mercredi, mai 29, 2019

Le jeune Ahmed


Les frères Dardenne sont repartis de Cannes avec le prix de la mise en scène.

Ahmed (Idir Ben Addi) est un adolescent en apparence un peu timide. Depuis quelques mois il fréquente assidûment la mosquée. Il refuse même de serrer la main d'Ines (Myriem Akheddiou) qui l'a aidée à vaincre sa dyslexie et qui l'aide à faire ses devoirs. C'est quand Ines va vouloir proposer des cours d'arabe en dehors de la mosquée qu'Ahmed va tenter de la poignarder. Il va alors être placé dans un centre éducatif fermé.
Ce film sur la radicalisation d'adolescent est tout aussi fort que l'adieu à la nuit d'André Techiné que nous avions chroniqué ici même il y peu. Le plus marquant est la différence entre l'apparence encore juvénile d'Ahmed et la radicalité de sa pratique religieuse et de ses actes. Il s'oppose à sa mère qui vit seule depuis le décès de son mari. Elle tente tant bien que mal d'éduquer son fils mais l'imam de la mosquée a désormais plus d'influence qu'elle.

Et puis il y a cette chronique dans un centre éducatif fermé. Ahmed aura un comportement exemplaire, mais là encore on ne saura pas vraiment si c'est un comportement de façade ou si Ahmed se dé radicalise réellement.

On est un peu comme dans l'adieu à la nuit à la frontière entre le documentaire et la fiction. Un film utile qui montre la radicalisation d'un adolescent et comment les adultes semblent impuissant face à ce phénomène.

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