lundi, septembre 23, 2019

Portrait de la jeune fille en feu


Un film de Céline Sciamma, prix du scénario du dernier festival de Cannes

On est au XVIII eme siècle, Héloise (Adele Haenel) quitte le couvent pour se marier. Sa mère (Valeria Golino) veut un portrait de sa fille pour l'envoyer à son futur époux en Italie. Sauf qu'Héloise ne souhaite pas poser. Marianne (Noemie Merlant) se faisant passer pour une dame de compagnie devra alors mémoriser le visage d'Héloise pour le peindre.

Ce qui est frappant dans ce film c'est ce huis clos. On ne sort quasiment pas de la résidence d’Héloïse et quand on en sort c'est pour rester sur une île coupée du monde. On est tout de suite dans un climat assez austère qui donne le ton au film.

Et puis il y a ce destin de cette jeune femme qui devra épouser quelqu'un qu'elle ne connaît pas et s'exiler en Italie. C'est pour éviter cela qu'elle refusera de poser.

On aussi ce jeu de séduction interdit entre l'artiste et son modèle. Toujours avec beaucoup de pudeur. On sent d'abord que Marianne sera attirée par Héloïse. Mais cette dernière cache son jeu. Marianne va alors petit à petit apprivoiser Héloise. Et c'est là le côté le plus intéressant du film. On a bien ensuite la relation entre les deux femmes et cet amour impossible car Marianne devra partir une fois le portrait terminé et Héloise devra elle aller vivre en Italie. On reste néanmoins sur un schéma assez classique d'un amour impossible.

C'est enfin un film féministe, on a bien sur cette problématique des mariages arrangés et puis aussi celui de l'avortement avec le personnage de Sophie (Luana Barjami) qui enceinte devra aller se faire avorter avec tous les risques que comporte la clandestinité. Elle sera aidée en cela par Marianne qui est déjà passée par là.
Un film historique donc mais avec une résonance actuelle.

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