jeudi, juin 27, 2024

l'enfant qui mesurait le monde

 

Le premier long métrage de Takis Candilis ce producteur de télévision qui fut notamment directeur de la fiction et directeur général adjoint de TF1 un film adapté du roman de de Metin Arditi,


Alexandre Varda (Bernard Campan) est un célèbre promoteur immobilier qui est sur le point de perdre son poste quand il apprend la mort de sa fille qui vit en Grèce. Sur l’île sur laquelle elle vivait il va faire la connaissance de son petit fils Yannis qui a la particularité d’être Asperger. Sur place il va se retrouver mêler à un projet de complexe touristique qui pourrait défigurer l’île.


Ce film est d’abord le parcours d’un homme pour qui la carrière était tout et qui va devoir réapprendre à vivre. Il est d’abord relativement maladroit avec son petit fils et Maria (Maria Apostolakea) qui s’occupe de lui. Puis plus le film va avancer plus il va découvrir l’île, son fonctionnement et changer de paradigme.


C’est également un film qui interroge la société grecque qui a été meurtrie par la crise économique. Une société tournée vers le tourisme. Mais le développement économique doit il se faire en opposition avec le patrimoine et les traditions tel est la question que pose le film.


Et puis ce qui assez bien vu c’est la manière dont Alexandre va utiliser son expérience de chef d’entreprise sans scrupule pour une noble cause.


Un film très classique mais qui a le gros avantage de nous offrir 1h40 de vacances en Grèce.

mercredi, juin 26, 2024

les pistolets en plastique

 

Quatrième film de Jean Christophe Meurisse un film de la sélection de la quinzaine des cinéastes. Un film avec Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel et Gaetant Peau


Un film librement inspiré de l’histoire de Guy Joao que les autorités écossaises et françaises avaient arrêté pensant que c’était Xavier Dupont de Ligonnès.


Michel Uzes, prend l’avion pour se rendre au Danemark pour un concours de danse country. A l’aéroport un policier pense avoir reconnu Paul Bernardin, un homme ayant assassiné toute sa famille. A sa descente de l’avion il est arrêté par les autorités danoises. Cà ne sera que le début d’un long cauchemar.


Ce film montre toute la fascination de notre société pour les grands criminels. Ces deux enquêtrices du web en sont tout le symbole. La réaction des autorités danoises et de l’enquêtrice française venue les épauler vient encore en rajouter une couche.


L’autre aspect intéressant est la manière dont JC Meurisse accentue toute l’absurdité de cette situation. Et en çà la multiplication des personnages secondaires (Norah Hamzaoui, Vincent Dedienne, ….) est plus que pertinente.

C’est surtout un film assez drôle, on pense à cette visio conférence entre policiers français et danois, à ces scènes d’interrogatoires ou encore à cette scène à l’aéroport de Dijon.


Un film totalement absurde qui met en lumière la fascination de notre société pour les grands criminels.

jeudi, juin 20, 2024

the bikeriders

 

Nouveau film de cet immense réalisateur d’à peine 45 ans Jeff Nichols réalisateur de Take Shelters, Mud ou encore Loving.

Un film tiré du livre du même nom du photojournaliste Danny Lyon


On est dans les années 1960, Kathie (la talentueuse Jodie Comer (Killing Eve)) va un soir rejoindre une de ses amies dans un bar de motards. Elle va y faire la connaissance de Benny (Austin Butler) avec qui elle va se marier un mois après. Elle va alors plonger dans un univers très particulier.


C’est une sorte de chronique sur le milieu des motards. On y voit des rassemblements et surtout des bagarres entre bandes rivales. Benny va se faire tabasser car il portait des couleurs interdites dans un bar ce qui va entraîner de vives représailles de son clan.


Benny est un personnage libre. Kathie essaiera de le détourner des excès et de cette violence. Mais ni elle ni Johnny (Tom Hardy) le chef de son clan n’auront d’emprise sur lui.


C’est surtout un film d’ambiance comme l’était Mud. On va littéralement s’imprégner d’une culture et c’est en çà que le film est passionnant.


Un film sur l’âge d’or d’une époque, celui d’un groupe de passionnés les Vandals. On y verra comment peu à peu ce groupe a dérivé pour devenir un clan, un groupe de délinquants bien éloigné de la culture qu’ils revendiquaient à leurs débuts.

mercredi, juin 19, 2024

hors du temps

 

Le nouveau film d’Olivier Assayas qui était en compétition lors de la dernière Berlinade.


On est en plein confinement, Paul et Etienne (Vincent Macaigne et Micha Lescot) deux frères le passent dans la maison de leur enfance avec leurs compagnes (Nine d’Urso et Nora Hamzawi). L’occasion de se remémorer des souvenirs d’enfance mais surtout d’explorer les angoisses souvent irrationnelles de personnages privilégiés.


