prix
du scénario ex equo lors du dernier festival de Cannes.
Un
film brésilien de Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles
les réalisateurs d'Aquarius.
On
est au Brésil dans un avenir proche, dans un village Bacurau dont on
se sait pas s'il existe vraiment car il n'est pas sur les cartes.
On
est d'abord sur une chronique villageoise. Ses habitants s'organisent
pour survivre après la construction d'un barrage. Ils se
ravitaillent en eau à l'aide d'une citerne, vont chercher des
vaccins en ville et éduquent du mieux qu'ils peuvent leurs enfants.
Ils ont aussi très peu confiance en leur élu qui vient distribuer
de la nourriture juste avant les élections.
Mais
le plus grave danger que courent les villageois c'est ce groupe de
touristes européens venus au Brésil pour une chasse à l'homme
funeste.
Ce
film est clairement un conte, mais tellement crédible que le
fantastique se transforme vite en film d'horreur.
Ce
qui est absolument remarquable c'est l'esprit de résistance des
villageois. Résistance d'abord contre le barrage, puis ce boycott de
la visite de l'élu qui trouve un village mort, et puis ces réunions
citoyennes animées au micro pour gérer le village et avertir des
dangers.
Enfin
il y aura cette lutte quasi tarantinesque contre ces touristes de
l’extrême qui pensaient trouver un village docile pour mener à
bien leurs exactions morbides et révoltantes.
Un
film éminemment politique contre la corruption des élus et les
dérives auxquelles pourraient mener un capitalisme totalement
dérégulé.