mercredi, avril 03, 2019

Comme si de rien n'était


Le premier film d'Eva Trobisch.

Janne (Anne Schwarz) est une jeune éditrice qui vit avec Piet (Andreas Dohler) écrivain à ses heures. Leur société d'édition est en faillite et le temps de repartir sur un nouveau projet, ils rénovent une maison à la campagne. Lors d'une fête d'ancien élèves Janne rencontre Martin (Hans Low). Ils ont bu. Janne propose à Martin de l'héberger pour la nuit. Janne ne se méfie pas car Martin est le beaux frère d'un de ses amis, Robert. Mais Martin va violer Janne au cours de cette nuit.

Ce qui est fort dans ce film c'est le sang froid dont va faire preuve Janne. Elle est dévastée par ce viol mais elle va faire bonne figure car Robert lui a proposé un travail qui lui permettra de rebondir. Elle va alors croiser son agresseur dans son univers professionnel, toujours en faisant comme si de rien n'était.

Mais ce qui est encore plus marquant c'est la manière dont le film décrit un patriarcat « ordinaire ». Janne va devoir gérer son petit amis Piet. C'est un écrivain assez imbu de lui même. La faillite de sa société d'édition l'a vexé et il voit d'un mauvais œil que Janne puisse travailler avec Robert.

Elle va également gérer la cohabitation avec Martin. Il est pris de remords. Mais ce n'est pas çà qui fera que Janne puisse aller mieux. Et enfin même si c'est son ami elle va devoir composer avec Robert, qui après un premier divorce vit une relation difficile avec sa nouvelle femme et a besoin de se confier à Janne.

Au milieu de tout çà la jeune femme ne va pas avoir la force de parler du viol dont elle est la victime. Elle va devoir en plus prendre des décisions importantes pour donner une nouvelle direction à sa vie.

Un film sur un sujet difficile mais très bien traité, très pudique et qui montre que les mentalités ont encore du mal à évoluer.

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