mercredi, octobre 30, 2019

hors normes


Le dernier film d'Eric Todelano et Olivier Nakache qui en est déjà à plus d'1 million d'entrées.

On retrouve comme dans le sens de la fête ou intouchable, beaucoup de bonne humeur qui tranche avec des situations difficiles, c'est ce qui fait la signature du cinéma de Todelano et Nakache.

Bruno et Malik (Vincent Cassel et Reda Kateb) dirigent deux associations qui offrent une alternative à l'hospitalisation pour de jeunes autistes. Malik recrute pour cela des jeunes des quartiers sensibles. Bruno et son association proposent eux des hébergements. Mais l'inspection des affaires sociales s'en mêle car les encadrants n'ont pas les diplômes nécessaires et les associations ne sont pas agrées.

On suit donc le quotidien de ces associations à travers Joseph (Benjamin Lesieur) et Valentin (Marco Locatelli) deux jeunes autistes, un à l'essai dans une entreprise de réparation de machines à laver et l'autre qui doit sortir ponctuellement de l’hôpital.

On suit donc les galères de ces équipes qui s'occupent de ces jeunes autistes. A travers la fiction les réalisateurs ont voulu faire une sorte de documentaire sur ces jeunes autistes qui ont du mal à trouver une alternative à l'hospitalisation et sur le rôle devenu indispensable de ces associations.

Ce film aurait pu être un documentaire sur des associations qui en marge de l’hôpital s'occupent d'enfants autistes et sur des familles qui ne savent plus comment s'occuper de leurs enfants. Mais il n'aurait pas fait autant d'entrée et on aurait pas autant parler de l'alternative aux médicaments qui assomment ces jeunes et qui ne leur offrent que peux de perspectives. Le fait de dédramatiser ces situations en introduisant une forme d'humour peut choquer ( comme dans Patients de grand corps malade) mais ce film est au final utile et montre qu'il est parfois indispensable d'être hors normes pour faire évoluer des situations.
Sorry we missed you

Le dernier Ken Loach, un des maîtres du cinéma social toujours en prise avec les problématiques contemporaines. Ici il parle d'un couple d'auto entrepreneur dans la nouvelle économie. Ricky (Kris Hitchen) livre des colis et sa femme Abby (Debbie Honneywood) s'occupe de personnes âgées avec un contrat 0 heure.

Leurs métiers respectifs vont prendre de plus en plus de place dans leur vie mettant en péril leur couple et leur famille.

On avait déjà vu dans nos batailles de Guillaume Senez avec Romain Duris, le quotidien d'un syndicaliste dans une plate forme de colis. Ici Ricky se voit confier des tournées et s'il ne remplit pas ses objectifs, son client ne lui confie plus rien. Abby elle s'occupe de personnes dépendantes et est payée à la visite avec des amplitudes horaires très grandes.

Ricky et Abby vont faire preuve d'un grand courage en essayant de remplir au mieux leurs objectifs
Mais leurs enfants vont en souffrir, Seb ne va plus aller en classe et va avoir des problèmes avec la police, sa sœur Liza Jane est angoissée de ne plus voir ses parents et de voir son frère mal tourner.

Le film dénonce donc ce statut d'auto entrepreneur qui n'est autre que du salariat déguisé sans les avantages. Il montre également les conséquences de l'exploitation de ce couple sur leurs enfants.
On est toujours sur une mise en scène très froide très précise qui met en lumière cette nouvelle forme d'organisation du travail. Le plus choquant est de voir que les clients qui se font livrer des colis sont tout aussi cyniques que le chef du dépôt qui emploi Ricky qui est décrit comme un esclavagiste des temps modernes.

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