Ahmed
(Idir Ben Addi) est un adolescent en apparence un peu timide. Depuis
quelques mois il fréquente assidûment la mosquée. Il refuse même
de serrer la main d'Ines (Myriem Akheddiou) qui l'a aidée à vaincre
sa dyslexie et qui l'aide à faire ses devoirs. C'est quand Ines va
vouloir proposer des cours d'arabe en dehors de la mosquée qu'Ahmed
va tenter de la poignarder. Il va alors être placé dans un centre
éducatif fermé.
Ce
film sur la radicalisation d'adolescent est tout aussi fort que
l'adieu à la nuit d'André Techiné que nous avions chroniqué ici
même il y peu. Le plus marquant est la différence entre l'apparence
encore juvénile d'Ahmed et la radicalité de sa pratique religieuse
et de ses actes. Il s'oppose à sa mère qui vit seule depuis le
décès de son mari. Elle tente tant bien que mal d'éduquer son fils
mais l'imam de la mosquée a désormais plus d'influence qu'elle.
Et
puis il y a cette chronique dans un centre éducatif fermé. Ahmed
aura un comportement exemplaire, mais là encore on ne saura pas
vraiment si c'est un comportement de façade ou si Ahmed se dé
radicalise réellement.
On
est un peu comme dans l'adieu à la nuit à la frontière entre le
documentaire et la fiction. Un film utile qui montre la
radicalisation d'un adolescent et comment les adultes semblent
impuissant face à ce phénomène.