mardi, avril 30, 2019

Nous finirons ensemble


8 ans après les petits mouchoirs Guillaume Canet nous propose la suite des aventures de cette bande de copains en vacances sur le bassin d'Arcachon. Max (Francois Cluzet) va fêter ses 60 ans. Mais il est seul dans sa maison du bassin d'Arcachon et est en instance de divorce.
C'est sa nouvelle compagne Sabin (Clementine Baerts) qui a invité sa bande de copains pour son anniversaire. Sauf qu'il ne peut pas les accueillir, il a en effet mis en vente sa maison suite à une mauvaise affaire qui l'a mis sur la paille.

Le groupe va alors aller dans une autre maison et aider Max à passer ce moment difficile, bien que seul Eric soit au courant des déboire de son ami. Mais d'autres tensions, d'autres histoires laissées en suspend 8 ans plus tôt vont ressurgir.

Pour les fans des petits mouchoirs pas d'inquiétude rien n'a changé. Max est toujours inquiet et Francois Cluzet sur joue toujours son personnage. Nassim est toujours aussi zen et Jean Louis a toujours autant les pieds sur terre.

Pour le reste le ton est toujours aussi décomplexé et les quelques nouveaux personnages se mettent rapidement au diapason. Alain (José Garcia) n'a aucun scrupule à visiter la maison de Max et à flirter avec son ex femme bien qu'il travaille dans le même milieu que lui. Alex le compagnon de Vincent va être lui très possessif et très exigeant. Seule Sabin restera en retrait et apportera un soutien inconditionnel à Max.

Sinon on reste dans le potache et c'est le personnage de la baby setter d'Eric qui va bien montrer cette caractéristique. Elle va vouloir un peu de calme pour la très jeune fille d'Eric mais passera son temps à se faire rembarrer par les grands adolescents avec qui elle va passer cette semaine.

Un film dans lequel on a toujours autant de mal à s'identifier aux personnages et avoir de l'empathie pour eux. Ils sont tous aussi dépressifs les uns que les autres mais ne font rien pour grandir. On a l'impression que 8 ans après ils n'ont toujours pas finis leur crise d’adolescence.

lundi, avril 29, 2019

El reino


Prix du meilleur scénario et du meilleur réalisateur aux derniers Goyas du cinéma pour ce film de Rodrigo Sorogoyen.

Manuel Lopez Vidal (Antonio de la Torre) est un élu local. Il semble mener la belle vie avec sa femme, profitant notamment de week end sur des yachts de luxe. Mais une affaire de pot de vin vient éclabousser cet élu. Il sera le seul à porter le chapeau pour ce détournement de subventions de l'Union européenne. Décidant de ne pas se laisser faire il va tenter de récupérer les documents qui prouvent qu'il n'est pas le cerveau de l'affaire.

Ce thriller est assez remarquable puisque l'intensité va monter de manière très régulière pour arriver à son paroxysme à la fin du film ce qui va nous donner des scènes avec une tension exacerbée.

Et puis il y a cette maîtrise du milieu politique qui est encore assez rare au cinéma même si la série House of cards référence en la matière a environ 10 ans.

On a d'abord les intimidations et l'isolement pour décrédibiliser l'élu véreux. Et puis comme çà ne suffit pas on passe aux menaces pour finir par une violence plus physique.

Le plus dur pour Manuel Lopez Vidal sera de démonter le système dont au final il n'est qu'un rouage. Tout est parfaitement décrit avec les interventions d'avocats, d'entrepreneurs et de journalistes qui avec les politiques font partie d'un système assez abjecte.

Et là où le film est réussi, ce qui le rend plus qu'amer c'est que le film est assez réaliste pour le rendre crédible. On peut ainsi se poser la question de savoir si les affaires de détournements de fonds publics ne sont pas que des cas isolés mais seulement la partie émergée de l'iceberg.

vendredi, avril 26, 2019

L'adieu a la nuit


Le dernier film d'André Techiné lui aussi ancré dans la réalité et basé sur des faits réels. Dans l'adieu à la nuit, toujours avec Catherine Deneuve il nous parle de la radicalisation d'un jeune homme Alex (Kasey Mottet Klein)

Alex est de retour quelques jours chez sa grand-mère Muriel (Catherine Deneuve) Il vient lui dire au revoir avant de partir pour quelques temps au Canada. Durant son séjour pour il va retrouver sa petite amie Lila (Oulaya Amamra, révélée dans Divines) qui travaille dans le centre équestre de Muriel et dans un EHPAD. Muriel va vite se rendre compte que son petit fils est devenu croyant et pratiquant. Elle va découvrir accidentellement que sa véritable destination n'est pas le Canada mais la Syrie. Muriel va être désorientée dans un premier temps avant de se décider à agir.

La première qualité de ce film est son côté documentaire. Il s'agit d'un fiction mais qui montre très bien comment une personne peut se radicaliser.
Il y a d'abord cet apprentissage que Lila et Alex font sur internet. Et puis ces rencontres où ils vont croiser d'autres personnes comme eux ce qui va encore renforcer leur radicalité.

