lundi, juin 29, 2020

l'ombre de Staline

                                                                                                                

                                                                                    Agnie

szka Holland adapte l’histoire d’un jeune journaliste gallois Gareth Jones (James Norton) qui a voulu obtenir une interview de Staline pour savoir comment l’URSS finance son économie alors que le reste de l’Europe est en pleine crise économique.


Arrivé à Moscou il va alors fréquenter le milieu des journalistes en poste à Moscou et découvrir des secrets.


Ce film est avant tout historique. On est en 1933, la crise s’installe en Europe. Et deux modèles économiques s’affrontent.


Le film s’intéresse aussi à la presse. Comment faire son travail dans un régime totalitaire ? Quels sont les liens entre le pouvoir et la presse? Et surtout qu’elle est la responsabilité de la presse quand elle n’enquête pas sur des sujets d’importance majeure ?


Enfin il y a ce

voyage en Ukraine assez terrible avec des scènes qui dépassent la limite du supportable. Et c’est en Ukraine que le secret de l’URSS et de Staline se cache. Le miracle soviétique se fait au détriment d’une population qui est littéralement sacrifiée pour servir une propagande d’État et un modèle soviétique qui est à l’opposé

des valeurs qu’il prétend servir.


Enfin il y a ce journaliste Garreth Jones jeune et plein d’idéaux. On pense qu’il va être trop tendre trop naif pour mener une brillante carrière. Mais il ne va pas manquer de persévérance et de droiture. Il va gagner la confiance d’une journaliste allemande en poste à Moscou Ada Brooks (Vanessa Kirby) qui sera pieds et point liés mais qui va faire tout ce qu’elle peut pour aider Gareth Jones.


Ce dernier va subir le sort de tous les lanceurs d’alerte, il va être marginalisé et discrédité avant d’être réhabilité après sa mort. Un film qui nous fera peut être changer de vision sur les lanceurs d’alerte contemporains.

jeudi, juin 25, 2020

la bonne épouse

        
                                                            

Une comédie de Martin Provost dont la sortie a été contrariée par la fermeture des cinémas mais dont l’exploitation a repris.


On est à la veille de 1968 en Alsace dans une institution qui forme les femmes aux taches domestiques.


Cette institution est dirigée par Paulette Van der Beck (Juliette Binoche) elle même l’épouse du propriétaire Robert Van der Beck (Francois Berland) Les enseignements sont assurés par Giberte Van der Beck (Yolande Moreau) et Soeur Marie Thérèse

(Noémie Lvovsky), Mais l’institution se porte mal ceci étant du autant à la mauvaise gestion du propriétaire qu’au vent de modernité qui commence à souffler en France.


On pense que le coeur du film tournerait autour de la transformation de la société qui serait vue de cette institution ménagère mais çà sera plutot l’histoire d’amour entre Paulette Van der Beck et André Grunval (Edouard Baer),


Le comique réside d’abord dans l’hypocrisie de cette institution en apparence très conservatrice. Son directeur ne manque aucune occasion d’observer ses pensionnaires tandis que sa femme est en réalité amoureuse d’un autre homme.


Il y a aussi les pensionnaires de cette institution dans quelques une vont se rebeller con

tre le système soit en ne voulant pas se marier soit en faisant tout pour faire le mur à la nuit tomber.


Le personnage interprété par Yolande Moreau est lui aussi assez drôle, totalement réveuse et à mille lieux des réalités.


Enfin le personnage de sœur Marie Thérèse est aussi singulier très sévère mais aussi très drôle quand elle accueille une jeune fille qui a fait le mur avec fusil croyant que la guerre n’est pas finie.


L’histoire d’amour est elle tendre et légère ce qui rend ce film très agréable et ferait presq

ue oublié les quelques chansons dont le réalisateur aurait pu faire l’économie.

mercredi, juin 24, 2020

Benni

Un film d’une jeune réalisatrice allemande de 36 ans Nora Fingscheidt qui avec son premier long métrage de fiction a remporté un ours d’argent à Berlin en 2019.



Benni c’est le surnom de Bernadette (Helena Zengel ) une petite fille de bientôt 10 ans qui est ballottée de foyers en foyers. Elle est sujette à de fréquentes crises de violence car sa mère ne peut plus s’occuper d’elle.


La réponse des institutions est le plus souvent médicale, Benni passant de fréquents séjours en hôpitaux psychiatriques.


Mais Michael Heller (Albrecht Schuch ) va être le seul à vraiment tenter d’aider la petite fille.


Ce film fait tout de suite penser à ma vie de Courgette de Claude Barras (france tv tout l’été) ou le très émouvant States of Grace.


Mais ce qui est remarquable c’est l’énergie dans la mise en scène. Nora Fingscheidt. On est presque toujours dans l’urgence ce qui renforce encore le désespoir la détresse dans laquelle est plongée Benni.


Et puis il y a bien sur l’interprétation d’Helena Zengel qui a à peine 12 ans crève littéralement l’écran.


Au delà de ces aspects techniques c’est un film qui met en lumière une injustice qui touche une enfant de 12 ans qui se retrouve abandonnée. Elle crie son désespoir qui se matérialise dans une violence physique. Elle ne va être comprise que par Michael qui a lui vécu des moments similaires dans sa vie.


La réponse de la société sera médicale et administrative avec des placements en foyer. A aucun moment la dimension humaine ne sera prise en compte et c’est peut être là le côté le plus révoltant, celui d’une institution qui se persuade d’apporter une réponse mais qui abandonne une deuxième fois Benni.

lundi, juin 22, 2020

le capital au XXI ème siècle


Thomas Piketty aidé de Justin Pemberton adapte son best seller de1232 pages publié en 2013 et vendu à plus de 2 millions et demi d’exemplaire.


Le sujet à priori peut faire peur mais le film est passionnant car ancré dans une réalité que l’on connaît tous.


Le documentaire est assez bien construit car il mêle des images d’archives des interviews d’économistes et surtout des images de pop culture ( des films des chansons et même des dessins animés).


Thomas Piketty démontre d’abord que les inégalités ne cessent de se creuser dans le monde. Ceci n’est pas un phénomène nouveau. Dans le passé ces inégalités ont mené à des guerres et la l’installation de régimes totalitaires.


Les références historiques sont peut être un peux ennuyeuses mais sont indispensables dans la seconde partie du film qui est plus actuelle.


Une des constats les plus amers est que l’épargne de Monsieur tout le monde sert en très grande majorité à spéculer en bourse et ne sert qu’à la marge à financer l’économie réelle. Il démontre ainsi que la théorie du ruissellement défendue en 2017 par E Macron ne fonctionne pas et ne fait que creuser les inégalités au détriment de l’économie réelle.


Mais Tomas Piketty ne fait pas que dresser un constat assez sombre des dérives de l’économie mondiale, il apporte des propositions pour améliorer les choses, comme taxer les grands groupes internationaux à hauteur de leur activité dans un pays ou une taxation des grands héritages pour tout un chacun puisse bénéficier d’un capital.


Le plus intéressant est que Thomas Piketty défend une économie capitaliste et démontre que c’est le creusement des inégalités qui menace ce modèle.

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