mercredi, septembre 25, 2019

Bacurau


prix du scénario ex equo lors du dernier festival de Cannes.

Un film brésilien de Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles les réalisateurs d'Aquarius.
On est au Brésil dans un avenir proche, dans un village Bacurau dont on se sait pas s'il existe vraiment car il n'est pas sur les cartes.

On est d'abord sur une chronique villageoise. Ses habitants s'organisent pour survivre après la construction d'un barrage. Ils se ravitaillent en eau à l'aide d'une citerne, vont chercher des vaccins en ville et éduquent du mieux qu'ils peuvent leurs enfants. Ils ont aussi très peu confiance en leur élu qui vient distribuer de la nourriture juste avant les élections.
Mais le plus grave danger que courent les villageois c'est ce groupe de touristes européens venus au Brésil pour une chasse à l'homme funeste.

Ce film est clairement un conte, mais tellement crédible que le fantastique se transforme vite en film d'horreur.

Ce qui est absolument remarquable c'est l'esprit de résistance des villageois. Résistance d'abord contre le barrage, puis ce boycott de la visite de l'élu qui trouve un village mort, et puis ces réunions citoyennes animées au micro pour gérer le village et avertir des dangers.

Enfin il y aura cette lutte quasi tarantinesque contre ces touristes de l’extrême qui pensaient trouver un village docile pour mener à bien leurs exactions morbides et révoltantes.

Un film éminemment politique contre la corruption des élus et les dérives auxquelles pourraient mener un capitalisme totalement dérégulé.

lundi, septembre 23, 2019

Portrait de la jeune fille en feu


Un film de Céline Sciamma, prix du scénario du dernier festival de Cannes

On est au XVIII eme siècle, Héloise (Adele Haenel) quitte le couvent pour se marier. Sa mère (Valeria Golino) veut un portrait de sa fille pour l'envoyer à son futur époux en Italie. Sauf qu'Héloise ne souhaite pas poser. Marianne (Noemie Merlant) se faisant passer pour une dame de compagnie devra alors mémoriser le visage d'Héloise pour le peindre.

Ce qui est frappant dans ce film c'est ce huis clos. On ne sort quasiment pas de la résidence d’Héloïse et quand on en sort c'est pour rester sur une île coupée du monde. On est tout de suite dans un climat assez austère qui donne le ton au film.

Et puis il y a ce destin de cette jeune femme qui devra épouser quelqu'un qu'elle ne connaît pas et s'exiler en Italie. C'est pour éviter cela qu'elle refusera de poser.

On aussi ce jeu de séduction interdit entre l'artiste et son modèle. Toujours avec beaucoup de pudeur. On sent d'abord que Marianne sera attirée par Héloïse. Mais cette dernière cache son jeu. Marianne va alors petit à petit apprivoiser Héloise. Et c'est là le côté le plus intéressant du film. On a bien ensuite la relation entre les deux femmes et cet amour impossible car Marianne devra partir une fois le portrait terminé et Héloise devra elle aller vivre en Italie. On reste néanmoins sur un schéma assez classique d'un amour impossible.

C'est enfin un film féministe, on a bien sur cette problématique des mariages arrangés et puis aussi celui de l'avortement avec le personnage de Sophie (Luana Barjami) qui enceinte devra aller se faire avorter avec tous les risques que comporte la clandestinité. Elle sera aidée en cela par Marianne qui est déjà passée par là.
Un film historique donc mais avec une résonance actuelle.

mercredi, septembre 18, 2019

Inséparables


Un film de Varante Soudjian
Mika (Ahmed Sylla) est un arnaqueur. Au tribunal, il va tout faire pour aller au prison, car dehors il pourrait subir les représailles de ses victimes. En prison il rencontre Poutine (Alban Ivanov) qui va lui permettre de changer d'identité.
Une fois dehors Poutine va retrouver Mika et se monter un peu trop collant, au risque de relever le passé de Mika à sa future famille.

Le scénario sur le principe est intéressant, celui d'un faussaire rattrapé par son passé alors qu'il a refait sa vie.

Mais c'est dans la réalisation que le film pêche. On a d'abord une transition très brutale entre la prison et la nouvelle vie de Mika, divisant presque le film en 2 parties presque indépendant.

Et puis le film a trop tendance à exagérer et à tomber dans le grotesque et c'est dommage car on a des personnages assez intéressant.

D'abord celui de Poutine, personnage sans filtre prenant tout au 1ere degré, obsédé par la Russie et très à cheval sur la politesse.

Et puis la belle sœur de Mika (Judith El zein) qui va tout faire pour essayer de découvrir le passé de son futur beaux frère, croyant que sa petite sœur est en danger.

Mais dans ce film beaucoup de scènes sont de trop comme celles où le patron et futur beaux père de Mika va faire des plaisanteries tellement niaises qu'elles ne feront rires que lui.

