jeudi, mars 29, 2018

Vent du nord


1er film de Walid Mattar réalisateur franco tunisien qui nous livre un constat perdant perdant de la mondialisation.

On est dans le nord de la France, Hervé (Philippe Rebot) découpe des morceaux de cuir qui vont servir à fabriquer des chaussures. Mais son usine va fermer et être délocalisée en Afrique du nord. Et c'est Mohamed Amine (Foued Ben Slimane) qui va désormais travailler sur la machine qu'utilisait Hervé. On va alors voir comment cette délocalisation a bouleversé les vies d'Hervé et Mohamed.
La première bonne idée du film est d'avoir réuni à l'écran Hervé Rebot et Corinne Masiero 2 des plus belles gueules et surtout 2 très bon acteurs du cinéma français.

Et puis il y a ces allers retours entre le nord de la France et l'Afrique du nord. Au début on est assez déconcerté par ce changement brutal d'histoire et de décors, mais plus le film avance plus le lien entre les 2 ouvriers va se faire.

On a 2 hommes généreux, amoureux et relativement heureux.

Cette délocalisation va d'abord être le moyen pour Hervé de se reconvertir et de vivre de sa passion et pour Mohamed de travailler avec celle qu'il aime. Mais rapidement tout ne sera pas aussi simple et ces personnages vont être vite rattrapés par les méfaits de la mondialisation particulière rude avec ceux qui ne sont pas les premiers de cordées.

Bref un film éminemment politique mais aussi très humaniste. Si ce n'était pas un fiction ce film aurait pu être également un documentaire sur la mondialisation et ses effets tant le souci du réalisme est constamment recherché par Walid Mattar.

lundi, mars 26, 2018

Mektoub my love


Le dernier Abdelatif Keciche, réalisateur de l'esquive et de la vie d'Adèle entre autre mais aussi homme à la réputation assez sulfureuse.

On est ici à Sète dans les années 1990 et Amin (Shain Boumedine) revient chez lui dans l'attente qu'un producteur parisien ne lui achète un de ses scénarios.

Il va retrouver sa cousine Ophélie (l'ex miss Besançon Ophélie Bau) qui partage son été entre la plage et l'exploitation ovine familiale dans laquelle elle travaille.

Ce film est une sorte de chronique d'un été à Sète où des touristes vont de mêler à la jeunesse locale dans une sorte de bonheur lattant.
Il ne se passe pas forcément grand chose dans cette chronique qui est plus une série de portraits de la jeunesse.

On a Amin, l'intello de la bande, passionné de photo et de cinéma Il est introverti a une mère assez intrusive et est très proche de sa cousine Ophélie.

Ophélie elle partage son temps entre l'exploitation familiale et la plage. Elle entretien une relation avec Tony pendant que son futur mari est en mer sur un bateau de guerre. Elle veut toujours se marier mais tout en profitant de sa jeunesse.

Et puis il y a ces deux touristes, Charlotte et Céline qui vont faire des expériences plus ou moins heureuses pendant leurs vacances.

Ce film est relativement long 2h55 vers la fin on commence à trouver le temps long puisqu'il n'y a presque aucune intrigue aucun développement dans ce film, mais au final le film est assez agréable assez positif avec des personnages transpirant la joie de vivre et le bonheur de se retrouver. Et c'est çà à mon sens qu'Adbelatif Kechiche a voulu exprimer dans ce film somme toute assez contemplatif.

mercredi, mars 21, 2018

La prière


Un film de Cédric Kahn qui avait signé il y a 2 ans maintenant le très remarqué l'économie du couple.

Il revient ici avec un tout autre sujet, l'addiction dont est victime Thomas (Anthony Bajon, meilleur acteur au festival de Berlin pour ce rôle). Il va rejoindre un centre pour jeune toxicomane isolé dans la montagne et régit par principes le travail et la prière.

On va suivre cette difficile adaptation de ce jeune homme livré à lui même qui va découvrir un environnement avec des règles qu'impose la vie en communauté.

Ce film a d'abord un petit côté documentaire avec ce sevrage d'un jeune homme tombé dans la drogue. Mais finalement ce qui va être le plus dur çà sera une fois ce sevrage passé de ne pas retomber dans la dépendance.

Et pour celà il y a une occupation de tous les instants et une obligation de ne jamais être seul.

Et puis il y a aussi la prière qui remplit les vies de ces jeunes hommes au point que celà devienne pour eux une forme dépendance.