La première caractéristique de ce film est qu’il est excessivement verbeux. L’intervention assez fréquente d’une voix off vient renforcer encore cette caractéristique.


C’est également un auto portrait d’Olivier Assayas qui se personnifie dans le personnage de Paul. J’y verrai une sorte d’auto dérision, tellement le personnage de Paul est hypocondriaque et anxieux. Il se veut un érudit lisant énormément mais d’un autre côté va croire tout et n’importe quoi lu sur internet concernant le covid. Il va développer également une addiction irrationnelle pour le commerce en ligne pour calmer son anxiété.


On y voit également un confinement idyllique, une maison au milieu de nulle part, des personnages pouvant télétravailler totalement et pouvant faire leurs courses dans la petite épicerie bio du village à côté.


Bref on développe peu d’empathie pour des personnages qui s’inventent des problèmes et auxquels on a du mal à s’identifier. Un film qui se distingue essentiellement par ses décors une magnifique maison avec son jardin dans un environnement très calme. Bref beaucoup de vide et de futilités.

lundi, juin 17, 2024

c'est pas moi

 

Le dernier film de Leos Carrax, présenté dans la sélection Cannes Première du dernier festival de Cannes.


Pour une commande du centre Pompidou, Leos Carrax doit revenir sur sa vie. Il le fait dans un moyen métrage à l’esthétique remarquable et inventive, un film qui revient sur un certain nombre de problématiques sociétales.


La première force de ce film c’est son esthétisme. Les images sont acidulées voir saturées. L’incrustation de textes est plutôt pertinent et original. Enfin, on a un mélanges de photos, d’extraits de films et d’archives très habilement montés.

Pour çà l’expérience visuelle est plutôt aboutie et fait de ce moyen métrage presque un sujet de recherche cinématographique.


L’autre aspect est la manière dont Leos Carax va aborder des sujets qui ont traverser sa vie. Il y parle antisémitisme, de sa rencontre avec Godard. Il n’hésite pas non plus à régler des compte de manière très sèche. Le point culminant étant après le générique de fin ces coulisses de l’animation de baby Annette, Annette qui avait fait l’ouverture du festival de Cannes 2021.


C’est peut être Thierry Fremaux le délégué général du festival de Cannes qui décrit le mieux de film une sorte d’essai cinématographique selon lui.









mercredi, juin 12, 2024

Juliette au printemps


 

Le nouveau film de Blandine Lenoir après Aurore ou Annie Colère


Juliette (Izia Higelin) retourne quelques jours voir son père (Jean Pierre Daroussin). Depuis quelques temps elle dort mal et à besoin de récupérer. Mais c’est la révélation presque accidentelle d’un secret de famille qui va finir par tout débloquer.


Ce film est particulièrement intéressant car il évoque avec une certaine justesse le fonctionnement de relations familiales. Le père est relativement refermé sur lui même, son ex femme assez exubérante, Juliette déprime et sa sœur Marylou (Sophie Guillemin) ne semble plus heureuse dans son mariage.


C’est finalement ce secret, cet évènement que tout le monde à voulu mettre sous le tapis qui semble expliquer les névroses de chacun. C’est quand on va découvrir ce secret que ces personnages vont nous apparaître plus empathiques. Cette famille en apparence toxique va prendre une toute autre apparence.


Un film qui semble montrer que l’émancipation et franchise semblent indispensables à l’équilibre de chacun.


Un film qui fait mal, qui présente la famille comme une sorte de prison. Le repas d’anniversaire de la nièce de Juliette nous fait atteindre le paroxysme du malaise dans lequel Marylou se rend malade pour que tout organiser.


Un film à la fois tendre et pertinent que ce Juliette au printemps

tehachapi

 

Après avoir signé notamment visages villages avec Agnès Varda JR l’artiste photographe plasticien est de retour avec un nouveau film.


Tehachapi c’est le nom de cette prison californienne construite au milieu du désert. JR a été sollicité pour mener un projet avec les détenus les plus dangereux ceux du quartier 4. Il va les prendre en photo et coller cette photo géante sur les terrains de baskets.


Le premier aspect de ce film est documentaire. On y voit une prison de haute sécurité au milieu de nulle part. Une prison dans laquelle des détenus sont enfermés dans des cages dans la cour de la prison. Une prison dans laquelle il n’est pas rare de voir des taches de sang au sol, résultat de rixes entre détenus.


