mercredi, janvier 31, 2024

the zone of interest

 

Le nouveau film de Jonathan Glazer grand prix du dernier festival de Cannes.


Nous somme à Auschwitz non pas dans le camp de concentration mais juste au-delà du mur d’enceinte dans le logement de fonction du directeur du camp Rudolf Hoss (Christian Friedel). Tout y est vert bien agencé le jardin possède sa petite piscine et son toboggan. Hedwig Hoss (Sandra Huller) y est très heureuse à élever ses enfants.


Ce qui frappe c’est la description de la réussite d’un couple. Lui dirige un camp elle a de beaux enfants, une belle maison, un beau jardin et une serre magnifique. Cette maison ce style de vie est la traduction d’un couple uni qui a réussit dans la vie et qui nage de le bonheur. Elle ira même jusqu’à refuser de suivre son mari qui a eu une promotion pour ne pas perdre cette maison symbole de réussite sociale.


Rien de plus banal, rien de choquant car longtemps le travail de Rudolf Hoss n’est pas montré. Et c’est la manière dont est évoqué le camp de concentration qui est remarquable. Tout passe par le son. Ces bruits qui proviennent du camp sont longtemps la seule évocation de celui ci et sont glaçants. On voit bien le mur d’enceinte qui délimite le jardin des Hoss et dont la couleur grise tranche avec le jardin verdoyant. Le film évoquera ensuite la déportation de prisonniers hongrois mais sans jamais entrer dans le camps.


C’est en montrant la banalité du succès d’un couple que le film montre toute l’horreur tout le côté abjecte des camps de concentration. Cette réussite technique dont est si fier Rudoplh Hoss est insupportable car elle a provoqué la mort de millions de personnes.





argyll

 

Le réalisateur de la trilogie des Kingsmans Matthew Vaughn est de retour avec un film d’espionnage Argylle


Elly Conway (Bryce Dallas Howard) est une autrice spécialisée dans les romans d’espionnage. Elle connait un succès important. C’est au moment de finaliser son dernier roman qu’elle va rencontrer dans le train Aidan Wilde (Sam Rockwell) un agent secret qui va la sauver d’une terrible menace qu’elle ne soupçonnait jusqu’à présent pas.


Le scénario de ce film est assez classique. On va à Londres, en France puis en Arabie Saoudite. Mais c’est quand on va découvrir pourquoi Elly Conway est poursuivie que le film va prendre toute sa dimension.

Même si le scénario reste assez classique il reste efficace et très surprenant.


L’autre atout du film c’est le personnage d’Elly Conway, une femme sans grande particularité. Un personnage à laquelle chaque femme peut facilement s’identifier. On est très loin de l’héroïne au corps photochopé. C’est cette dimension très humaine qui est rend ce personnage attachant.


Pour le reste on est dans un film d’action plus que classique même s’il n’hésite pas à en faire des tonnes avec cette scène d’action finale très chorégraphiée et très exagérée. Mais comme tout ces éléments auront été construit à un moment ou à un autre dans le film ces exagérations passent plutôt bien.







jeudi, janvier 25, 2024

un coup de des

 

Le nouveau film de et avec Yvan Attal


Mathieu et Juliette (Yvan Attal et Marie Josée Croze) après une violente agression décident de suivre un couple d’amis Delphine et Vincent (Maiwenn et Guillaume Canet) dans le sud de la France. Mais Vincent va rencontrer Elsa (Alma Jodorowski) ce qui mettra en péril ce bonheur. C’est pour cela que Mathieu va tout faire pour que son ami quitte Elsa au risque de se bruler les ailes.


Ce film est basé sur un féminicide, un amant qui va même si c’est par accident tuer sa compagne.

On est dans un milieu très privilégié les deux couples vivent confortablement et enchainent les succès professionnels. C’est l’arrivée d’Elsa qui remettre en cause cet équilibre en apparence gravé dans le marbre.


Ce qui dérange c’est que la mort de cette femme pourrait être excusé par la faiblesse d’hommes qui n’auraient pas fait de choix.


Le sentiment de malaise va être exacerbé par la lâcheté du meurtrier, la lâcheté d’un homme qui ne voudra pas renoncer au confort au statut social qu’il s’est construit.


Ces éléments viennent définitivement plomber un polar qui ne brille pas par son originalité.


l'homme d'argile

 


mardi, janvier 23, 2024

mercredi, janvier 17, 2024

la tête froide

Un film de Stephane Marchetti prix Albert Londres pour son travail sur les migrations à Calais


Marie (Florence Loiret Caille) tente de joindre les deux bouts entre son travail à temps partiel dans une discothèque et son trafic de cigarettes avec l’Italie. Un soir sur la route elle rencontre Souleymane (Saabo Balde) un migrant qui tente de passer en France. Elle va l’y conduire ce qui va l’amener à s’improviser passeur pour aider des migrants et tenter de se sortir de la précarité dans laquelle elle se trouve.