Et puis il y a la vision extérieure, celle de la famille. Muriel est d'abord très compréhensive avec son petit fils qu'elle a pratiquement élevée. Puis ensuite va venir l'incompréhension. Elle semble complètement dépassée par le projet de son petit fils. Elle va tenter de le raisonner sans le braquer. Puis enfin viendra le temps de l'action qui n'est pas simple et qui potentiellement faire du mal à ceux qu'on aime.

Et puis il y a ces personnages secondaires qui viennent enrichir l'histoire, Youssef, l'associé de Muriel qui a une pratique tout à fait conventionnelle de l'Islam et qui est parfaitement intégré à la société.

Fouad qui est parti combattre en Syrie et qui a déserté se rendant compte que ce combat n'était pas le sien. Il va tenter de convaincre Alex de ne pas partir et surtout aider Muriel.
Et puis enfin Bilal qui est une sorte de mentor pour Alex et Lila et qui fait face aussi à ses propres contradictions dans une expression plus que radicale de sa foie.

mercredi, avril 24, 2019

Victor et celia


Le nouveau film de Pierre Jolivet qui avait déjà signé ma petite entreprise. Il s'intéresse ici à 2 jeunes gens qui veulent monter leur salon de coiffure.
Victor et Celia se sont Arthur Dupont et Alice Belaidi. Ils se sont connus à l'école de coiffure et vont se retrouver après que Victor ait perdu tragiquement son associé dans le salon de coiffure qu'il souhaitait monter.

A travers cette aventure, ce film est une sorte de radioscopie de la société française et du monde de l'entreprise vue comme une sorte de far west où règne la loi du plus fort.

Le grand intérêt du film et ce qui va lui donner du rythme çà sera de voir toutes les règles que Victor et Célia devront transgresser pour avoir une chance d'ouvrir leur salon. Et dans ce sport national c'est Max (Bénabar) leur comptable qui va se révéler très efficace. Ceci va même donner lieu à des situations cocasses qui pourront donner lieu à sourire, comme cette scène où les ouvriers qui aménagent le chantier devront faire croire à un investisseur que le local va devenir une start up.

Et puis il y a cette radioscopie de le jeunesse française.Victor et Célia sont exploités dans leurs salons respectifs ce qui va leur donner envie de monter leur propre entreprise. Victor souhaite avoir la garde alterné de son fils et a une vision de la coiffure différente de son employeur. Célia elle est victime de harcèlement de la part de son patron. Mais elle n'ose rien dire car elle doit s'occuper de sa grand-mère et avec son fiancé ils n'ont pas assez d'agent pour qu'elle puisse se permettre de ne plus travailler pendant quelque temps.

Ce qui rend au final le film supportable c'est l'optimisme assez irréel dont vont faire preuve les deux néo entrepreneurs. L'amour qu'ils ont l'un pour l'autre et qu'ils ne pourront pas vivre est aussi peut être un des autres moteurs du film. Mais sans cet optimisme irrationnel et cette infatigable volonté à ne pas subir les événements le film aurait été plombant, ce qui ne l’empêche pas de dénoncer de manière plutôt habile une société qui a du mal à intégrer sa jeunesse et qui perpétue des inégalités.

lundi, avril 22, 2019

Working woman

Au delà du harcèlement et des agressions montre aussi la solitude d'une femme sur qui repose sa famille

vendredi, avril 12, 2019

Mais vous êtes fou

Avec une histoire en apparence cousue de fils blancs nous réserve un épilogue plus que surprenant à différents points de vues

jeudi, avril 11, 2019

J'veux du soleil

 Jamais triste dépasse largement son côté militant en donnant la parole à une France devenue invisible

mercredi, avril 03, 2019

Chamboultout



Après l'embarras du choix et retour chez ma mère notamment, Eric Lavaine signe une nouvelle comédie romantique Chamboultout.

Après un accident, Fred (José Garcia) a perdu la vue et la mémoire immédiate. Il est aussi accro à la nourriture. Sa femme Béatrice (Alexandra Lamy) s'occupe de lui depuis son accident. Elle a écrit un livre sur leur vie un moyen pour elle de libérer des tensions.

Chaque année pour les anniversaires de Fred et Béatrice ils louent une maison à Biarritz avec leurs amis. L'occasion pour toute cette bande de lire ce fameux livre.

Ce film est d'abord une galerie de portraits de personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres. On a le sportif inculte, un radin, la meilleure copine un peu collante ou encore un écrivain au talent méconnu. Tous vont essayer de se reconnaître dans un des personnages du film et tous vont se vexer de la description qui sera faite d'eux dans le livre.

Si le film se limitait à un déballage d'égos tous aussi démesurés les uns que les autres cette comédie aurait été bien fade. Mais plus le film avance plus on va prendre conscience de l'importance du rôle de Béatrice auprès de son mari et de sa détresse.

