthias bien que marié à Manon va être troublé par ce baiser avec Maxime au point de mal vivre les quelques semaines avant le départ de Maxime. On ne sait pas vraiment si sa femme a compris cela en l'encourageant à passer plus de temps avec Maxime avant son départ.

On a ensuite le rapport difficile à la mère dont il est le tuteur et puis cette autre mère de substitution qui est la propre mère de Matthias.

Et puis enfin ce départ annoncé en Australie et ces adieux interminables de Maxime à sa famille et ses amis.

Un film très voir trop complexe celui aussi d'un amour à plusieurs titre impossible. Ce film souffre néanmoins de quelques longueurs, X Dolan aurait très bien pu gagner une demi heure et gagner en efficacité. Enfin on s'étonnerait presque de sa capacité à décliner de manière originale à chaque fois les trois thématiques qui font ses films.

Shaun le mouton la ferme contre attaque


Le nouveau film des studios aardman signé Will Becher et Richard Phelan.

On est toujours dans une ferme anglaise, Shaun et ses amis moutons en font voir de toutes les couleurs au chien qui les surveillent. Jusqu'au jour où Lula un extraterrestre arrive à la ferme. Shaun va tout faire pour aider Lula à rentrer chez elle. Mais çà ne sera pas facile car le ministère de détection des aliens est sur les traces de Lula.

On retrouve avec bonheur les personnages et les gags qui ont fait le succès du 1er film. Le chien autoritaire, le fermier un peu benêt et les moutons toujours aussi espiègles.

Le nouveau personnage est celui de Lula qui a des pouvoirs magiques et qui va découvrir avec beaucoup de fracas la vie sur Terre.

Ce film est aussi une hagiographie des films de sciences fiction. On y fait référence à ET, à Men in black, à Wall E, et à la série X Files. Vous l'aurez compris ce film s'adresse aux enfants mais aussi aux adultes qui n'ont pas tout à fait perdu leur âme d'enfant.

Mais ce qui est remarquable c'est bien sur la qualité de l'animation qui s'inscrit dans la lignée des studios aardmann qui ont produit faut il le rappeler Wallace et Gromit et Chicken Run, mais aussi la quantité assez incroyable de petits détails qui font que ce film est une vraie réussite.

Les studios aardamn prouvent avec ce 2eme Shaun le mouton qu'ils savent rester dans l'air du temps, qu'ils savent encore parler à un jeune et moins jeune public. Il y a notamment cette scène assez surréaliste et drôle où des employés du ministère de détection des aliens utilisent une perche à selfie pour faire un égo portrait d'eux avec le chien qu'ils ont pris pour un alien.

Bref encore une très grande réussite des studios aardman

lundi, octobre 14, 2019

Joker


Un film de Todd Philipps primé à Venise le mois dernier qui offre à Joachim Phoenix un rôle assez magistral.

On va donc suivre la vie d'Arthur Fleck jusqu'à ce qu'il devienne le joker que Batman va combattre.

Arthur Fleck vit avec sa mère et travaille dans une petite société de spectacle où il interprète le rôle d'un clown. Mais il va perdre son emploi et commettre un terrible meurtre qui mettra Gotham City à feu et à sang.

Plusieurs éléments expliquent l'apparition du Joker. On a d'abord une ville où les inégalités et la pauvreté sont criantes. On a ensuite la folie d'un homme soigné dans un premier temps par les services sociaux jusqu'au moment où ils n'auront plus de budget et enfin des médias, une société du spectacle incarnée par Murray Franklin (Robert de Niro).

Et le mélange de ces trois éléments sera détonnant allant jusqu'à un meurtre affreux.

Ce film à travers la naissance du joker est fortement engagé. Ils dénonce les inégalités. Thomas Wayne incarnant ici le riche bourgeois qui n'a rien à faire du reste de la population.
Autre personnage intéressant c'est ce présentateur de talk show un peu populiste, qui est une sorte d'idole pour le peuple et pour Arthur Fleck.

Et puis enfin on a ces services publiques soumis à des restrictions budgétaires qui vont livrer Arthur Fleck à lui même.

Bien que ce film se passe au siècle dernier, on peut y voir une résonance actuelle en remplacant par exemple les masques de clown par un accessoire automobile ou encore Murray Franklin par un animateur de C8.

Il y a finalement peu de scènes de violences bien qu'elle soient terriblement dures. La violence décrite dans le film est celle de la société. Ce qui dérange c'est qu'on peut comprendre que cette violence sociale peut excuser les actes abjectes du joker et c'est peut être pour cela que le film peut être polémique.

mercredi, octobre 09, 2019

Donne moi des ailes


Un film de Nicolas Vanier avec notamment Jean Paul Rouve et Mélanie Doutey. Film tiré d'une histoire vraie celle de Christian Moullec.

Christian travaille au muséum d'histoire naturelle. Il va prendre un congé sans solde pour d'abord élever des oies naines, les emmener sur le cercle polaire et ensuite les guider jusque chez lui en Camargues. Pour cela il sera accompagné de son fils Thomas dont il doit s'occuper pendant les vacances. Sauf qu'une fois arrivé sur le cercle polaire rien ne se passera comme prévu.

Le film est clairement découpé en 2. On a d'abord l'élevage des oies en Camargues. Pendant ce temps père et fils vont se retrouver. Et puis il y a un véritable thriller en ULM du cercle polaire jusqu'en Camargue.

C'est un film sur une double transmission. Christian va transmettre sa fibre écologique à son fils. Et il va transmettre également aux oies une route sure entre le cercle polaire et la Camargue. C'est véritablement cette double transmission qui est le coeur du film. Et au moment où celui ci semble s’essouffler, on va avoir une véritable aventure en ULM à travers les tracasseries administratives et climatiques. Et plus l'ULM va avancer plus l'aventure de cette famille va gagner en popularité auprès de l'opinion publique.

