jeudi, février 28, 2019

Les éternels


Après a touch of sin Jia Zhangke est de retour avec un nouveau film

On est en Chine dans le début des années 2000. L'action se situe dans une cité minière sur le déclin gangréné par la pègre. Bin (Lia Fan) règne en mettre sur ce territoire. Qiao (Zhao Tao) profite très largement de sa protection. Jusqu'au jour où les deux amants vont se retrouver en prison. Bin sortira 4 ans avant Qiao. Cette dernière va alors tenter de le retrouver. Il semble avoir refait sa vie, les mines sont en déclin et ont conduit Bin à une sorte de déchéance.

On est comme dans a touch of Sin dans un film très lent avec des sentiments qui ont du mal à s'exprimer.

La relation entre Qiao et Bin est assez indéfinissable avec beaucoup de pudeur. Qiao va tout faire pour retrouver Bin alors que ce dernier s'enfonce dans une déchéance assez triste.

Mais le plus intéressant n'est pas là. On a une sorte de radioscopie de l’évolution de la société chinoise. Les mines de charbon qui périclitent alors que le grand barrage va lui modifier les paysages et la manière de produire de l'énergie. Et cette modernisation de la Chine qui va mettre sur le carreau Bin et Qiao.
On a aussi ce voyage en train où Qiao rencontre un homme parti faire fortune dans un territoire en plein développement et où le tourisme peut jouer une place important. Elle va voir en lui une sorte de nouveau Bin, tourné lui vers l'avenir.

Les paysages et la photo sont assez remarquable ce qui donne un côté contemplatif au film.

C'est donc à la fois l'histoire d'une Chine en pleine mutation économique et une histoire d'amour très pudique.

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