La question de la réinsertion dans la société est aussi évoquée, elle se fait avec plus ou moins de réussite et pas forcément au premier essai.

Et puis il y a cette histoire d'amour entre Thomas et Sybille, d'abord une amitié presque interdite tant les jeunes hommes semblent confinés dans leur communauté.

Un beau film sur des gamins livrés à eux mêmes et qui sont tombés dans la drogue et qui vont finalement combattre cette addiction par quelque chose de tout aussi fort qu'est la foi. Mais seront ils capables de reprendre une place dans la société rien n'est moins sur et c'est peut être là le côté assez émouvant de ces enfants que la société à décidé d'oublier.

mercredi, mars 14, 2018

L'affaire roman j


Un film de Dan Gilroy qui avait déjà signé un Jason Bourne et le très beau Night Call

Ici il dresse le portrait de Roman J Israel (Denzel Wahington) un avocat qui va devoir retrouver du travail suite au décès de son associé.

Fervant défenseur des droits civiques, il va devoir travailler pour George Pierce (Collin Farrel). Fatigué de mener des combats qui semblent perdus d'avance il va alors violer la loi et dénoncer un de ses clients. Il va alors totalement changer de vie tournant le dos à ses idéaux de justice.

C'est un film qui est rempli de bons sentiments. On a une sorte de anti héros, acharné de travail doté d'un savoir faire et de connaissances hors du commun mais qui est toujours resté dans l'ombre, préférant préparer les dossiers plutôt que les plaider.

Et cet anti héros va d'une certaine manière basculer du côté obscur et gouter à la belle vie. Va alors s'en suivre une sorte de dilleme entre idéaux et une sorte d'individualisme.

Ce questionnement aurait pu donner lieu à un film intéressant mais on bascule très vite dans le lyrisme dans une surexposition de bons sentiments. On finit par s'engluer dans une sorte de guimauve qui ne rend pas service à un film qui aurait pu sans çà être passionnant.

La belle et la belle


Un film de Sophie Fillière avec Sandrine Kiberlain, Agathe Bonitzer et Melvil Poupaud.

Un film qui met en scène de manière assez originale un rêve que l'on a tous eu c'est à dire de pouvoir revenir dans le passé pour changer quelque chose à notre vie.

Lors d'une soirée la jeune Margaux va rencontrer la Margaux adulte et le fait que la Margaux adulte puisse prédire ce qui va arriver à la jeune Margaux va interpeller cette dernière.

On sera toujours dans une sorte de doute car la jeune Margaux va vivre exactement ce que la Margaux adulte a vécu alors que les 2 femmes vivent à la même époque. On est presque dans une sorte de conte d'histoire paranormale mais incroyablement crédible puisque solidement encré dans la réalité.
Au delà de l'histoire fantastique ce film est aussi un beau portrait de femme. Une jeune femme qui se cherche qui mène sa vie comme elle l'entend, une jeune fille libre et indépendante. Une femme qui va également devoir faire face à des choix et les assumer. Choix d'arrêter la musique, la danse ses études, quitter son travail, revenir vivre chez ses parents, se séparer géographiquement de sa meilleure amie. Mais un autre choix sera beaucoup plus douloureux à long terme.

Ce film est enfin une très belle histoire d'amour entre Marc et Margaux. 2 anciens amants qui ont gardé de l'affection et de la tendresse l'un envers l'autre.

Bref un très beau conte d'une sensibilité assez folle et on apprécie d'autant plus les qualités de scénariste de Sophie Fillière qui a su mettre en scène de beaux personnages, une belle histoire d'amour et un très beau portrait de femme.

lundi, mars 12, 2018

Tout le monde debout


Le 1er film de l'humoriste et acteur Franck Dubosc

Il va interpréter le rôle Jocelyn un incorrigible dragueur très imbu de lui meme. A la mort de sa mère il va rencontrer Julie (Caroline Anglade) à qui il va faire croire d'abord très involontairement qu'il est paraplégique. Julie va alors lui présenter sa soeur Florence (Alexandra Lamy) qui elle même a perdu l'usage de ses jambes. Mais ce que Jocelyn n'avait pas prévu c'est qu'il va tomber amoureux de Florence et qu'il va devoir assumer son mensonge.


Evacuons tout de suite les blagues un peu potaches du film qui au final ne sont pas fréquentes pour nous intéresser au personnage de Jocelyn.

Derrière le côté frimeur et mythomane on découvre une grande solitude, avec des parents qu'il ne voit plus et un frère dont il est assez éloigné. Et ce côté frimeur est probablement un moyen pour lui de se rassurer.