On a enfin cette prouesse technique où l'ULM et les oies sont filmées grâce à un drone. Ceci donne des images à couper le souffle qui sont pour beaucoup dans le suspens qui jalonne la seconde partie du film. Même si on est clairement dans un film typique des vacances scolaires, on se laisse néanmoins entraîne par l'incroyable aventure de cette seconde partie du film, absolument nécessaire pour relever un film qui avait tendance à s’essouffler.

lundi, octobre 07, 2019

J'irai où tu iras


Un film de Géraldine Nakache.

Mina et Vali (Leila Bekhti et Géraldine Nakache) sont deux sœurs qui ne se voient qu’épisodiquement et qui n'ont pas grand-chose en commun. Leur père Léon (Patrick Timsit) va demander à Mina d'accompagner Vali à un casting et de garder un lourd secret. Le trajet entre Orléans et Paris ainsi que les auditions vont paraître une éternité pour Mina.

Alors que l'on s'attend plutôt à une comédie ce film est un véritable drame. Léon est malade et il va vouloir cacher son état le plus longtemps possible à ses filles, surtout à Vali qui passe une audition. Mais ce n'est pas çà le plus grave, on va ainsi découvrir pourquoi les 2 sœurs ne se parlent plus.

Pour faire passer cette histoire assez pesante, Géraldine Nakache va parsemer son film de comiques de situations plus ou miens bien sentis.
On a d'abord le père, véritable papa poule qui couve ses deux filles. Il leur fait des blagues, leur prépare des tupperwares et les accompagnent peut être trop dans leurs vies professionnelles.

On a ensuite une plongée assez lunaire dans l'univers des fans et des choristes de Céline Dion. La scène où l'on annonce aux choristes la mort de René le mari de Céline est assez lunaire. Le décalage entre la rationalité de Mina et cet univers atypique donne lieux à des scènes plutôt cocasses.
Bref un film au final assez cru sur une famille qui a été cabossée par la vie et qui malgré les efforts du père a fini par se désunir. C'est aussi un film sur la maladie et la manière de l'appréhender. Léon fera preuve d'un courage incroyable en ne perdant pas pour autant son sens de l'humour. Et rien que pour cela le film vaut largement le détour.

mercredi, octobre 02, 2019

Atlantique


Le grand prix du jury du dernier festival de Cannes pour Mati Diop qui adapte son court métrage documentaire Atlantique (2009, et disponible sur la plate forme de courts métrages Bref)

On est à Dakar, Ada (Mama Sané) doit épouser Issa (Amadou Mbow). Mais elle flirte avec Souleiman (Ibrahima Traore). Mais ce dernier sans prévenir va prendre une pirogue pour partir vers l'Europe. Ada est dévastée et le jour de son mariage un mystérieux incendie vient bouleverser la cérémonie.

Ce film est d'abord une radioscopie de la société sénégalaise et de ses inégalités. Ada vient d'une famille pauvre, Issa lui est riche et travaille une partie de l'année en Europe. On a aussi cette opposition entre les grandes tours modernes et les bidonvilles. Et puis il y a cette société hyper traditionaliste où on peut demander un certificat de virginité aux jeunes filles et ces bars plus ou moins clandestins où se rencontrent la jeunesse. On a enfin cette corruption qui est dénoncée en creux. Le commissaire de police va tout faire pour d'abord protéger les riches promoteurs et entrepreneurs. Lui et son adjoint seront au contraire sans ménagement pour traquer Souleiman ou encore des ouvriers.

Et puis c'est aussi un film de zombie. A Cannes il y avait eu the dead don't died de Jim Jarmush et Zombie Child de Bonello. Ici le fantôme sera celui de Souleiman qui a été aprecu à la noce. Il est recherché par la police mais personne n'y croit. Et ce n'est que dans les dernières minutes du film que l'on comprendra réellement qui est qui. Un film très intelligent qui mélange film sociétal et film fantastique.




Ceux qui travaillent


Un film d'Antoine Russbach

Franck (Olivier Gourmet) est un gestionnaire de porte conteneur. Il doit optimiser les trajets et régler les problèmes pour que son entreprise soit la plus rentable possible. Un jour il devra régler un problème et cela lui a coûté sa place.
C'est un film sur le cynisme. Cynisme d'un homme capable du pire pour gagner de l'argent. Cynisme d'une entreprise qui fera tout pour optimiser son profit. Cynisme d'un famille qui ne veut pas perdre son train de vie. Et surtout et c'est peut être là le pire le cynisme d'une société capitaliste qui veut avoir n'importe quel produit au coût le plus bas.

Vous l'aurez compris ce film est presque exclusivement à charge. Mais deux personnages vont venir un peu égaillé un tableau très noir. On a d'abord le personnage de Franck. Il n'a certes aucun scrupule mais il a eu une enfance assez pauvre et il va être dévasté par la perte de son emploi qui était presque le centre de sa vie. Et puis sa fille Mathilde (Adèle Bouchatay) à qui son père va lui faire découvrir son métier et ses travers. Il va lui montrer que derrière un grand nombre de biens de consommations se cache un trajet par container et puis des hommes et des femmes qui vont convoyer ces marchandises, sur mer, sur la route et à travers les entrepôts pour qu'ils puissent finir sur les étales des supermarchés.

Un film très fort qui nous montre que l'acte de consommer a en réalité de très nombreuses conséquences que nous sommes loin de mesurer.

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