Le
premier film d'Eva Trobisch.
Janne
(Anne Schwarz) est une jeune éditrice qui vit avec Piet (Andreas
Dohler) écrivain à ses heures. Leur société d'édition est en
faillite et le temps de repartir sur un nouveau projet, ils rénovent
une maison à la campagne. Lors d'une fête d'ancien élèves Janne
rencontre Martin (Hans Low). Ils ont bu. Janne propose à Martin de
l'héberger pour la nuit. Janne ne se méfie pas car Martin est le
beaux frère d'un de ses amis, Robert. Mais Martin va violer Janne au
cours de cette nuit.
Ce
qui est fort dans ce film c'est le sang froid dont va faire preuve
Janne. Elle est dévastée par ce viol mais elle va faire bonne
figure car Robert lui a proposé un travail qui lui permettra de
rebondir. Elle va alors croiser son agresseur dans son univers
professionnel, toujours en faisant comme si de rien n'était.
Mais
ce qui est encore plus marquant c'est la manière dont le film décrit
un patriarcat « ordinaire ». Janne va devoir gérer son
petit amis Piet. C'est un écrivain assez imbu de lui même. La
faillite de sa société d'édition l'a vexé et il voit d'un mauvais
œil que Janne puisse travailler avec Robert.
Elle
va également gérer la cohabitation avec Martin. Il est pris de
remords. Mais ce n'est pas çà qui fera que Janne puisse aller
mieux. Et enfin même si c'est son ami elle va devoir composer avec
Robert, qui après un premier divorce vit une relation difficile avec
sa nouvelle femme et a besoin de se confier à Janne.
Au
milieu de tout çà la jeune femme ne va pas avoir la force de parler
du viol dont elle est la victime. Elle va devoir en plus prendre des
décisions importantes pour donner une nouvelle direction à sa vie.
Un
film sur un sujet difficile mais très bien traité, très pudique et
qui montre que les mentalités ont encore du mal à évoluer.