Comme « moi capitaine » ou « les survivants » ce film est assez bien documenté. Les contrôles de police à la frontière, les migrants qui tentent de passer dans la neige, les associations qui leur viennent en aide, les filières qui s’organisent.


C’est un film qui comme « libre » interroge la fraternité. L’aide que fournit Marie aux migrants est à la fois fraternelle et aussi intéressée car elle doit se sortir de la précarité. Cette limite floue montre toute la complexité de ces situations. C’est la rencontre de ces deux précarités qui rend le film bouleversant.


Un film servit par une grande actrice Florence Loiret Caille et un décors à la fois hostile et grandiose.


 

pauvres créatures

 

Le nouveau film de Yorgos Lanthimos produit et interprété par Emma Stone.


Bella Baxter est une femme qu’un chirurgien Godwin Baxter (Willem Dufoe) a crée à partir de deux êtres humains. Elle paraît simple d’esprit mais à la volonté de découvrir le monde. C’est grâce à Duncan Wedderburn (Mark Ruffalo) qu’elle va pouvoir le faire.


C’est un film onirique, fantastique, et très cru. Toutes les folles expériences de ce chirurgien sont des plus perturbantes.


Mais ce film est surtout une sorte de voyage initiatique pendant lequel Bella va s’affranchir de sa condition de cobaye pour devenir une femme libre et indépendante. Elle a d’abord été prisonnière de son créateur, puis de son amant. Mais à chaque fois elle va réussir à s’affranchir.


Ce film peut être vu comme une sorte de métaphore féministe du combat que les femmes ont mené pour l’égalité des droits et pour leur liberté.


La mise en scène est aussi remarquable. Ce noir et blanc pendant la période où Bella va être prisonnière va laisser la place à un film en couleur symbole de liberté et de découverte. Ces plans en fisheye, globuleux, accentuent encore la folie et l’excentricité de ce chirurgien.


A noter 2 acteurs francais Damien Bonnard mais surtout Suzy Bemba dans le rôle d’une prostituée socialiste et syndiquée. Suzy Bemba qui partageait l’affiche dans l’excellent série l’opéra avec Ariane Labed l’épouse du réalisateur.

jeudi, janvier 11, 2024

making of

Le nouveau film de Cédric Kahn.


Simon (Denis Podalydes) commence le tournage de son nouveau film racontant la lutte d’ouvrier voulant reprendre leur usine en SCOP. Mais des problèmes de financement du film et de gestion de son acteur principal Alain (Jonathan Cohen) vont menacer le tournage. Simon pourra s’appuyer sur Joseph (Stephan Crepon) figurant devenu réalisateur du making of pour l’épauler.


Ce film est avant tout un hommage au cinéma et à ses métiers. On y voit le rôle des décorateurs, des techniciens, des cantiniers mais aussi celui parfois plus politique des producteurs. La productrice exécutive (Emmanuelle Bercot) ayant la charge d’organiser le travail et de rémunérer tous ces métiers.


C’est aussi un hommage à ces ouvriers qui ont lutter pour préserver leur travail et dont l’histoire est celle du film qui est tourné. Ils y sont figurants. Et à travers l’histoire de ce tournage c’est aussi leur histoire qui est montrée.


C’est enfin une belle histoire celle de Joseph, passionné de cinéma, qui rêve de tourner un film et qui s’est fait repérer par Simon car il était là au bon endroit au bon moment.


Ce film est une sorte de chaos improbable mais avec des gens passionné.


A noter qu’après de bas étage et en corps Souheila Yacoub continue de crever l’écran .


 

un silence


8 ans après l’économie du couple Joachim Lafosse interroge de nouveau le cercle familial dans un silence.


François Sghaar (Daniel Auteuil) est l’avocat d’une famille dont on comprendra que les enfants ont disparu. Il a lui même un fils Raphaël (Matthieu Galoux) qui semble avoir des problèmes psychologiques. Sa mère Astrid (Emmanuel Devos) elle se retrouve au milieu de ce chaos qui a conduit Raphaël à agresser son père. On passera tout le film dans le flou à se demander pourquoi.


Sur la forme c’est un film très étrange. On est constamment dans le flou dans l’expectative. Des éléments viennent se greffer régulièrement à l’histoire sans que l’on comprenne pourquoi.

Joachim Lafosse installe une ambiance de non dit qui est plus que dérangeante.


