Le dernier film d'Eric Todelano et Olivier Nakache qui en est déjà
à plus d'1 million d'entrées.
On retrouve comme dans le sens de la fête ou intouchable, beaucoup
de bonne humeur qui tranche avec des situations difficiles, c'est ce
qui fait la signature du cinéma de Todelano et Nakache.
Bruno et Malik (Vincent Cassel et Reda Kateb) dirigent deux
associations qui offrent une alternative à l'hospitalisation pour de
jeunes autistes. Malik recrute pour cela des jeunes des quartiers
sensibles. Bruno et son association proposent eux des hébergements.
Mais l'inspection des affaires sociales s'en mêle car les encadrants
n'ont pas les diplômes nécessaires et les associations ne sont pas
agrées.
On suit donc le quotidien de ces associations à travers Joseph
(Benjamin Lesieur) et Valentin (Marco Locatelli) deux jeunes
autistes, un à l'essai dans une entreprise de réparation de
machines à laver et l'autre qui doit sortir ponctuellement de
l’hôpital.
On suit donc les galères de ces équipes qui s'occupent de ces
jeunes autistes. A travers la fiction les réalisateurs ont voulu
faire une sorte de documentaire sur ces jeunes autistes qui ont du
mal à trouver une alternative à l'hospitalisation et sur le rôle
devenu indispensable de ces associations.
Ce film aurait pu être un documentaire sur des associations qui en
marge de l’hôpital s'occupent d'enfants autistes et sur des
familles qui ne savent plus comment s'occuper de leurs enfants. Mais
il n'aurait pas fait autant d'entrée et on aurait pas autant parler
de l'alternative aux médicaments qui assomment ces jeunes et qui ne
leur offrent que peux de perspectives. Le fait de dédramatiser ces
situations en introduisant une forme d'humour peut choquer ( comme
dans Patients de grand corps malade) mais ce film est au final utile
et montre qu'il est parfois indispensable d'être hors normes pour
faire évoluer des situations.
Sorry we missed you
Le dernier Ken Loach, un des maîtres du cinéma social toujours en
prise avec les problématiques contemporaines. Ici il parle d'un
couple d'auto entrepreneur dans la nouvelle économie. Ricky (Kris
Hitchen) livre des colis et sa femme Abby (Debbie Honneywood)
s'occupe de personnes âgées avec un contrat 0 heure.
Leurs métiers respectifs vont prendre de plus en plus de place dans
leur vie mettant en péril leur couple et leur famille.
On avait déjà vu dans nos batailles de Guillaume Senez avec Romain
Duris, le quotidien d'un syndicaliste dans une plate forme de colis.
Ici Ricky se voit confier des tournées et s'il ne remplit pas ses
objectifs, son client ne lui confie plus rien. Abby elle s'occupe de
personnes dépendantes et est payée à la visite avec des amplitudes
horaires très grandes.
Ricky et Abby vont faire preuve d'un grand courage en essayant de
remplir au mieux leurs objectifs
Mais leurs enfants vont en souffrir, Seb ne va plus aller en classe
et va avoir des problèmes avec la police, sa sœur Liza Jane est
angoissée de ne plus voir ses parents et de voir son frère mal
tourner.
Le film dénonce donc ce statut d'auto entrepreneur qui n'est autre
que du salariat déguisé sans les avantages. Il montre également
les conséquences de l'exploitation de ce couple sur leurs enfants.
On est toujours sur une mise en scène très froide très précise
qui met en lumière cette nouvelle forme d'organisation du travail.
Le plus choquant est de voir que les clients qui se font livrer des
colis sont tout aussi cyniques que le chef du dépôt qui emploi
Ricky qui est décrit comme un esclavagiste des temps modernes.