Elle va cristalliser toutes les rancœurs de ses amis et aussi de sa grande fille qui lui reproche d'avoir un amant. Et la seule qui va se rendre compte du dévouement de Béatrice c'est Manue (Oliva Cote) qui va tout faire pour faciliter notamment les courtes escapades de Béatrice avec son amant. Bref un film qui rend hommage de manière assez pudique au rôle important des aidants pour les personnes qui souffrent d'un handicap.

Outre Olivia Cote, deux acteurs ressortent de ce film Michel Vuillermoz un auteur qui brille par sa discrétion. Et José Garcia dans le rôle d'un homme qui perd toute mémoire immédiate. Un rôle difficile dans lequel il fait preuve d'une justesse remarquable.

Comme si de rien n'était


Le premier film d'Eva Trobisch.

Janne (Anne Schwarz) est une jeune éditrice qui vit avec Piet (Andreas Dohler) écrivain à ses heures. Leur société d'édition est en faillite et le temps de repartir sur un nouveau projet, ils rénovent une maison à la campagne. Lors d'une fête d'ancien élèves Janne rencontre Martin (Hans Low). Ils ont bu. Janne propose à Martin de l'héberger pour la nuit. Janne ne se méfie pas car Martin est le beaux frère d'un de ses amis, Robert. Mais Martin va violer Janne au cours de cette nuit.

Ce qui est fort dans ce film c'est le sang froid dont va faire preuve Janne. Elle est dévastée par ce viol mais elle va faire bonne figure car Robert lui a proposé un travail qui lui permettra de rebondir. Elle va alors croiser son agresseur dans son univers professionnel, toujours en faisant comme si de rien n'était.

Mais ce qui est encore plus marquant c'est la manière dont le film décrit un patriarcat « ordinaire ». Janne va devoir gérer son petit amis Piet. C'est un écrivain assez imbu de lui même. La faillite de sa société d'édition l'a vexé et il voit d'un mauvais œil que Janne puisse travailler avec Robert.

Elle va également gérer la cohabitation avec Martin. Il est pris de remords. Mais ce n'est pas çà qui fera que Janne puisse aller mieux. Et enfin même si c'est son ami elle va devoir composer avec Robert, qui après un premier divorce vit une relation difficile avec sa nouvelle femme et a besoin de se confier à Janne.

Au milieu de tout çà la jeune femme ne va pas avoir la force de parler du viol dont elle est la victime. Elle va devoir en plus prendre des décisions importantes pour donner une nouvelle direction à sa vie.

Un film sur un sujet difficile mais très bien traité, très pudique et qui montre que les mentalités ont encore du mal à évoluer.

lundi, avril 01, 2019

Dumbo


Il y a déjà 3 ans Tim Burton nous avait enchanté avec Miss Peregrine et les animaux fantastiques, Cette adaptation d'un classique de Disney est donc un petit événement.

Holt (Colin Farrel) revient de la guerre. A la descente du train il est accueilli par ses 2 enfants Milly et Joe. Depuis la mort de leur mère ils vivent dans le cirque de Max Medici (Dany De Vito) dans lequel Holt était cavalier. Sauf que Holt a perdu un bras et que Max a vendu ses chevaux. Holt va donc s'occuper d'une éléphante qui va donner naissance au petit Jumbo, un éléphant aux grandes oreilles et avec une particularité assez extraordinaire.

Le début du film est plus que pesant. On est à la fin de la 1ère guerre mondiale. Holt est mutilé, ses enfants sont orphelins et sa première expérience avec les éléphants est une catastrophe. A cela s'ajoute le fait que Dumbo va être séparé de sa mère. Le tableau est plus que noir voir anxiogène.

Et puis il y a cette particularité de Dumbo que Milly va découvrir. Dumbo vole.
Et çà sera l'occasion de sauver le cirque qui pourra peut être racheter la mère de Dumbo.

On pensait avoir toucher le fond et là apparaît M Vandevere (Michael Keaton). C'est un entrepreneur de spectacle attiré par le profit. Il va racheter le cirque et faire voler Dumbo avec sa star Colette Marchand (Eva Green).

Le cynisme dont va faire preuve Vandevere est moins pesante que la 1ère partie du film qui elle est véritablement plombante.

D'un point de vue positif, la performance et la présence d'Eva Green est remarquable. Elle occupe une place assez mineure dans le film mais elle dégage à chaque fois un certain charisme.

La photo et l'univers de Burton sont aussi très caractéristiques. On a comme dans Miss Perigrine et les enfants particuliers une image assez saturées qui paradoxalement renforce le côté oppressant du début du film.

Enfin les personnages de la troupe du cirque sont aussi très bien pensés. On les voit au début du film et ils finissent par jouer un rôle majeur à la fin. On aurait bien aimé les voir de manière plus continue. Ceci aurait donné un peu de légèreté à un film qui en manque cruellement. 

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