Et puis ses mensonges vont évoluer au fil du temps et vont devenir un moyen pour lui de ne pas blesser la femme qu'il aime. Ses mensonges vont presque devenir d'un romantisme assez touchant.

Enfin ce film est rempli de second rôles assez intéressant. Il y a d'abord la secrétaire de Jocelyn Marie (Elsa Zylberstein) amoureuse en secret de son patron et incroyablement gaffeuse.

Florence femme incroyablement forte et positive malgré son handicap et qui va démontré à Jocelyn que c'est finalement elle la moins handicapée des 2.
Et puis Gérard Darmon parfait en ami de Jocelyn un peu loufoque et très ouvert d'esprit.

Au final ce personnage de Jocelyn ressemble comme 2 gouttes d'eau au personnage de Patrick Chirac dans camping également interprété par Franck Dubosc, à savoir un personnage terriblement prétentieux mais une arrogance qui au final cache un personnage fragile et attachant.

dimanche, mars 11, 2018

Eva


Un triller signé Benoit Jacquot le réalisateur entre autres des adieux à la reine de 3 coeurs ou du journal d'une femme de chambre.

Tout commence quand Bertrand Valade (Gaspard Ulliel) vole le manuscrit d'une pièce de théâtre qui va devenir un succès. Il va devenir riche et évoluer dans le monde cossus du théâtre. Mais tout va se compliquer quand Regis Grant (Richard Berry) son producteur va lui demander d'écrire une nouvelle pièce. Il va alors évoluer dans le monde d'Eva (Isabelle Huppert) prostituée à Annecy pour tenter de trouver l'inspiration.

Ce film est avant tout une rencontre entre un usurpateur imbu de lui même et prisonnier de son mensonge et d'une vrai escroc.

Autant Eva sera froide et manipulatrice autant Bertrand Valade sera lui arrogant. Il est d'autant plus sur de lui qu'il a réussi à berner son producteur et sa fiancée Caroline (Julia Roy) . Mais face à Eva la tâche sera autrement plus dure et autrement plus dangereuse.

Le thriller en lui même à du mal à fonctionner on ne sent pas réellement de tension on est dans une ambiance assez froide assez feutrée.

Autant Isabelle Huppert tient son rang en femme froide et manipulatrice et sachant à la perfection garder son secret tout en soutirant de l'argent à ses clients autant Gaspard Ulliel est très loin d'un Benoit Poelvoorde qui tenait ce même rôle d'homme inquiétant dans 3 coeurs.

On s'ennuie presque dans un film où les 2nd rôles sont assez inexistant. Caroline la fiancée de Bertrand est hyper crédule dans un rôle de jeune fille de riche famille à séduite par le 1er auteur venu. Et le personnage incarné par Richard Berry est plus que répétitif dans ce rôle de producteur faussement inquiet des retards de l'écrivain.

mercredi, mars 07, 2018

Le jour de mon retour


Un film de James Marsh

On est à la fin des années 1960 et Donald Crowhurst (Colin firth) est un entrepreneur d'une petite ville anglaise que les courses autour du monde font rever. Il va alors se décider à participer à un défi qui à pour objectif de réaliser le premier tour du monde à la voile sans escale.

Il va alors rechercher un mécène le vendeur de caravane du coin et construire non sans mal un trimarant. Il va alors se mettre en route mais il va être très rapidement rattraper par son amateurisme.

Et ce qui est frappant dans ce film c'est finalement la fascination que l'on a pour ces marins qui font le tour du monde seuls.

Il y a le rêve d'un homme d'un marin amateur Donald Crowhurst, il va être suivi par un sponsor qui lui va utiliser ce rêve pour se faire connaître et puis la presse qui va s'intéresser à ce genre d'événement et relayer cette ferveur dans l'opinion publique.

Et au final Donald Crowhurst va se faire piéger par cette ferveur presque irrationnelle au point d'être finalement contraint à faire ce tour du monde au risque de laisser sa femme seule avec 2 enfants.

Et ce rêve va vite se transformer en solitude qui va être renforcée par le fait que les moyens de communications étaient peu performant et ne permettaient pas une liaison permanente entre la terre et les bateaux.


Bref un film au final assez amer sur le reve d'un homme qui s'est vite transformé en obsession, un homme pris au piège d'une ferveur populaire et irrationnelle matérialisée par les médias et les sponsors.

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