Si on ajoute à tout çà du placement de produit tout sauf discret on saura vite que ce film n'a pas su titrer tout le potentiel d'une histoire qui aurait pu être intéressante avec des personnages et des acteurs pas si inintéressants que çà

Un jour de pluie à New York


Le dernier Woody Allen toujours avec de jeunes acteurs, Elle Fanning, Thimothee Chalamet et Selena Gomez notamment.

Ashleigh est à l'université et elle décroche une interview avec Roland Pollard un célèbre réalisateur. Elle va en profiter pour passer quelques jours à New York avec son petit ami Gatsby. Mais rien ne va se passer comme prévu. Rolland Pollard est en proie au doute et va disparaître. Ashleigh va alors se mettre à sa recherche ce qui va la conduire à faire face à des situations toutes aussi incroyables les unes que les autres.

Et c'est bien là le côté intéressant de ce Woody Allen, c'est l’enchaînement effréné des événements, pour finir par une révélation plus qu'incroyable. Et c'est ce qui fait qu'on a envie de rester jusqu'au bout du film.

En effet les personnages eux sont aussi creux les uns que les autres. On a une jeune journaliste assez crédule, son petit ami blasé plein aux as et enfin un réalisateur dépressif et alcoolique.

On a du mal à s'identifier à ces personnages et à avoir de l'empathie pour eux, tellement ils semblent prisonnier d'un mode de vie qui accorde beaucoup d'importance aux apparences que ce soit dans la haute bourgeoisie ou dans le milieu du cinéma.

Et puis enfin ce film est une comédie romantique assez alambiquée et triste. Avec des couples qui eux aussi sont plus des apparences qu'autre chose.

Enfin un dernier mot sur la scène finale de ce Woody Allen qui est un remake ou un plagiat (au choix) de la dernière scène de quatre mariage un enterrement avec Hugh Grant et Andie Mc Dowell scène qui se déroulait un jour de pluie mais en Angleterre.

lundi, septembre 16, 2019

Fêtes de famille


Un an à peine après la prière, Cedric Kahn réaliste un nouveau film, Fete de famille, avec là aussi un personnage principal plus que singulier.

Nous sommes dans le sud ouest de la France, Andrea (Catherine Deneuve) réunit ses enfants autour d'elle pour son anniversaire. Romain(Vincent Macaigne) et Vincent (Cedric Kahn) et leurs compagnes respectives sont bien présents. Claire (Emmanuelle Bercot) partie vivre en Californie n'était pas prévue à la fête mais après quelques année d'absence elle a voulu faire une surprise à sa mère.

On va vite comprendre que Claire n'a pas toute sa tête, sa famille va alors essayer de ne pas se désunir pour tenter de l'aider.

Ce film rappelle un peu folles de joie où Valerie Bruni Tedeschi jouait une femme qui perdait la raison.

Ce qui est particulièrement remarquable, c'est que le personnage de Claire est toujours sur le fil. On va passer le film à se demander si elle est ne sait pas ce qu'elle fait ou si elle a juste un mode de vie assez singulier.
Et pour ne rien arranger il y a cette histoire d'héritage, la maison dans laquelle vit Andréa appartient en grande partie à Claire.

Et puis face à Claire on va avoir une famille qui aura tendance à se déliter, à se disputer et enfin à se réconcilier.

Andréa sera cette mère et cette grand-mère courage qui ne jugera jamais sa fille, sûrement un peu dépassée par les événements. Catherine Deneuve est comme toujours parfaite dans ce rôle comme dans les adieux à la nuit.

Autre personnage courageux, Emma (Luana Bajrami) la fille de Claire qui vit chez sa grand-mère. Elle a fait sa vie sans sa mère et pour elle son retour sera une véritable épreuve qu'elle traversera avec la plus grande des dignités.

Film au final assez émouvant sur une famille qui devra ne pas se désunir pour aider une de ses membre.

mercredi, septembre 11, 2019

Deux moi


Un film signé Cédric Klapish un réalisateur qui a toujours su prendre le pouls de son époque que ce soit en 1996 avec un air de famille, en 2002 avec l'auberge espagnol ou encore il y a deux ans avec ce qui nous lie.

On est à Paris, Mélanie (Anna Giradot) et Remy (François Civil) sont voisins et sont terriblement seuls. Mélanie n’arrive pas à faire le deuil d'une histoire d'amour et Remy culpabilise de ne pas avoir été licencié comme la plupart de ses collègues d'une grande plate forme de vente en ligne.

Et plus le film va avancer plus on va entrer dans la complexité des personnages. On va alors comprendre la cause de leur difficulté. Le film nous laisse croire dans un premier temps que c'est l'anonymat des grandes villes et les nouveaux modes de vie qui sont responsables de la détresse de ces deux jeunes gens. Mais l'explication est plus triviale et plus traditionnelle.