Et puis le secret de cette famille va se révéler vers la fin du film. Le spectateur sera dans la même position que Raphaël à qui ses parents ont caché cette vérité.

Ce sentiment de malaise chez le spectateur est le même que celui que ressent Raphaël. Et tout le talent du réalisateur est de nous avoir transmis viscéralement cette sensation.


Ce film est une expérience sensorielle réussie et dérangeante, assez rare au cinéma porté par un scénario énigmatique et des personnages renfermés et plombés par le poids du secret.


A noter la performance à la fois discrète et puissante de la chanteuse Jeanne Cheral dans ce personnage de commissaire de police.


jeudi, janvier 04, 2024

moi capitaine

 

Le nouveau film du réalisateur de Gomorra et Dogman Matteo Garrone


Seydou et Moussa (Seydou Sarr et Moustapha Fall) sont deux adolescents sénégalais. Ils ont en tête pour aider leur famille de rejoindre l’Europe. Pour cela ils ont économiser beaucoup d’argent, mais leur périple jusqu’aux côtes italiennes sera un parcours des plus apocalyptiques.


Ce qui est marquant c’est la dimension documentaire de cette fiction. Le mensonge aux familles sur le départ, la traversée du désert, les faux papiers, les mafias et tous ces migrants payant de leur vie cette envie d’Europe. Cette description est très crue, sans concession. Le film est dur mais ces migrations n’ont jamais à mon sens été aussi bien documentées.


Le pendant de cette dureté ce sont les solidarités qui vont naître dans ces migrations. Les deux cousins vont tout faire pour rester ensemble pendant tout le trajet. Et puis ces rencontres entre migrants, où les uns vont tenter de sauver la vie des autres en espérant que quelqu’un leur sauve la vie.


Ces solidarités apportent un peu de lueur à un film très sombre dans lequel ces migrants vont être escroqués, exploités voir torturés. Un film néanmoins très utile et très étonnamment encore assez inédit.


mardi, janvier 02, 2024

priscillia

 

Un film écrit et réalisé par Sofia Copolla et produit par Priscillia Presley



Priscillia (Caille Speeny) est une adolescente américaine de 14 ans vivant en Allemagne où son père est stationné. On lui propose un soir d’aller à une fête qu’organise Elvis Presley (Jacob Elordi). Ce sera le début d’une histoire d’amour de près de 15 ans.



Le début du film est très dérangeant. La différence d’âge de 10 ans entre Priscillia et Elvis est criarde. Mais les parents de Priscillia laisseront faire cette histoire d’amour qui va s ‘interrompre quand Elvis rentrera aux Etats Unis.


L’histoire d’amour elle est assez idyllique. Elvis sera très attentionné envers Priscillia ses sentiments malgré la différence d’âge semblent purs. Le succès et la vie qu’il va mener vont mettre à rude épreuve la patience de Priscillia qui devra accepter les rumeurs sur les liaisons d’Elvis et son caractère parfois violent.


Mais ce qui transparaît ce film c’est l’amour qu’Elvis avait pour Priscillia et qu’elle avait pour lui. Sofia Copolla arrive bien à traduire à l’écran cet amour mis à mal par le succès et la popularité irrationnelle d’Elvis.


On peut voir dans Priscillia l’amour que cette femme a eu et continue d’avoir pour Elvis malgré leur séparation éclipsant presque les aspects glauques de cette différence d’âge à leur rencontre.

lundi, janvier 01, 2024

Iris et les hommes

 

Le nouveau film de la réalisatrice d’Antoinette dans les Cevennes Caroline Vignal


Iris (Laure Calamy) est mariée à Stéphane (Voncent Elbaz) mais ils ne font plus l’amour. Iris va s’inscrire sur des sites de rencontres. Elle va alors multiplier les aventures mais ne souhaitera à aucun moment quitter son mari.


C’est un film dont le ressort comique est basé sur du comique de situation et cela fonctionne plutôt bien. L’assistante d’Iris va se transformer bien involontairement en complice et ses rendez vous donneront lieu bien souvent à des situations causasses.


Mais au-delà de ce comique de situation c’est un flm qui interroge nos modes de vie. Stéphane est obnubilé par son travail Iris elle aussi travaille beaucoup. Mais au fur et à mesures leurs existences perdent du sens. Et ce constat certes amer est bien dressé dans le film.


Coucher avec d’autres pour sauver son couple ce postulat peut paraître osé mais çà sera le véritable enjeu du film.


C’est enfin un film qui parle de consentement, savoir dire non est certes essentiel mais accepter de dire oui est aussi important et en çà ce film enrichit le discours féministe.


Un film léger drôle et espiègle mais pas que car Iris les hommes interroge également notre société et ses travers.


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