Le nouveau film d’Almodovar, son premier film en anglais aux Etats Unis.
Ingrid (Julianne Moore) est une écrivaine à succès. Lors d’une dédicace elle apprend qu’une de ses vieilles amies Martha (Tilda Swinton) souffre d’un cancer. Elle va alors être là pour elle dans les dernières semaines de sa vie.
C’est d’abord un film sur l’amitié et sur cette preuve ultime d’amitié qui est d’accompagner quelqu’un dans les dernières semaines de sa vie. Ingrid a eu du mal à accepter la décision de son amie mais elle a pris sur elle malgré son désaccord à partager ses derniers instants. Assumer une décision de son ami que l’on ne cautionne pas est une preuve d’amitié magnifique.
Ce film pose aussi un regard critique sur une époque à travers des personnages secondaires comme le professeur de fitness ou l’ami d’Ingrid. Almodovar pose le constat amer d’une société déshumanisée qui va à sa perte dans laquelle l’individualisme prend le dessus. Et cette solidarité inconditionnelle de cette femme envers son amie vient tempérer un mouvement qui semble inexorable.
Un Almodovar qui ne ressemble pas à un Almodovar à part dans ces couleurs acidulées et cette photo assez particulière faite de plans orthogonaux et de de gros plans. Un film volontairement froid et aseptisée comme pour dénoncer une société déshumanisée qui va à sa perte.