Ce film parle aussi de réinsertion. Malgré de lourdes peines parfois sans libération possible, on voit des détenus qui ont fait un travail sur eux même et qui ont évolué. Ce sont souvent des détenus condamnés quand ils étaient mineurs ou jeunes adultes et à la merci de gangs et très influençables.

Un film qui montre toute l’absurdité de ces peines incompressibles ou parfois de plus de 100 ans de prison.


Tehachapi montre comment l’art en rentrant en prison peut participer à faire changer les choses.

lundi, juin 10, 2024

Bad boys ride or die

4eme opus de la série des bad boys, signé Adil El Arbi et Billal Fallah


Mike Lorrey (Will Smith) est en retard à son mariage. Lors de ce dernier son équipier Marcus Burnett (Martin Lawrence) fait une crise cardiaque. Il se remet tant bien que mal, ils devront alors blanchir leur ancien équipier le capitaine Howard accusé d’être un ripou. Ils vont alors s’attaquer aux cartels qui ont gangrener la police de Miami.


On est dans un film d’action efficace avec un certains nombres de révélations, de rebondissements qui vont rythmer le film. En ce sens c’est un blockbuster estival plutôt réussi, même si la chevauchée en voiture dans les rues de Miami au début du film pour ne pas être en retard à un mariage est purement gratuite et n’apporte rien.


Mais derrière ce film d’actions on a sous jacent 2 messages politiques. Le premier celui de ces cartels de drogues qui infiltrent les autorités locales. Ce film allant jusqu’à poser l’hypothèse d’une entente entre les autorités et les cartels pour protéger les frontières des terroristes après le 11 septembre.

Le second message est de santé publique. L’alimentation totalement déséquilibrée de Burnett l’a amené à faire une crise cardiaque. Son hygiène de vie étant plus une menace pour lui que les cartels de la drogue qui veulent sa peau.



 

jeudi, juin 06, 2024

mercredi, juin 05, 2024

la petite vadrouille

 

La nouvelle comédie de Bruno Podalydes avec Bruno et Denis Podalydes, Sandrine Kiberlain et Daniel Auteuil notamment.


Franck un chef d’entreprise veut partir en week end avec sa maîtresse. Il demande à Justine une de ses employées de l’organiser. Justine ayant des difficultés financière, va monter une petite escroquerie un séjour à moindre frais sur une péniche pour faire le maximum de bénéfice. Mais quelle ne sera pas sa surprise quand elle découvrira qui est l’invitée de son patron.


C’est une comédie une farce assez légère à laquelle on rit bien volontiers.


Le personnage de Franck est désuet à souhait et on a plaisir à rire de lui. Justine et ses amis forment une bande de bras cassés assez extraordinaire ce qui donne beaucoup de poésie à ce film. Cette dimension poétique est renforcée par ce groupes de jeunes idéalistes naviguant sur la voilier que le jeune mousse de la péniche va finir par rejoindre.


L’autre aspect comique c’est cette arnaque. Justine va essayer d’embobiner son patron pour en tirer le maximum de profits. On est quasi dans le vaudeville dans la pièce de boulevard. C’est un film très théâtral.


C’est un film qui ne réinvente pas la comédie mais à la fois drôle et rêveur.


lundi, juin 03, 2024

memory

 

Un film du mexicain Michel Franco qui a valu a Peter Sarsgaard un prix d’interprétation à la mostra de Venise


Sylvia (Jessica Chastain) est une mère célibataire qui élève seule sa fille Brooke. Elle est une ancienne alcoolique et gagne sa vie en travaillant dans un centre pour adultes handicapés. Après une réunion d’anciens élèves de son lycée, Saul la suit jusque chez elle, dormant même à la porte de son immeuble. Il se trouve que Saul souffre de démence et perd la mémoire immédiate. Elle va alors tenter de l’aider en s’occupant de lui.


La mécanique du film tient dans la révélation de ce qui est arrivé à Sylvia. Si elle est devenue alcoolique et en rupture avec une partie de sa famille, l’explication est à chercher dans sa jeunesse qui va se découvrir petit à petit au cours du film.


Memory est une rencontre entre deux souffrances, un personnage qui ne va pas avoir de mémoire immédiate et l’autre dont le passé est un véritable fardeaux.


Et puis le rapport de ces deux personnages à leurs familles est assez semblables. Saul est en conflit avec son frère qui s’occupe de lui et qui l’enferme chez lui de peur d’un accident et Sylvia ne parle plus à sa mère qui nie ce qui lui est arrivée enfant. Seules la nièce de Saul et la sœur de Sylvia seront des soutiens un peu timides.


Une rencontre pleine de tendresse entre deux personnages cabossés par la vie et étouffés par leurs entourages respectifs. Une sorte de portraits en miroirs assez bien faites.

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