Et puis il y a des personnages secondaires assez extraordinaires. D'abord cet épicier de quartier (magistralement interprété par Simon Abkarian). Ses conseils son humanité tranchent littéralement avec l'entreprise dans laquelle travaille Remy où les humains sont remplacés par des robots.

Il y a bien sur les 2 psychothérapeutes (Camille Cottin et Francois Berleand) qui vont suivre leur patients et les aider à identifier la cause réelle de leur mal être.

Le film n'a de cesse de nous emmener sur des fausses pistes et de préserver les secrets de Mélanie et Remy ce qui a tendance à le rendre assez confus. Mais c'est quand on va réellement comprendre ce qui est arrivé à ces deux personnages dans leur jeunesse que tout va alors devenir limpide. Les deux personnages principaux aux caractéristiques en apparence assez différentes vont comme par magie se rejoindre.
Cédric Klapish démontre encore une fois qu'il comprend parfaitement la société dans laquelle on vit et qu'il sait la retranscrire dans ses films, même si encore une fois on a affaire à un film sur la famille.

mercredi, septembre 04, 2019

Les hirondelles de Kaboul


Zabou Breitman, Eléa Gobbé-Mévellec adaptent le roman de Yasmina Khadra dans un film d'animation assez bluffant.

On est à Kaboul en 1998 époque où les talibans contrôlent un pays soumis à la charia.

Atiq est gardien d'une prison pour femmes qui n'est qu'une étape avant leur lapidation. Sa femme elle souffre d'un cancer et est très affaiblie ce qui désespère Atiq.

Mohsen et Zunaira eux sont un jeune couple d'intellectuels, qui ne peuvent plus enseigner depuis que les écoles coraniques ont remplacé les écoles traditionnelles. Ils souffrent également de l'absence de toute forme de culture.

Le destin de ces deux couples va finir par se croiser dans un scénario plus qu'incroyable digne des plus grands thriller.

On a un film ici qui dénonce l'intégrisme religieux et ses incohérences. Les femmes ne peuvent pas sortir intégralement voilées, alors que les talibans eux peuvent fumer et fréquenter des maisons closes clandestines.

La grande force du film est de nous permettre de nous immerger dans le Kaboul des talibans et de ressentir cette oppression.

Et puis il y a ces différentes formes de résistances. Celle d'Atik, un soldat qui va finir par désobéir. Celle de ces intellectuels qui vont continuer à faire vivre leur science ou leur art. Et puis cette question assez cornélienne, pour résister faut il partir ou rester et tenter de faire évoluer les choses de l'intérieur.

Bref un surperbe film que ces hirondelles de Kaboul, qui mêle histoire, politique, animation et thriller avec les voix de Swann Arlaux, Simon Abkarian et Zitan Hanrot notamment.

Fourmi



Deuxième film de Julien Rappeneau qui a néanmoins signé les scénarios d'une quinzaine de films.

On est dans le nord de la France, Laurent (Francois Damiens) est au chômage après la fermeture de son usine. Il vit chez sa grand tante et n'a la garde de son fils Theo (Maleaume Paquin ) que de manière épisodique. Mais Laurent boit ce qui fait qu'il se bagarre souvent quant il n'oublie pas les rendez vous avec son fils.
Un jour un recruteur du club d'Arsenal en Angleterre vient voir jouer Théo.Il pense proposer au jeune garçon d'intégrer le centre de formation du club. Mais pour cela Laurent devra arrêter de boire pour épauler son fils.

L'histoire est belle. On part d'un drame social à la Ken Loach avec les conséquences de la désindustrialisation, pour arriver à l'histoire d'un jeune adolescent qui va tout faire pour aider son père à s'en sortir.
Le scénario est certes cousu de fils blancs, on sait presque comment l'histoire va finir mais on se laisse très facilement prendre au jeu.

Mais l'intérêt du film est ailleurs, il est dans sa galerie de personnages tous très bien interprétés.
On a donc le père alcoolique qui essaie de s'en sortir. La mère de Théo (Ludivine Sagner) qui a refait sa vie. Sarah (l'excellente Laetitia Dosh) l'assistante sociale qui veut trop bien faire et qui va accompagner Laurent dans son retour à la sobriété, sa recherche d'emploi et d'appartement. L’entraîneur de Théo (André Dussolier) qui essaie de sauver son club. Et enfin les amis de Théo, dont une dont le père est parti et l'autre rivé à ses ordinateurs qui ne sort pas de sa chambre.

Théo est un peu le centre de cette galeries de portrait, il va tout faire pour que chacun des membres de sa famille ou des amis ne sombre pas, une responsabilité peut être trop importante pour un si jeune adolescent.

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